Appel à contributions de la revue Sociologie de l’Art
Dirigé par Marie Buscatto et Mary Leontsini
Présentation :
Depuis le début des années 1980, le genre est une catégorie d’analyse à part entière des sciences sociales, renouvelant les questionnements les plus classiques sur la stratification ou le changement social, les mouvements politiques et sociaux ou la qualification au travail. Désignant soit la construction historique, culturelle et sociale du sexe (Fougeyrollas-Schwebel D. et alii, 2003), soit les arrangements sociaux de la différence sexuée (Scott, 1988), le genre rend compte de manière distanciée des principes et des modes de construction des « féminins » et des « masculins », de la distinction de sexe (Thery, 2007). Le genre s’élève désormais au rang de la classe sociale, de l’ethnicité ou de l’âge. Qu’il s’agisse d’étudier les liens réciproques entre sexe social et sexe biologique ou les processus genrés de « performance » (Butler 1990/1999, 1993) qui organisent les pratiques sociales, les rapports sociaux se produisent à l’intersection du genre, de la classe sociale ou de l’« ethnicité ».
Dans le domaine de la sociologie des arts et de la culture, le caractère genré des sociabilités, des réceptions et des pratiques a été très tôt signalé aussi bien à travers les grandes enquêtes statistiques relatives à la participation genrée des publics que grâce aux travaux empiriques sur les différents champs, amateurs et professionnels, de la production artistique et culturelle. Ont été mises au jour les manières dont se produisent et se perpétuent des différences sexuées ainsi que les possibilités dont les sujets disposent pour transformer, voire transgresser, ces périmètres d’action sexués. Au développement salutaire de travaux monographiques sur la place des femmes dans divers mondes de l’art – musique, danse, arts plastiques, cinéma ou théâtre – s’ajoutent des travaux synthétiques traitant de questionnements plus larges du point de vue de la place et des rôles genrés accordés aux femmes et aux hommes. Féminités et masculinités s’entrecroisent et s’entremêlent en investissant des formes d’action qui dépendent soit de la temporalité lente des structures sociales, soit des choix individuels souvent transgressifs désormais rendus possibles.
Lire l’appel à contribution complet : http://sociologieart.free.fr/