Natacha Chetcuti soutiendra sa thèse "Définition de soi, catégories de sexe/genre et script sexuel : lesbianisme et reconstruction des normes socio-sexuelles" le jeudi 18 décembre 2008 à À l’EHESS (Paris) de 13 heures à 17 heures en salle 2, 105 bd Raspail, Paris 6e.
Composition du jury
Marie-Elisabeth HANDMAN, Enseignant-chercheur – à l’EHESS-Paris (directrice de thèse)
Mme Paola BACCHETTA, Associate Professor, Directrice Département of Gender and Women’s Studies, Berkeley University
M. Michel BOZON, Directeur de recherche, Institut Nationale d’Etudes Démographiques
M. Eric FASSIN, Professeur à l’Ecole Normale
Mme Michèle FERRAND, Directrice de recherche, CNRS, UMR 7112 Paris 8, Cultures et Sociétés Urbaines
Normes socio-sexuelles et lesbianisme. Définition de soi, catégorie de sexe/genre et script sexuel
À partir d’une enquête par entretiens auprès de 21 lesbiennes et d’une observation de terrain, cette thèse se propose de rendre compte de l’élaboration des normes socio-sexuelles des lesbiennes. Au-delà de l’analyse des discours sur les pratiques sexuelles, ce sont les manières dont les lesbiennes se pensent et se situent par rapport aux contraintes normatives de genre qui sont mises au jour dans cette étude. Par-delà la diversité des parcours pèse sur le processus de formation de soi des gais et des lesbiennes la contrainte normative à l’hétérosexualité, mais la force de cette contrainte n’opère pas de la même façon pour les deux sexes. En effet pour les lesbiennes, la question de l’invisibilité est intrinsèquement liée au statut social femme. Le but de cette recherche est de révéler, en s’appuyant sur les conceptions contemporaines du lesbianisme (mode de nomination de soi, pratiques de couple, composition du script sexuel), une réalité peu analysée en sciences sociales, et de contribuer à interroger la catégorie femme et l’organisation hétérosociale dans laquelle elle se définit. Analyser les trajectoires lesbiennes permet d’interroger par la marge un ensemble de normes sociales régissant la sexualité, le couple, les représentations sexuées inhérentes à la norme androcentrée. Il en découle les questions suivantes : comment se définit-on lesbienne dans un contexte hétérosexiste ? Par quel processus peut-on se penser et se présenter aux autres ? Comment définit-on le couple quand les catégorisations de sexe ne sont pas le principal référent ? Et enfin, comment s’organise la sexualité quand elle ne repose pas sur la division hiérarchisée des sexes ?
Mots clés : genre, couple, lesbianisme, script sexuel, hétérosexualité, norme.