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Les femmes dans les expositions internationales et universelles (1878-1937). Actrices et objets des savoirs

Avant le 30 octobre - Paris Descartes


Date de mise en ligne : [02-07-2013]



Mots-clés : histoire


Comité d’organisation :

Rebecca Rogers (UM8 8070 Centre de recherche sur le lien social-CERLIS, Université Paris Descartes)
Myriam Boussahba-Bravard (EA 4214 Laboratoire de Recherche sur les Cultures Anglophones- LARCA, Université Paris Diderot)
Hélène Périvier (OFCE, PRESAGE-Programme de Recherche et d’Enseignement des SAvoirs sur le GEnre, Sciences Po Paris)

Université Paris Descartes, Paris
Octobre 2014

Argumentaire :

Les femmes ont participé aux expositions internationales dès la première à Londres en 1851, au même titre que leurs collègues exposants ou animateurs de l’exposition masculins. Cependant, les enjeux de cette participation changent de registre lors de l’Exposition de 1878, à Paris, lorsque les Français organisent en même temps le premier Congrès international du droit des femmes. La visibilité des femmes prend une autre dimension lors de la Foire Internationale de Chicago, en 1893, quand les Américaines choisissent de valoriser la participation des femmes à l’économie morale et sociale nationale par la construction d’un bâtiment spécifique – le Palais des femmes. La Foire a également été le lieu de rencontres entre femmes dans le cadre du World’s Congress of Representative Women où elles ont débattu de problèmes sociaux, économiques et politiques.
Si les historien-ne-s et historien-ne-s de l’art ont étudié les enjeux autour de cette représentation de la contribution féminine aux richesses matérielles et immatérielles de leurs nations respectives, la place des femmes dans les expositions universelles en général n’a pas fait l’objet d’études systématiques ou comparatives. Il s’agira dans ce colloque de susciter de telles recherches pour les expositions universelles qui ont eu lieu entre 1878 et 1937, avec le souci de croiser les approches disciplinaires et d’inclure des perspectives de chercheur-e-s travaillant sur des aires géographiques variées.
L’objectif du colloque est de réfléchir collectivement à la manière dont les femmes investissent les lieux des expositions (par leurs créations artistiques, leur travail, leurs associations ou leurs réseaux…) afin de cerner les caractéristiques des subjectivités à l’œuvre. Les expositions dont il sera question sont en priorité les foires et expositions internationales, universelles ou spécialisées, qui rassemblent de nombreux pays, mais les expositions coloniales où les puissances impériales du temps sont présentes peuvent aussi être examinées dans ces perspectives. Les bornes chronologiques retenues engagent les communicant-e-s à penser leur contribution dans le contexte plus large de la modernité esthétique, du mouvement féministe national et/ou international et de l’avènement de l’ère de la consommation. Les propositions qui privilégient une approche biographique d’individus ou de collectifs sont les bienvenues comme celles qui proposent une approche diachronique sur plusieurs expositions. De même, sont encouragées les contributions de jeunes chercheur-e-s dans toutes les disciplines des sciences humaines et sociales qui intègrent une dimension historique à leur travail.

Les langues du colloque seront le français et l’anglais avec traduction simultanée (en fonction des financements obtenus).

Les axes privilégiés sont les suivants :

Expositions universelles et féminismes internationaux

De quelle manière les expositions ont-elles donné l’occasion aux féministes des différentes nations de construire des stratégies de coopération internationale ? En quoi la compétition et la concurrence entre nations, en jeu lors des expositions, ont-elles freiné ces coopérations ? ou les ont-elles encouragées ou favorisées ? Peut-on établir une chronologie du féminisme international en rapport avec celle des expositions ?

Statistiques et langages scientifiques mobilisés par les femmes

A la demande des organisatrices de la Foire Internationale de Chicago, les pays participants ont envoyé des rapports statistiques mettant en avant le rôle spécifique des femmes. Il s’agit d’un langage nouveau que les femmes s’approprient afin de démontrer leurs contributions à l’organisation économique et sociale de leurs pays. Comment mobilisent-elles ce mode d’expression ? Ce discours a-t-il un effet sur la perception du rôle des femmes à l’époque ? Ces rapports statistiques sont-ils mobilisés au-delà de leur exposition lors de ces foires ? Trouve-t-on d’autres exemples de langages « scientifiques » mobilisés par les femmes pour asseoir leur légitimité dans les différentes sciences de la période.

Éducation, travail féminin

L’éducation a toujours été l’une des revendications prioritaires des mouvements féministes et féminins au XIXe siècle, avec une tension permanente entre la volonté de former de bonnes mères et le souci d’améliorer la formation professionnelle des femmes. De quelle manière l’éducation et le travail féminin dans toutes ses formes sont-ils représentés dans les expositions universelles ? Alors que la plupart des expositions présentent la place des femmes dans la société selon des normes de genre largement consensuelles, peut-on déceler des manières d’investir l’espace des expositions qui traduisent des aspirations plus radicales ? Les expositions mettent-elles en lumière des espaces professionnels traditionnellement « masculins » (techniques, inventions…) investis par les femmes ? Dans l’organisation et la mise en valeur de l’éducation et du travail des femmes, quels sont les messages véhiculés ? Et quelles évolutions dans le contenu entre 1878 et 1937 ?

« Made by women » : usages, économie et circulations postérieures

Les femmes contribuent aux expositions en présentant des objets fabriqués par les femmes, comme, par exemple, dans le domaine des « arts industriels » (notamment le textile). De quelle manière les femmes œuvrent-elles pour que « leurs » objets soient exposés et quels sont les effets de leur mise en scène lors des expositions ? Peut-on tracer « la vie sociale » des objets dans leurs usages et circulations au-delà des expositions ? Comment interpréter la production de rapports ou de statistiques concernant les objets produits par les femmes par rapport aux revendications nationales et internationales des femmes ? Témoignent-ils d’une volonté de questionner les normes de genre et avec quelle efficacité ?

Art, Architecture, Photographie, Esthétique

Présentes comme artistes, plus rarement comme architectes, les femmes sont également représentées comme « objets » dans les aspects « artistiques » des expositions : décorations murales, sculptures, photographies…, ou spectacles (le cas notamment des femmes « indigènes »). Les représentations esthétiques et esthétisantes du féminin comme les réalisations artistiques produites par les femmes proposent une véritable grammaire du genre qu’il conviendrait aussi d’examiner. De quelle manière les femmes se saisissent-elles des moyens artistiques pour se représenter lors des expositions et quels sont les éléments contextuels qui permettent de tracer des évolutions ?

Associations et modèles philanthropiques et charitables

Dans une démarche souvent qualifiée de réformiste, les femmes sont également présentes dans les expositions par le biais des organisations qu’elles animent pour soutenir les pauvres, les prostituées, les vieillards, etc. Comment cette manière de se présenter dans l’espace public se combine-t-elle avec des revendications citoyennes présentes chez les femmes des pays participant à ces expositions ? Enfin, en comparant leurs activités philanthropiques et charitables, peut-on déceler l’influence du féminisme international sur ces actrices modérées, par exemple peut-on constater une inflexion dans leur lecture du rôle des femmes dans leur nation ou dans leur activisme ?

Modalités de soumission des propositions de communication :

avant le 30 octobre 2013

Envoi d’un résumé de 500 mots qui précise l’objet de la communication, les questions centrales, les sources sur lesquelles il s’appuie. Inclure également une bibliographie de 5 titres appropriés. L’articulation avec un ou plusieurs axes du colloque devra être précisée.
Joindre au résumé un curriculum vitae abrégé (pas plus de 2 pages).
Adresse pour la soumission des propositions : Expositionsfemmes@parisdescartes.fr

Les réponses seront transmises avant le 30 janvier 2014

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