trad. de l’anglais (EU) par Maxime Cervulle, Éditions Amsterdam, 2008, 260 p., 23 euros. ISBN 9782354800031
Lorsqu’il fut publié pour la première fois aux États-Unis en 1990, Épistémologie du placard devint immédiatement un classique qui, aux côtés des travaux de Judith Butler et Teresa de Lauretis, posa les termes de ce qui serait bientôt connu sous le nom de « théorie queer ». Dans cet ouvrage de référence, Eve Kosofsky Sedgwick affirme que l’ensemble de la culture occidentale moderne s’articule autour du binarisme homo-/hétérosexuel et que celui-ci affecte les binarismes qui structurent l’épistémologie contemporaine tels que savoir/ignorance, secret/révélation, privé/public ou santé/maladie. S’appuyant sur de nombreux textes datant de la fin du dix-neuvième et du début du vingtième siècles (Wilde, Proust, Nietzsche, Melville et James), elle traque l’émergence des nouveaux discours institutionnels taxinomiques (médical, légal, littéraire, psychologique) qui produiront en miroir les figures de « l’homosexuel » et de « l’hétérosexuel », au détriment des multiples différences au cœur des sexualités.