n°70, Presses de Sciences Po, 218 p., 25 euros. ISBN : 978-2-7246-3345-0
Sous la direction d’Arlette Gautier et Chrystelle Grenier-Torres
La revendication des droits reproductifs est née à la fin des années 1970 d’un compromis entre les féministes américaines majoritaires, qui exigeaient la liberté de l’avortement contre l’emprise de l’État, et les féministes « blacks » et socialistes qui demandaient également la possibilité d’avoir des enfants dans de bonnes conditions et la fin des stérilisations abusives. Reprise par le mouvement transnational des femmes, cette revendication a été adoubée par la conférence internationale sur la population et le développement de 1994, pour être aussitôt battue en brèche aussi bien par l’institution chargée de la mettre en œuvre que par les nouvelles normes sanitaires publiques, avant d’être réaffirmée en 2014. Ce numéro s’interroge sur les réponses à cette norme, les droits reproductifs, tant par les gouvernements que par les médiateurs institutionnels, sur les expériences auxquelles peuvent être confrontés les individus dans leur rapport aux droits reproductifs, mais aussi sur les connexions entre les instances internationales, nationales et locales. Ces différents niveaux de pouvoir interagissent sur l’accès à des pratiques reproductives, telles qu’à la contraception, à l’avortement, mais aussi aux césariennes, aux stérilisations ou à la gestation pour autrui. C’est aussi au sein de contextes sociaux, culturels, économiques différents que les individus vivent leur capacité reproductive et leur sexualité : quels sont les facteurs sociaux, spatiaux, institutionnels, individuels qui leur donnent accès aux droits reproductifs et ceux qui les inhibent ?
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