Salima Amari soutiendra sa thèse de doctorat en sociologie intitulée "Des équilibres instables. Construction de soi et relations familiales chez les lesbiennes maghrébines migrantes et d’ascendance maghrébine en France" le vendredi 19 juin 2015 à 10 heures à la salle des conférences sur le site Pouchet du CNRS, 59-61 rue Pouchet, 75017, Paris.
Jury :
Paola Bacchetta, Associate Professor, Departement of Gender and Women’s Studies, University of California, Berkeley
Ahmed Boubeker, Professeur, Université de Saint-Étienne- Centre Max Weber
Michel Bozon, Directeur de recherche, INED
Jules Falquet, Maîtresse de conférence, HDR, Université Paris 7- LCSP
Jane Freedman, Professeure, Université Paris 8- Cresppa- GTM (Directrice de thèse)
Nacira Guénif-Souilamas, Professeure, Université Paris 8- EXPERICE
Résumé :
Cette thèse est issue d’une enquête de terrain qui a duré près de six ans. Il s’agit de différents entretiens formels et informels auprès de cinquante-deux lesbiennes maghrébines migrantes et d’ascendance maghrébine. Cette thèse aborde pour la première fois à travers de longs récits de vie la construction sociale de carrières lesbiennes chez des femmes maghrébines migrantes en France et des Françaises d’ascendance maghrébine. Ce travail s’intéresse à deux dimensions de leur carrière lesbienne : ce qui relève de la construction de soi d’une part et ce qui concerne la gestion des relations familiales qu’elles tentent souvent de préserver, d’autre part. En effet, dès le début de l’enquête, ces deux questions sont apparues simultanément et en permanence au centre des préoccupations de la majorité des enquêtées. Cette recherche présente une approche intersectionnelle qui permet de (re)penser les différentes dominations de sexe/genre, de race, de classe et de sexualité sans ordre hiérarchique. Elle propose une analyse qui met à jour les mécanismes d’oppression et les stratégies de résistance. Cette étude montre également que les carrières spécifiques de ces lesbiennes sont jalonnées par un certain nombre d’obstacles en lien avec les contraintes au mariage hétérosexuel et à la maternité. Ces carrières lesbiennes sont construites soit sur des ruptures familiales, soit plus fréquemment, sur des équilibres instables entre leurs vies de lesbiennes d’un côté et leurs relations familiales de l’autre. Face à ces contraintes socio-familiales hétéronormatives, de nombreuses lesbiennes maghrébines migrantes et d’ascendance maghrébine privilégient la loyauté filiale et continuent à vivre leur vie affective et sexuelle lesbienne.
Contact :
amari.salima@yahoo.fr