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Masculinités imag(in)ées

Avant le 31 mai - revue Genre en séries


Date de mise en ligne : [20-05-2015]



Mots-clés : masculinité | médias


Pour un prochain numéro de la revue Genre en séries sous la direction de Geneviève Sellier

Argumentaire :

Que signifie être un homme ? Les codes de la masculinité, que chaque petit mâle apprend consciemment et inconsciemment dès sa naissance, passent aussi par des fictions audiovisuelles depuis que le cinéma puis la télévision sont devenus une part dominante de la culture de masse, en particulier par des genres plus spécifiquement destinés au public masculin (action, guerre, aventure, policier, science-fiction) et par des stars masculines qui fonctionnent comme des modèles.
Devenir un homme implique de regarder les autres hommes, s’identifier aux hommes et aux relations entre hommes proposées par les fictions. La « bonne masculinité » se définit dans chaque culture et à chaque époque par comparaison avec des masculinités données comme insuffisantes, excessives ou déviantes (Vincendeau et Gauteur, 1993).
Masculinité hégémonique (Connell, 2005), virilité, patriarcat, castration symbolique, ces notions peuvent permettre de prendre en compte les déclinaisons et les contradictions des constructions de la masculinité.
Devenir un homme implique en même temps de se différencier du féminin et des femmes, dans une culture structurée sur la hiérarchisation genrée (Delphy, 1997). Dans quelle mesure les fictions audiovisuelles contribuentelles à renforcer la valorisation du masculin et à légitimer la domination patriarcale ? Objets d’identification, les figures masculines sont également construites comme des objets de désir, tout aussi normés que les figures féminines, lesquelles ont été plus souvent explorées parce que leur caractère construit est plus évident. Laura Mulvey (1975) a identifié la manière dont l’Hollywood classique construit la différence des sexes, en distinguant des tendances voyeuristes et fétichistes du regard masculin sur les personnages féminins, et Steve Neale (1983) a montré que dans ce cinéma mainstream, les personnages masculins, à côté des mécanismes d’identification, pouvaient faire aussi l’objet de regards masculins qui articulent voyeurisme et fétichisme, mais de façon à désavouer leur sous-texte homo-érotique.
Par quels dispositifs spécifiques et pour qui, les fictions audiovisuelles rendent-elles le (corps) masculin désirable ? De quoi sont faites les « mascarades » du masculin (Tasker, 1993 ; Jeffords, 1994) ?
Qu’en est-il du regard féminin sur les personnages (et les corps) masculins ? Toutes les stars masculines sont-elles traitées de la même façon (Hansen, 1994) ? Les cinémas européens et les cinémas modernes et contemporains ont-ils introduit des variantes dans ce schéma, et lesquelles ? Dans quelle mesure le cinéma d’auteur conforte, interroge ou déconstruit les normes de la masculinité hégémonique ?
Comment s’articulent dans la construction des images masculines, les différences de genre, de classe, de race, de génération et d’orientation sexuelle ? Quel trouble apporte dans ce schéma l’émergence d’un cinéma explicitement gay (Lang, 2002) ? Certains films mettent-ils en évidence la masculinité comme performance (Butler) ? Est-ce que l’émergence d’un cinéma de réalisatrices a modifié le schéma asymétrique dominant (Rollet et Tarr, 2002) ?
Enfin, peut-on identifier des usages spectatoriels différents de ces images de masculinité en fonction des différents publics qui se les approprient (Jenkins, 1992) ?
Ce numéro de Genre en séries se propose d’explorer comment le cinéma et la télévision construisent des normes de masculinité désirable (ou pas), pour les spectateurs et pour les spectatrices, la variabilité de ces normes dans le temps et dans l’espace, et la capacité de certaines fictions audiovisuelles, certains genres, certains acteurs, certain-e-s réalisateurs/trices, à les déconstruire ou à les transgresser. On pourra également réfléchir sur ce qu’apportent le format et la durée des séries TV ; on s’efforcera dans tous les cas d’appréhender les images et les sons dans leur contexte de production et de réception, et d’en faire une analyse située en termes de genre (gender).

Modalités :

 Les articles soumis ne doivent pas faire l’objet de publication dans une autre revue. Les propositions d’articles contenant un titre, un résumé d’environ 500 mots, une courte biographie, devront être soumises, en français ou en anglais
à la coordinatrice du numéro : sellier.g@wanadoo.fr
au secrétariat de rédaction : laetitiabiscarrat@hotmail.com ; gwenlegras@wanadoo.fr
La réception de chaque proposition donnera lieu à un accusé de réception par courriel.

http://genreenseries.weebly.com/

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