Lucia Direnberger soutiendra sa thèse de sociologie intitulée "Le genre de la nation en Iran et au Tadjikistan. (Re)constructions et contestations des hétéronationalismes" le jeudi 11 décembre à 14h00 dans la salle des thèses du bâtiment Halle aux farines de l’Université Paris Diderot - Paris 7 (9 esplanade Pierre Vidal-Naquet ou 10 rue Françoise Dolto, Paris 13ème - Hall F, 5ème étage, accès par le hall E, allée paire, ascenseur F).
Jury :
Catherine Achin, professeure de science politique, Université Paris Dauphine (rapporteure)
Laëtitia Atlani-Duault, anthropologue, directrice de recherche à l’IRD
Paola Bacchetta, professeure de sociologie, University of California - Berkeley (rapporteure)
Ioana Cîrstocea, sociologue, chargée de recherche au CNRS - MISHA
Sonia Dayan-Herzbrun, professeure de sociologie, Université Paris 7
Azadeh Kian, professeure de sociologie, Université Paris 7 (directrice de thèse).
Résumé :
Cette thèse a pour objet d’étude les (re)constructions des hétéronationalismes en Iran et au Tadjikistan depuis l’émergence des idéologies nationales (fin XIXème siècle en Iran et début XXème siècle au Turkestan) jusqu’à l’époque contemporaine (2012). A partir d’archives, elle analyse la fabrique de la nation comme outil de production des hiérarchies de genre, de races et de sexualités. Elle révèle aussi les constructions des masculinités, des féminités et des sexualités, imbriquées avec celles de la race, comme mode de légitimation de la nation. Si les idéologies nationales en Iran et au Tadjikistan connaissent de profonds changements au cours des périodes étudiées, des lignes d’appartenance au sein de la communauté nationale et entre les nations sont toujours tracées pour naturaliser et hiérarchiser les sexes et les races. De plus, les projets nationaux reposent sur l’hétéronormativité, que ce soit au nom de la modernisation de la nation ou de l’authenticité nationale. Les constructions des identités nationales, loin d’être immuables et monolithiques, font l’objet de tensions ou de conflits politiques importants et les masculinités et les féminités apparaissent comme un outil majeur de clivages politiques dans la (re)définition de la nation en Iran et au Tadjikistan. Cette thèse développe également une approche sociologique de la nation à partir d’entretiens et d’observations participantes. Elle analyse ainsi les stratégies d’appropriations, de négociations et de contestations des idéologies nationales par les mouvements féministes en Iran depuis 1979, et par le mouvement associatif de femmes au Tadjikistan depuis 1991. Ces mouvements mettent en oeuvre différentes stratégies pour légitimer un ancrage local de la cause des femmes tout en défiant, dans des modalités bien spécifiques aux contextes politiques, les régimes nationaux des sexes.
Contact :
lucia.direnberger@gmail.com