Les Editions du remue-ménage, Québec, 250 p., 18,95 dollars canadiens. ISBN : 978-2-89091-465-0
Des corps féminins en rangées. Ils se meuvent en synchronie. Ils ne se distinguent que par le détail d’un vêtement, d’une courbe, d’une teinte de peau. Les filles en série sont mises à leur place et créent l’illusion de la perfection. Ce sont des filles-machines, des filles-marchandises, des filles-ornements. Toutes reproduites mécaniquement par l’usine ordinaire de la misogynie.
Mais la figure des filles en série est double : à la fois serial girls et serial killersde l’identité qu’on cherche à leur imposer. Casseuses de party, ingouvernables, elles décorsetent la poupée et se mettent à courir. Entre aliénation et contestation, les filles en série résistent à leur chosification, à l’instar des grévistes féministes de 2012. Cet essai solide et original se déploie comme une chaîne qui se fait et se défait, des Cariatides aux Pussy Riot et aux Femen.
Romancière, essayiste et professeure de littérature à l’UQAM, Martine Delvaux signe ici son premier livre aux Éditions du remue-ménage