[Annonces du RING]
[Merci de me signaler vos informations concernant les colloques et
séminaires de la prochaine rentrée... GG.]
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SOMMAIRE :
1 - COLLOQUES :
"Gender – Genre – Geschlecht : Travelling Concepts", 19 au 22 septembre, Berne (Suisse)
"Les femmes ingénieures dans la recherche tehchnologique", 26-27 octobre, Paris
2 - SEMINAIRES :
"Hommes, femmes, masculin, féminin. Utiliser le genre en histoire", Paris 1
"L’Histoire des femmes et du genre. Hommes-femmes, masculin-féminin au Moyen Âge", Paris 1
3 - APPELS A CONTRIBUTIONS :
Atelier doctoral EFiGiES « Genre & Sexualités »
Avant le 15 septembre, "Quand les féministes rencontrent Bridget Jones : comment penser les figures du féminin dans les industries culturelles contemporaines ?", NQF
Avant le 20 septembre 2007, "Women Authors in the Middle Ages/ Femmes auteurs au Moyen Age", Fort Worth (Texas, Etats-Unis)
Avant le 15 octobre, "Genre, journalisme et presse écrite. Place et production des femmes et des hommes dans la presse", CRAPE, IEP de Rennes
Avant le 31 octobre, "Les mises en scène de la sexualité et leur (dis)qualification. Obscénité, pornographie et censure (XIXe –XXIe siècles)", Université Libre de Bruxelles
Avant le 1er décembre, "Le travail social au risque de la sexualité (et réciproquement)", Le Sociographe, Montpellier
"Gender, Sexuality, and Education", revue Academic Exchange Quarterly
"Feminism(s) and the Politics of Reproduction", revue Feminist Theory, Université de Leeds (Angleterre)
4 - POSTES :
INED : 3 postes de chargé·e·s de recherche, démographie, sociologie, économie, histoire, études de genre
Professeur-e assistant-e (50%) en Etudes Genre à l’Université de Lausanne (Suisse)
5 - PUBLICATIONS :
Yannick Ripa, Les Femmes en France, de 1880 à nos jours
Roland Pfefferkorn, Inégalités et rapports sociaux. Rapports de classes, rapports de sexes
Catherine Gonnard et Elisabeth Lebovici, Femmes artistes / artistes femmes : Paris, de 1880 à nos jours
Stéphanie Tribouillard, Le Tombeau de Madame de Staël. Les discours de la postérité staëlienne en France (1817-1850)
Sylvain Marechal, Projet d’une loi portant défense d’apprendre à lire aux femmes (1801), Suivi des réponses de Marie-Armande Gacon-Dufour et Albertine Clémént-Hémery
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COLLOQUES :
"Gender – Genre – Geschlecht : Travelling Concepts"
Du 19 au 22 septembre 2007
Colloque international à l’université de Berne (Suisse).
„Gender“, „genre“, „Geschlecht“ sont des concepts nomades qui se construisent et se modifient au gré de leurs voyages à travers les différentes cultures scientifiques. Leurs diverses acceptions varient selon les contextes de réception. Ils sont marqués par les divers rapports de pouvoir. Parfois ils s’intègrent dans les paradigmes dominants, quand d’autres fois ils se confrontent à des obstacles linguistiques particuliers. Le paysage international desétudes genre s’est ainsi développé de manière multiple et variée. Il est traversé par des constructions théoriques, des cadres conceptuels et des références historiques qui diffèrent d’une tradition linguistique à l’autre. Est-ce que les termes de „gender“, de „genre“ et de „Geschlecht“ signifient la même chose ? Si tel n’est pas le cas, quels sont néanmoins les points communs entre ces concepts ?
Le colloque s’intéresse à ces questions, en mettant plus particulièrement l’accent sur les différences, les similitudes et les voies de réception entre les traditions théoriques germanophones et francophones.
Les journées se dérouleront en deux temps. Elles s’organiseront d’une part autour de huit interventions (Geneviève Fraisse, Gudrun-Axeli Knapp, Lorena Parini, Eleni Varikas, Caroline Arni, Elsa Dorlin, Patricia Purtschert et Myra Marx Ferree) en plénière qui reprendront et discuteront de façon approfondie le thème du colloque. D’autre part, les concepts centraux des études genre germanophones et francophones, ainsi que leur réception dans les zones linguistiques respectives, seront discutés sous forme de courtes présentations lors d’ateliers sur les thématiques suivantes :
-Intersectionalité
-Queer
-Psychanalyse
-Discours, signe, textualité
-Sciences/Corps
Vous trouvez le programme et d’autre informations sur le homepage du colloque :
http://www.izfg.unibe.ch/travelling_concepts
Vous y trouvez aussi la possibilité de s’inscrire jusqu’au 5 septembre.
"Les femmes ingénieures dans la recherche tehchnologique"
26-27 Octobre 2007
organisé dans le cadre du projet européen PROMETEA (Empowering women engineers in industrial and academic research)
Palais du Luxembourg, Salle Clemenceau
15 rue de Vaugirard, 75006 Paris
L’objet du colloque est d’exposer, de discuter et de confronter les résultats des recherches sur la place des femmes dans la recherche technologique. L’ambition du colloque est d’apporter de nouvelles perspectives sur ce sujet, autour de quatre questionnements : Comment décrire les trajectoires et la dynamique des carrières des hommes et des femmes dans la recherche académique et industrielle ? Quels sont les effets sur ces carrières de la culture masculine des institutions de recherche et des entreprises ? Comment est construite et reconnue l’excellence scientifique et technologique, par quelles institutions, quels acteurs, quels mécanismes d’évaluation, sur quels critères ? Existe-t-il des politiques et des pratiques qui renforcent la position des femmes dans la recherche technologique, quels sont leur effets, désirables ou indésirables ?
Programme et informations :
http://www.prometea.info/conference2007_fr/
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SEMINAIRE :
2 séminaires à Paris 1 :
"Hommes, femmes, masculin, féminin. Utiliser le genre en histoire"
Séminaire « Genre et histoire », pluri-périodes, master
Lundi 10h-12h, salle Perroy
(entrée place de la Sorbonne, galerie Dumas, esc.de gauche vers amphi.Lefebvre, 1er étage, porte DEVUP Rectorat)
Animé par Raphaëlle Branche (contemporanéiste), Didier Lett (médiéviste)
et Violaine Sebillotte (antiquiste)
Cette année, le thème des masculinités nous retiendra une grande partie de l’année (programme à suivre)
Option de Sciences Historiques : Cours de L2
Didier Lett, “L’Histoire des femmes et du genre. Hommes-femmes, masculin-féminin au Moyen Âge”
lundi 17 h 30-18 h 30
Amhi J (Centre Pierre Mendès-France, Tolbiac).
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APPELS A CONTRIBUTIONS :
Atelier doctoral EFiGiES « Genre & Sexualités »
(ex-atelier d’études LGBTQ = lesbiennes, gays, bis, trans et queer)
Créé en septembre 2005 au sein de l’association EFiGiES (http://www.efigies.org), l’atelier « Genre & Sexualités » (ex-atelier d’études LGBTQ) rassemble désormais une soixantaine de jeunes chercheur-e-s de disciplines diverses (anthropologie, arts plastiques, études cinématographiques, géographie, histoire, langues et civilisations étrangères, lettres modernes, psychologie, sciences de l’information et de la communication, sciences politiques, sociologie, STAPS, théologie...). Il a pour objectif de favoriser les échanges entre les jeunes chercheur-e-s travaillant sur les thématiques de la sexualité, notamment par le partage des savoirs et par la circulation des informations.
Notre activité principale — le séminaire doctoral (une séance par mois, pendant 2 à 3 heures) — se poursuivra à partir de la rentrée 2007-2008, sans doute dès le mois de novembre 2007, et ce jusqu’à l’été 2008, dans le cadre d’un partenariat avec le laboratoire IRIS-Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (CNRS-INSERM-EHESS-Université Paris 13).
Nous avons décidé de reconduire l’appel à contributions lancé l’an dernier, essentiellement destiné aux étudiant-e-s de premier, second et troisième cycles, ainsi qu’aux post-doctorant-e-s, jeunes chercheur-e-s et jeunes enseignant-e-s, travaillant ou ayant récemment travaillé sur ces problématiques, afin qu’elles/ils viennent présenter leurs recherches (un point très précis ou une synthèse d’un ensemble de travaux), toutes périodes, toutes aires géographiques et culturelles et toutes disciplines confondues.
Dans cette optique, vous pouvez nous envoyer dès à présent votre proposition de contribution, qui devra nécessairement comprendre une présentation dactylographiée et titrée du projet d’intervention en quinze à vingt lignes maximum, présentant vos problématiques, vos hypothèses, votre corpus de sources et/ou votre terrain. L’auteur-e de la proposition joindra également un court c.v. précisant son statut, son rattachement institutionnel, et, éventuellement, une liste de publications antérieures.
La proposition et le c.v. devront être envoyés, en un seul fichier, le vendredi 31 août 2007 au plus tard à regisrevenin@noos.fr au format DOC ou RTF.
La sélection des communications s’effectuera au cours du mois de septembre ou d’octobre 2007. Les séances du séminaire se dérouleront sur Paris, à partir de novembre 2007, jusqu’à l’été 2008, à raison d’une séance par mois.
Avant le 15 septembre
"Quand les féministes rencontrent Bridget Jones : comment penser les figures du féminin dans les industries culturelles contemporaines ?"
Nouvelles Questions Féministes, Vol. 28, no 1, 2009. Propositions de résumés attendues pour le 15 septembre 2007
Les personnages féminins des industries culturelles contemporaines (soap opera, série télévisée, cinéma, roman populaire, magazine féminin, bande dessinée, clip vidéo, etc.) combinent tout à la fois des traits conservateurs et progressistes, antiféministes et féministes. À première vue en effet, les figures parmi les plus célèbres des industries culturelles contemporaines (Bridget Jones, Ally McBeal, Lara Croft, Madonna, Carrie de Sex and the City, Jenny de The L World par exemple) semblent s’être émancipées des contraintes sexuelles et économiques qui pesaient encore sur leurs mères, ainsi que des derniers carcans patriarcaux. Toutefois, nos héroïnes, trentenaires pour la plupart, éduquées, souvent blanches, ne sont pas présentées comme des êtres totalement affranchis. Leur indépendance financière, sexuelle et affective, avérée ou désirée, se heurte à la persistance du modèle du choix impossible : s’engager dans une carrière professionnelle revient nécessairement à devoir abandonner l’amour et les enfants ; emprunter les chemins de l’émancipation sexuelle aboutit toujours, en dernière instance, à la quête du/de la partenaire idéal·e et à une nouvelle forme de dépendance amoureuse ; remettre en question l’idéologie du bonheur domestique conduit inexorablement à l’impasse, à perdre toute chance de trouver une fois (enfin !) la plénitude personnelle.
Que faire, dès lors, de Bridget Jones ? Comment appréhender les représentations du féminin dans les industries culturelles contemporaines ? Soulignons-le, nous voilà devant un défi des plus singuliers, puisqu’il s’agit de faire l’analyse féministe d’une culture populaire qui a intégré, en partie en tout cas, des éléments de la théorie féministe, sa critique des distinctions privé/public, famille/travail, amour/sexualité, cœur/corps, sentiment/désir notamment. En effet, le discours véhiculé par cette culture populaire est un discours post-féministe, en cela qu’il ne se contente pas de venir « après » (après les luttes des années ’70, après la deuxième vague, après les luttes pour l’égalité des droits, etc.), mais qu’il cite un nombre important de problèmes et d’analyses thématisées par la critique féministe elle-même. En conséquence, sa forme emprunte alors souvent à l’ironie ou à la parodie, comme c’est le cas de « Desperate Housewives » (2004), une série télévisée qui évoque clairement La femme mystifiée de Betty Friedan (1965).
Ici, la citation n’équivaut toutefois pas à la répétition du même : ce qui caractérise aujourd’hui les femmes au foyer des banlieues résidentielles américaines est précisément le fait qu’elles sont... désespérées. Femmes au foyer mystifiées versus désespérées : entre ces deux qualificatifs, il y a tout ce qui sépare la souffrance des femmes de l’ère pré-féministe de celle des femmes de l’ère post-féministe, à savoir les femmes qui ont peur d’exercer leur liberté (Friedan) versus les femmes qui ont pour ambition de réussir leur vie (« Desperate Housewives »). Par conséquent, si un malaise demeure, le malaise est autre. Ne serait-ce que parce que celui-ci émerge, ici et maintenant, au sein d’un imaginaire social dont la doxa égalitaire est constitutive, cette doxa coexistant par ailleurs en très bonne entente avec l’idée qu’il est normal et hautement moral, à savoir bon et juste, que les sociétés humaines soient organisées en fonction de la différence sexuelle. Ne faudrait-il pas alors en conclure que le désespoir qui frappe nos « Housewives » contemporaines vient de ce qu’elles ne parviennent pas, bien qu’elles soient démystifiées, à se débarrasser d’une féminité pré-féministe ? Autrement dit, le sous-texte de cette série ne serait-il pas le suivant : les femmes de l’an 2000 butent sur la différence sexuelle, plus précisément sur un féminin qui, parce qu’il est éternel, résiste au changement, et a fortiori au féminisme ?
Quoi qu’il en soit, les dilemmes qui déchirent nos nouvelles femmes au foyer montrent que la critique féministe, si elle entend développer une réflexion pertinente sur notre contemporanéité, doit se poser la question de savoir comment, l’imaginaire collectif des sociétés occidentales étant désormais profondément marqué par la doxa égalitaire, les industries culturelles s’y prennent pour produire à nouveau, autrement, de la différence sexuelle. Aussi, c’est à ce problème, et plus largement à (re)penser la critique féministe des industries culturelles que cherche à répondre le présent numéro de NQF, sur la base de recherches empiriques ou de réflexions plus théoriques. Les articles traiteront par exemple des questions suivantes :
1) Que nous disent les figures contemporaines du féminin sur la société post-féministe ? Quelles réponses la théorie féministe contemporaine offre-t-elle à cette exigence de compatibilité entre différence et égalité, confusément mais massivement exprimée par la culture populaire ?
2) Comment, dès lors que ces figures ne peuvent plus occuper la fonction repoussoir propre au féminin dominé, réarticuler la triade féminisme/féminin/industries culturelles ? Quel lien re-tisser entre le sujet féministe supposé conscient et/ou savant –la militante ou l’académique qui analyse les industries culturelles- et le sujet féminin supposé aliéné et/ou populaire –la téléspectatrice, femme au foyer par exemple, qui les regarde ? Autrement dit, quels déplacements/détours/emprunts analytiques la critique féministe doit-elle accomplir pour être en mesure de penser le discours post-féministe populaire ?
3) Certaines féministes attribuent à l’ironie et à la parodie un fort pouvoir de déconstruction et de critique, dans la mesure où ces postures rendent visibles, là où domine l’idée de nature, l’origine culturelle ou performative des dispositifs de représentation de la différence sexuelle. Ces outils d’analyse conservent-ils leur efficacité critique pour aborder les industries culturelles contemporaines, dans lesquelles l’ironie et la parodie sont inhérentes au dispositif de représentation lui-même, participant pleinement, par exemple, de la fabrication d’une certaine position de téléspectatrice ?
Les propositions d’articles (résumé de 2 pages environ, soit 5000 signes) sont à envoyer d’ici au 15 septembre 2007 à l’adresse suivante : Lorena.Parini(at)ses.unige.ch
La publication des articles se fera en français (des traductions peuvent être envisagées). Après sélection des propositions, une première version de l’article complet (maximum 40’000 signes espaces inclus, version qui sera soumise à évaluation) vous sera demandée pour le 1.5.2008.
Merci de respecter les consignes aux auteur·e·s pour toute soumission : http://www.unil.ch/liege/nqf/pageconsignes.pdf
Groupe de coordination :
Valérie Cossy, critique littéraire, Université de Lausanne et de Genève
Fabienne Malbois, sociologue, Université de Lausanne
Lorena Parini, politologue, Université de Genève
Silvia Ricci-Lempen, philosophe et écrivaine
Avant le 20 septembre 2007
"Women Authors in the Middle Ages/ Femmes auteurs au Moyen Age"
10-12 avril 2008, Fort Worth (Texas, Etats-Unis)
Session dans le cadre de la "2008 Women in French Conference",
Responsable : Cristian Bratu
Nous savons déjà qu’au Moyen Age, la notion d’"auteur" renvoyait principalement aux auctores latins. Par conséquent, le statut d’auteur était plus difficile à acquérir par un écrivain vernaculaire, et a fortiori par une femme écrivain. Cependant, un certain nombre de femmes écrivains telles Marie de France ou Christine de Pizan ont réussi à s’imposer dans le monde des lettres médiévales et à obtenir un véritable statut d’auteur.
Cette session se propose donc d’interroger les rapports qui unissent les femmes, l’écriture, et l’autorité au Moyen Age. Nous prendrons également en considération des travaux sur des femmes auteurs de la Renaissance et, plus généralement, de l’Ancien Régime.
Infos : SIEFAR@aol.com
Avant le 15 octobre
"Genre, journalisme et presse écrite. Place et production des femmes et des hommes dans la presse"
Colloque international organisé par le CRAPE, IEP de Rennes, 15-16 mai 2008
Si le constat de la place croissante des femmes dans les médias est largement partagé, l’analyse de ce phénomène doit être approfondie, ses mécanismes et surtout ses effets méritent d’être questionnés. Cette journée d’étude vise donc d’une part à appréhender de manière détaillée la position relative des femmes et des hommes dans les différents secteurs de la presse, les types de rédactions, les spécialités thématiques et positions de pouvoir, et d’autre part à s’interroger sur les éventuelles transformations de la production journalistique que la féminisation engage ou accompagne, et plus généralement sur les enjeux et effets des rapports de genre dans les rédactions et dans la production journalistique.En effet, parallèlement à l’accroissement numérique de la profession (+23% en dix ans, entre 1997 et 2006), et à l’augmentation du niveau de diplôme moyen des journalistes, on assiste à une féminisation du journalisme. Les femmes représentent aujourd’hui 43,0% des titulaires actuels de la carte de presse (contre 38,0% en 1997) et même 53,1% des personnes déposant une première demande. Cependant, de nombreuses inégalités entre les sexes persistent au sein de la profession : les femmes journalistes sont plus souvent demandeurs d’emploi que les hommes (4,5% contre 3,7%), pigistes (22,1% contre 16,1%), mais beaucoup plus rarement directrices de publication (0,5% contre 2,1%). Au delà de ces données générales concernant l’ensemble des médias, comment affiner l’analyse de la place des femmes et des hommes dans la presse écrite ?
Quels sont les différents mécanismes qui aboutissent au maintien de ces écarts sexués ? Il s’agit notamment de se demander si l’accès des femmes
aux positions les plus dominées de l’espace journalistique est le seul – ou le principal – élément d’explication ou si, et comment, d’autres facteurs de spécialisation entrent en ligne de compte. La position spécifique de certains secteurs de la presse, et notamment de la presse féminine, de la presse magazine, ou des médias alternatifs, et la place particulière que les femmes y occupent pourront faire l’objet d’une attention particulière. L’enjeu sera aussi de saisir les mécanismes concrets qui interviennent ensuite dans l’affectation au sein des rédactions (secrétaire d’édition/reporter, spécialités thématiques,
rédaction centrale/départementale/bureau isolé...) et dans les logiques de promotion et d’accès aux responsabilités.
Par ailleurs, il s’agit de s’interroger sur les effets de cette féminisation sur la production de la presse écrite, en questionnant les mécanismes de sexuation et la notion même de genre. Ce questionnement sociologique suppose probablement de renoncer à l’interrogation sur l’existence d’une « écriture féminine » ou d’une « spécificité » des femmes, pour déplacer le regard vers les mécanismes d’attribution sexuée des sujets et des spécialités (en les distinguant selon les secteurs de la presse, généraliste, magazine et féminine par exemple) et vers les rapports au genre engagés par les hommes comme par les femmes dans leur activité rédactionnelle. Quelle est la part de l’auto-affectation des femmes à des thématiques préconstruites comme féminines, et la part des
assignations hiérarchiques ? Les lignes de partage des genres sont-elles figées ou varient-elles dans le temps et dans l’espace ? Les usages des thématiques féminines sont-ils uniformément conformes aux modèles dominants ou peuvent-ils laisser place à certaines forme de déplacement ou de subversion des codes sexués ? Dans quelle mesure l’anticipation de représentations sexuées du lectorat entre-t-elle en ligne de compte, ainsi que les attentes supposées des annonceurs ?
Les communications présentées lors de ce colloque international tenteront, à partir d’enquêtes de terrain dans la presse écrite et/ou d’analyses de contenu, de mettre au jour la manière dont ces logiques de genres influent sur le travail journalistique au niveau éditorial et/ou organisationnel, en s’attachant à explorer les axes suivants :
- La répartition hommes-femmes dans les différents secteurs de la presse écrite, les mécanismes de distribution genrés et leur évolution, en lien avec les transformations morphologiques du journalisme ;
- Les enjeux sexués de la gestion des ressources humaines, de l’accès aux responsabilités et des rapports de pouvoir au sein des entreprises de presse, en relation avec les évolutions de la réglementation, les transformations structurelles de la presse et la configuration des marchés lectoral et publicitaire des différents secteurs ;
- La question du genre des rédacteurs et de l’attribution des spécialités journalistiques, les mécanismes de construction de l’expertise, en liaison avec la construction sociale des qualités dites féminines ou masculines.
Les propositions, d’une page maximum, accompagnées d’un court CV, sont à adresser aux organisatrices : Béatrice Damian-Gaillard (damian@univ-rennes1.fr), Cégolène Frisque (cegolene.frisque@univ-nantes.fr) et Eugénie Saitta (eugeniesaitta@yahoo.fr), au plus tard le 15 octobre 2007.
Informations : http://www.surlejournalisme.com/textes-en-partage/avril-2008-genre-et-journalisme/
Avant le 31 octobre
"Les mises en scène de la sexualité et leur (dis)qualification. Obscénité, pornographie et censure (XIXe –XXIe siècles)"
Journées d’études organisé par le Groupe « Genre, normes et sexualités » de l’Université Libre de Bruxelles (ULB)
18-19 avril 2008.
L’obscénité et la pornographie ont progressivement été constituées comme objets de sciences sociales à part entière –bien qu’encore sans doute marginaux. Le regard académique ou savant s’est déplacé, d’un jugement extérieur vers des études de ces formes de production culturelle en tant que telles. Elles ne sont ainsi plus abordées exclusivement sous un angle normatif, inscrit dans une opposition binaire entre anti-censure / anti-pornographie, mais donnent lieu à des travaux visant à préciser la diversité et l’histoire de leurs caractéristiques, leurs conditions de production et de diffusion, leurs usages. Un tel renouvellement des approches ne doit cependant pas conduire à évacuer des réflexions sur l’obscénité et la pornographie la question de la censure. Comme les éclairages historiques le montrent, l’obscénité et la pornographie renvoient en effet non à une essence de certaines formes de mise en scène de la sexualité mais à la qualification (morale, religieuse, juridique, littéraire…) qui en est faite par les acteurs sociaux d’une époque, d’un pays. L’enjeu de cette qualification est le plus souvent d’établir le bien fondé de leur libre circulation ou au contraire la nécessité de l’encadrement de leur production et de leur diffusion. La censure, sous ses différentes formes, est donc un des critères mêmes de définition de la pornographie et de l’obscénité.
Ces journées d’études souhaitent s’attacher à ces processus de qualification, à leurs logiques et à leurs évolutions, depuis le XIXe siècle jusqu’à la période contemporaine. Interroger ces processus revient à réfléchir à l’articulation entre les normes relatives à la sexualité et à son expression, les représentations de la sexualité et les pratiques sexuelles, supposées ou réelles. Plusieurs thématiques peuvent être creusées dans cette perspective.
Comment sont produites ces (dis)qualifications ? Ces classements sont le fruit de mobilisations et de luttes dont il importe de saisir les enjeux et les acteurs. Qui se mobilise pour qualifier un livre ou un film d’obscène, pour dénoncer les méfaits de la pornographie ? Et de quelles manières ? Inversement, quels sont les groupes ou les catégories qui vont contester la pertinence de ces catégories, de leur application ou des modalités de leur mise en œuvre ? Les entrepreneurs de cause en la matière sont nombreux et porteurs de revendications et de positions souvent diverses (ligues de moralité, experts de sciences sociales et médicales, acteurs politiques, mouvements féministes, producteurs et diffuseurs –notamment les éditeurs). La diversité de ces acteurs donne à voir la pluralité des enjeux qui s’attachent à la pornographie et l’obscénité : outre celles de la sexualité et de la morale, d’autres frontières se jouent ici (culturelles, scientifiques, politiques…). C’est dans ces mobilisations et leurs confrontations que les (dis)qualifications émergent et s’imposent et que les limites se dessinent entre le « condamnable » et le « tolérable », entre la « pornographie » et « l’érotisme », entre le « mauvais goût » et le « bon goût ».
Quelles sont les justifications données à ces (dis)qualifications ? Des contenus ont ainsi pu être condamnés en raison de leur simple existence (blasphème, débauche) mais aussi au nom de leurs effets sur le public et la société (atteintes aux bonnes mœurs, démoralisation). La question, classique, des effets de la pornographie peut ici être revisitée de manière féconde. Il ne s’agirait pas ici d’évaluer la réalité de ces effets mais d’étudier la place que la croyance en leur existence a occupé et occupe dans les mobilisations et les débats sur le contrôle des mises en scène de la sexualité.
Quels sont les dispositifs qui les incarnent ? Selon les contextes et les objets considérés, le contrôle des produits obscènes ou pornographiques peut prendre des formes très variées : simples dénonciations rhétoriques, dispositifs législatifs, « listes noires », publications de prescription / proscription, « enfers », etc. Le choix de ces formes et les modalités de leur mise en œuvre sont à préciser.
Quel est l’impact de ces censures ? Le contrôle exercé peut se traduire de diverses manières : disparition ou adaptation des contenus, contournement et jeu sur les registres (par exemple, les publications revendiquant une démarche médicale ou historique, sociologique), appropriation des étiquettes et retournement des stigmates (le label X comme argument commercial). Cette question est alors aussi une façon de réintroduire des considérations sur les contenus pornographiques dans l’analyse : les mises en scène de la sexualité sont aussi le produit des contrôles exercés sur elles.
Les processus et catégories discutés ici sont historiques. Leur compréhension passe aussi par la mise en évidence de leurs évolutions. Les catégories de pornographie et d’obscénité ont ainsi connu des glissements sémantiques (élargissements et déplacements), qui ne témoignent sans doute pas uniquement des évolutions technologiques. Des transformations macro-sociologiques ont contribué à banaliser et généraliser certaines formes de mise en scène de la sexualité. Les importations et réappropriations d’imageries considérées comme pornographiques sont nombreuses (publicité, art contemporain, cinéma d’auteur). Quelles en sont les implications sur ces catégories et sur les dispositifs de contrôle qu’elles fondent ? Ces évolutions seront étudiées sur la période allant du XIXe siècle à nos jours. Ces mises en perspectives historiques peuvent être complétées par d’autres approches comparatistes. En ce sens, les propositions de communication pourront par exemple porter sur des comparaisons entre situations nationales ou entre supports médiatiques (écrit, audiovisuel, Internet…). Enfin, ces journées souhaitent être pluridisciplinaires/ et nous encourageons les propositions des chercheurs de toutes les disciplines.
Les propositions de communication seront envoyées au plus tard le 31 octobre 2007. Elles ne dépasseront pas une page et seront accompagnées d’une brève présentation de l’auteur-e. Les propositions doivent parvenir à l’adresse suivante : meonjm@yahoo.fr
Pour plus d’informations sur le Groupe « Genre, normes et sexualités », consulter la page :
http://www.ulb.ac.be/droit/dchd/normes_genre_et_sexualites.html
Avant le 1er décembre
"Le travail social au risque de la sexualité (et réciproquement)"
Le travailleur social reconnaît-il un sexe ou une vie sexuée à son usager ? Les usagers ont-ils un sexe ? Les travailleurs sociaux ont-ils un sexe ?
Le travail social est traversé par des réalités sexuelles et des réalités de sexe. Pas toujours parlées, ces réalités demeurent, malgré l’évolution de notre société, des thèmes à géométrie variable, à expression modérée et souvent taboue. La dimension du non dit, (parfois du non pensé ou du non réfléchi) semble tendre à créer des zones parfois secrètes ou ignorantes des désirs, besoins, ou souhaits d’usagers à caractéristiques multiples.
Ces deux réalités se recouvrent-elles ? S’articulent-elles ? Se rencontrent-elles ?
L’objet de ce numéro est donc de mettre en lumière des pratiques, des réflexions, des analyses, des témoignages permettant de mieux saisir ce qui se joue aujourd’hui autour de la sexualité et des questions liées au sexe dans l’intervention sociale, médico-sociale et l’éducation.
Dépot des manuscrits jusqu’au 1er décembre 2007. Manuscrit remis sur fichier informatique (Word) de 30.000 signes maximum, comprenant un résumé, un titre, des intertitres, une bibliographie (le cas échéant). Les illustrations seront acceptées sous conditions. Si possible, nous communiquer ces éléments par mail (ne pas oublier d’indiquer vos coordonnées postales et téléphoniques). Le texte doit être présenté sans autre enrichissement typographique que les caractères italiques : pas de feuille de style ni de tabulation.
Les notes de bas de page doivent être insérées manuellement (et non par numérotation automatique). Le référencement bibliographique de citation s’indique entre parenthèses après la citation (et non en note de bas de page). Dans le texte, tous les patronymes avec prénom en entier, tous les sigles explicités à leur première utilisation, toutes les citations référencées avec précision (auteur, titre, page). Les illustrations seront acceptées sous condition. Les manuscrits remis le sont à titre gracieux. Tout article publié suppose l’autorisation par l’auteur d’une mise en ligne possible sur le site internet du Sociographe.
Dépôt des manuscrits : jusqu’au 1er décembre 2007
Décision de la rédaction (après consultation du comité de lecture) : mars 2008
Bon pour publication (sur article mis en page) : juillet 2008
Parution : n° 27, septembre 2008 (Après parution, rencontre entre auteurs et lecteurs du numéro)
Contact : Dossier coordonné par Nordine Touil (formateur-consultant à l’IREIS Rhône-Alpes. Tel : 04 77 10 13 78 / mail : nordinet@ireis.org).
Marc Trigueros, secrétaire de rédaction. 04 67 07 82 73 / Mel : lesociographe@irts-lr.fr
Le sociographe. 1011, rue du pont de Lavérune. CS 70022. F-34077 Montpellier cedex 3.www.lesociographe.org
"Gender, Sexuality, and Education"
The Winter 2007 issue of Academic Exchange Quarterly will be devoted to Gender, Sexuality, and Education. The following URL provides complete details : http://rapidintellect.com/AEQweb/5gender.htm
The print journal of AEQ has over 23,000 readers, and the electronic version, available free world-wide, has hundreds of thousands of potential readers as it is available from Gale’s InfoTrac Expanded Academic Index.
Focus of this Special Issue : Gender and sexuality studies is a collective term for such fields as women’s studies, lesbian and gay studies, and gender studies. Issues in teaching gender and sexuality have changed greatly in the last decade, with the extent and nature of those changes depending on political, social, cultural, and geographic location. In addition to advocating for a gender inclusive curriculum, some educators have pushed for social reform, arguing that we must attend to how we teach, what we teach, and who teaches. This pedagogical and social transformation, and accompanying resistance, has created a fundamental need for research about the causes, impacts, and future outcomes of these changes (e.g. effect on the traditional disciplines or exploring resulting academic constructs). Papers may be in the form of research reports, case studies, research in progress, or theoretical papers.
Who May Submit : Educators and researchers from all fields related to gender are invited to submit manuscripts. Please identify your submission with keyword : GENDER. Submission deadline : any time until the end of August 2007 ; see details for other deadline options like early, regular, and short.
Submission Procedure : http://www.higher-ed.org/AEQ/rufen1.htm
"Feminism(s) and the Politics of Reproduction"
Forthcoming special issue of Feminist Theory
Guest Editors : Natalia Gerodetti (Lecturer, Centre for Interdisciplinary Gender Studies, University of Leeds) and Véronique Mottier (Director of Studies in Social and Political Sciences, Jesus College & Professor in Sociology, University of Lausanne)
Feminist Theory calls for papers for a special issue on feminism and the politics of reproduction, to be edited by Natalia Gerodetti and Véronique Mottier. The special issue is based upon the premise that there is a continued need for feminist analyses of reproduction, especially at a time when scientific possibilities, social practices and cultural representations around reproduction are continuously changing. Essays are invited that examine the ways in which reproduction has been or needs to be politicised as a feminist issue, and the implications of recent transformations in reproductive technologies for feminist agendas. We particularly welcome historical and comparative analyses of state regulation of reproductive capacities, of national anxieties around reproduction, of connections between reproductive practices and disability, and of cultural representations of reproduction. Contributors may come from a variety of disciplines, including political science, sociology, psychology, social anthropology, law, geography, or literature.
Some questions you might consider :
. What does feminist theory have to offer to debates on individual choice and reproductive freedom ?
. What are the feminist implications of new reproductive technologies ?
. How have public policies attempted to regulate reproduction ? Have they been successful ?
. What are the collective concerns around reproduction ? Who is allowed to reproduce and who isn’t ? Are fertility and heredity feminist issues ?
. What is the relationship between national identity and reproduction ?
. How are public debates on reproduction linked to processes of racialisation and social exclusion of, for example, migrants ?
. How do reproductive practices by lesbian and gay couples challenge normative heterosexuality ?
. How can we theorise masculinity in the context of reproduction ?
The deadline for submission of articles is 1 March 2008.
Articles should be between 6000- 8000 words using the Harvard referencing system. All submissions will be refereed anonymously by at least two reviewers. Please send to Natalia Gerodetti, email n.gerodetti@leeds.ac.uk, and copy to Véronique Mottier, email vm10004@hermes.cam.ac.uk.
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POSTES :
Institut National d’Etudes Démographiques 133, boulevard Davout 75980 PARIS CEDEX 20
3 postes de chargé·e·s de recherche, démographie, sociologie, économie, histoire, études de genre
Concours n° : 2007.07 (postes ouverts au titre de l’année 2007)
Niveau : Chargé de recherche de 2e classe (3 POSTES)
Profil de l’emploi : démographie, sociologie, économie, histoire, études de genre
Diplôme requis : Doctorat Nationalité : Toute nationalité
Condition d’âge : Aucune condition d’âge Lieu d’exercice : INED, Paris 20e
L’INED recrute fin 2007 trois chargé(e)s de recherche de 2e classe (CR2), qui relèveront d’une ou deux des spécialités suivantes (énumérées ici sans ordre de priorité).
Il est demandé aux candidat(e)s d’annoncer EN TETE DU PROJET DE RECHERCHE la principale spécialité correspondant à leur candidature, ainsi que la seconde spécialité le cas échéant.
Spécialité A : Conjoncture démographique et évolution des structures familiales en France et en Europe
Spécialité B : Genre et démographie
L’unité de recherche « Démographie, genre et sociétés » s’intéresse aux inégalités structurelles entre hommes et femmes et aux mécanismes susceptibles d’entraîner des discriminations selon le sexe. Articulant l’approche démographique avec l’étude des inégalités économiques, éducatives, juridiques ou politiques, les recherches à mener pourront concerner tous les champs de la démographie : fécon¬dité, reproduction et maîtrise de la procréation, sexualité, santé, violence, retraite et vieillissement, migrations, sans oublier la politique sociale et familiale. Elles embrasseront aussi bien les pays du Nord que les pays du Sud.
La personne recrutée doit être prête à couvrir l’ensemble des études de genre en démographie, sans s’enfermer dans une spécialité trop étroite. Elle participera aux expertises sollicitées par les institutions régionales, nationales ou internationales. Elle aura des compétences solides en démo¬graphie, socio¬logie, sciences politiques ou droit, et une bonne connaissance des courants théoriques dans les études de genre. Intégrée aux réseaux de recherche internationaux ou européens, elle maîtrisera suffisamment les outils statistiques pour exploiter ou concevoir des enquêtes sur le sujet.
Date limite de retrait des dossiers : 1er octobre 2007 ;
Date limite de dépôt : 4 octobre 2007.
Pour plus de renseignements : http://www.ined.fr/fr/institut/recrutement/concours_ouverts/
La Faculté des sciences sociales et politiques de l’Université de Lausanne met au concours un poste de
Professeur-e assistant-e (50%) en Etudes Genre
Titre et qualifications exigés : *Doctorat en sciences sociales, en sociologie, en science politique ou titre jugé équivalent. Expérience d’enseignement, recherches et publications développant une perspective de genre.
Entrée en fonction : 1er janvier 2008 (ou 1er février)
Les personnes intéressées sont priées de nous faire parvenir par courriel, Daniele.Garnier@unil.ch, lettre de motivation, curriculum vitae, liste des publications.
Ce même dossier accompagné de cinq publications majeures en deux exemplaires est à envoyer à la présidence de la commission de présentation “Etudes Genre” - Faculté des SSP, Décanat, Bât. Anthropole – CH 1015 LAUSANNE.
Le cahier des charges détaillé ainsi que les conditions d’engagement peuvent être consultés à l’adresse http://www.unil.ch/ssp/page15565.html.
Délai de candidature : 15 septembre 2007
Souhaitant promouvoir l’accès des femmes à la carrière académique, l’Université encourage les candidatures féminines.
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PUBLICATIONS :
Yannick Ripa, Les Femmes en France, de 1880 à nos jours, Editions du Chêne, 296 pages, 49 euros.
À travers plus de 400 photographies, ce livre retrace le quotidien des Françaises, de 1880 à nos jours. Les photographes ont surpris, ou fait poser devant leurs objectifs, des femmes de tous milieux, dans la banalité de leur vie. C’est à elles que ces pages s’attachent, bien plus qu’à des célébrités aux visages si connus. Retracer l’ordinaire, les travaux et les jours de ces anonymes, les regarder vivre du foyer au travail, suivre leurs silhouettes en action dans les rues, les champs, les usines, c’est retrouver la diversité de ces vies, si souvent oubliées.
Ces images soulignent qu’il existe un passé et un présent féminins bien différents de ceux des hommes, dans une société attachée à la différence des sexes, longtemps pensée naturelle et donc pérenne. La tradition, soutenue par le Code civil inchangé en pleine IIIe République, regarde la maternité et la vie de famille comme seuls destins des femmes. Elle feint de croire qu’elles ne travaillent pas, confondant le modèle bourgeois et la réalité populaire, ici rendue bien visible. Les oppositions individuelles et collectives à cette assignation se multiplient. L’ouvrage retrace le caractère heurté et complexe de la marche des femmes vers l’égalité, combat d’une minorité ; il s’interroge sur les causes du retard de la France à leur accorder l’intégralité des droits civils et civiques, sur sa résistance à partager le pouvoir politique. Pourtant, ce sont les conquêtes des femmes, l’évolution radicale de leur condition, en moins de 200 ans qui l’emportent. C’est cette épopée que les photographies illustrent.
Roland Pfefferkorn, Inégalités et rapports sociaux. Rapports de classes, rapports de sexes, La Dispute, coll. "Le genre du monde", 2007, 412 p., 25€
L’émergence de la problématique du genre à partir de la fin des années 1970 a coïncidé avec le recul de la problématique des classes. Ce basculement est une manifestation de la tendance récurrente de la recherche, mais aussi des médias et des discours politiques, à expliquer le mouvement des sociétés à partir d’un seul type de rapports sociaux en écartant les autres.
Le livre de Roland Pfefferkorn, professeur de sociologie à l’université Marc-Bloch de Strasbourg et membre du laboratoire Cultures et Sociétés en Europe du CNRS, vise à analyser l’ensemble des rapports qui se nouent entre les divers groupes sociaux, et en premier lieu entre classes et entre sexes. Car les hommes et les femmes entrent en relation de plus d’une manière. Leurs groupes d’appartenance sont multiples : classes, sexes, générations, "races"...
Pour la première fois, un même ouvrage dresse un bilan des principales approches sociologiques des rapports de classes et de sexes. Il débouche sur un ensemble original et fortement argumenté de propositions pour sortir des représentations unilatérales de la société et inscrire ces rapports dans l’espace et dans le temps.
Catherine Gonnard et Elisabeth Lebovici, Femmes artistes / artistes femmes : Paris, de 1880 à nos jours, Editions Hazan, 45 euros
Le XXe siècle est le temps où les femmes prennent leur place dans l’histoire de l’art. Pour nombre d’entre elles, nées en France ou arrivant depuis le nord de l’Europe, la Russie ou l’Amérique, cette histoire collective commence à Paris. Ce n’est qu’à la toute fin du XIXe siècle que l’École des beaux-arts, les académies, les ateliers leur sont ouverts. La ville, avec ses cafés, ses théâtres, ses cabarets, va longtemps rester un territoire masculin, qu’il leur faudra conquérir pour y "flâner" en toute liberté et sortir du cadre confiné de l’univers domestique. Siècle de lutte, d’émancipation, d’indépendance, de création, de revendication, le XXe siècle est aussi pour les femmes un siècle d’art. S’il existe des ouvrages sur l’histoire des luttes politiques et sociales des femmes, les histoires générales de l’art du XXe siècle ne les intègrent que timidement, fréquemment dans un chapitre séparé. Quant aux ouvrages qui traitent de l’art au féminin, souvent militants, ils se limitent à évoquer quelques personnalités remarquables ou prennent la forme d’un dictionnaire. Cette étude se veut à la fois chronologique et thématique. Elle regroupe les artistes plus connues (de Sonia Delaunay à Sophie Taeuber, de Meret Oppenheim à Germaine Richier, d’Aurélie Nemours à Vieira da Silva, d’Annette Messager à Valerie Mréjen) et les oubliées, celles qui sont déjà "revenues" sur la scène artistique comme Claude Cahun, celles que cet ouvrage permet de faire connaître, comme Marie Vassilieff ou Marlow Moss ; sans compter les artistes d’aujourd’hui, présentes non seulement sur la scène française, mais dans le monde global de l’art. Des encadrés biographiques, des citations et des entretiens réalisés par les auteures viennent compléter ce panorama des artistes et des œuvres. Quelle est la place des femmes artistes dans le fameux "modèle républicain" français, universaliste ? Comment les femmes ont-elles intégré la profession d’artiste ? Et, réciproquement quelles transformations affectent la théorie esthétique lorsqu’on intègre la donnée du genre dans l’évolution des formes ? Certaines questions relèvent de l’histoire de l’art, mais beaucoup sont inséparables des luttes des femmes pour leur émancipation. Jusqu’aux premières années du XXIe siècle, le chemin parcouru par ces femmes n’est pas seulement balisé de révolutions esthétiques.
Stéphanie Tribouillard, Le Tombeau de Madame de Staël. Les discours de la postérité staëlienne en France (1817-1850), Paris, H. Champion, juin 2007, 1040 p., 140€.
De 1817 à 1850, une grande part de l’image de Mme de Staël et les principes critiques qui vont lui être appliqués pour presque un siècle se sont constitués : la reconnaissance de la postérité n’exclut ni la méprise ni le piège. Dès sa mort, déplorée comme une perte littéraire, Mme de Staël devient un enjeu idéologique avec la publication en 1818 des Considérations sur la Révolution française, testament politique. Alors que les éléments du débat romantique - qu’elle a en grande partie inauguré - entrent en coalescence, la génération 1820 réinvente la figure d’une muse romantique. On s’appuie de toute part sur la théoricienne du De l’Allemagne ; la figure de l’égérie de la liberté se trouve invoquée lors des grands moments de réaction politique. Le débat autour de la légitimité de la femme auteur reprend de plus belle après 1830, moment où, en parallèle, l’hégémonie du De l’Allemagne s’effrite : on commence à discuter un héritage. Mais, pour le pire et le meilleur, Mme de Staël entre dans l’Histoire, comme figure mythique de la salonnière. L’histoire romantique peut bien la bouder, minorer son rôle et sa pensée, l’h istoire littéraire, de portraits en cours, érige un monument à sa mémoire de 1835 à 1850. Cependant, en devenant une figure institutionnalisée, un jalon de l’histoire littéraire, Mme de Staël n’entre-t-elle pas, d’une certaine manière, au purgatoire en tant qu’écrivain, qui pense bien mais écrit mal comme le dira Brunetière ? L’œuvre, de moins en moins lue, passe progressivement de rrière le personnage. Le XIXe siècle, dans sa difficulté à appréhender l’écriture au féminin, notamment quand elle touche à la politique et aux idées, laisse une image contradictoire et incomplète de Mme de Staël.
Sylvain Marechal, Projet d’une loi portant défense d’apprendre à lire aux femmes (1801), Suivi des réponses de Marie-Armande Gacon-Dufour et Albertine Clémént-Hémery, Paris, L’Harmattan, 17 euros.
La conclusion de cette réédition, qui s’inscrit dans une tradition littéraire machiste toujours vivace, est radicale : pour conserver quelque autorité sur les femmes, il faut les tenir éloignées de la lecture et de l’écriture, c’est-à-dire de la connaissance. Non moins virulentes, les deux réponses publiées ici conjointement éclairent au-delà de la période révolutionnaire les arguments auxquels ont encore recours nombre de nos contemporains.
RING
(Réseau Interuniversitaire et
interdisciplinaire National sur le Genre)
Bâtiment D - Salle 226
Université Paris 8
2 rue de la Liberté
93526 Saint-Denis - Cedex 02
tél. 01 49 40 73 49
mél ring@iresco.fr
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