Ed. Autrement, collection Mutations, n° 268, 19 euros. ISBN 978-2-7467-1536-3
Avoir un enfant après 40 ans. Ce phénomène est l’objet de nombreux discours, en particulier médiatiques parfois alarmistes et souvent simplificateurs. Loin du cliché de la femme battante, cadre et surinvestie dans son travail au point d’en oublier de faire des enfants, cet ouvrage qui s’intéresse autant aux hommes et pères qu’aux femmes et mères montre que la parentalité tardive est diverse et plurielle, en même temps que genrée. Prolongation de la jeunesse, recompositions familiales, nouvelles définitions du couple : autant de transformations sociales qui conditionnent aujourd’hui le désir d’enfant et le moment de le concrétiser mettant, au centre, l’inégalité des calendriers masculin et féminin et une expérience sexuée du temps qui passe et où le fort sentiment d’urgence des femmes à l’approche de la quarantaine s’oppose au sentiment des hommes qu’ils peuvent encore se donner le temps.
La sociologie de la famille, du temps et des âges proposée dans cet ouvrage s’articule à une sociologie de l’engagement, appuyée sur des récits biographiques. Décrivant la pression du temps qui passe, des négociations parfois âpres avec le conjoint, le regard des autres (pas toujours bienveillants) et l’investissement éducatif consenti par ces parents pour ne pas faire leur âge, ils montrent combien le faire famille sur le tard constitue le cadre d’une épreuve individuelle et conjugale amenant à s’engager et, pour cela, à céder et se faire une raison.