RING


Accueil > Actualité du genre > Appels à contributions > Les viols en temps de guerre : une histoire à écrire

Appel à contributions

Les viols en temps de guerre : une histoire à écrire

Avant le 1er juin


Date de mise en ligne : [04-03-2008]




Colloque international

Université de Paris I Panthéon-Sorbonne

11 et 12 mai 2009

Présentation :

Les viols commis lors de conflits armés sont bien souvent considérés comme une violence inéluctable. L’expression même de « viol de guerre » les inscrit dans une normalité intemporelle de la guerre. Parce que les victimes sont dans la plupart des cas des civils et des femmes, ils furent longtemps relégués au second plan. Ainsi placés à la marge du champ de bataille, on pensait les viols entre butin et repos du guerrier. Sans effet sur le cours de la guerre, n’y était vu, que l’assouvissement, certes violent, de la pulsion sexuelle masculine.

Depuis une trentaine années, des travaux ont été réalisés dans différentes disciplines. Ce colloque a pour ambition de promouvoir une approche du viol en temps de guerre comme sujet d’histoire. Le propos n’est pas de l’ériger au préalable en violence suprême et oubliée, mais, en prenant en compte les acteurs, les actes et les moments, de s’interroger sur sa place dans les conflits. Il s’agit également d’en cerner la visibilité au moment des faits comme a posteriori. On se demandera ainsi comment le viol peut aller jusqu’à symboliser un conflit, se retrouver au cœur de la dénonciation des atrocités commises par l’ennemi, ou au contraire être évacué des récits, publics comme privés.

Cinq thématiques seront privilégiées :

1/Les circonstances de guerre

Existe-t-il des différences entre les conflits qu’ils soient internationaux, d’indépendance ou civils ? Quelles variations, peut-on observer entre les différents temps de la guerre (invasion, occupation, retraite) et ceux de la paix ou des périodes de troubles ? La guerre constitue-t-elle seulement une circonstance propice à la multiplication d’actes individuels – mobilité accrue, anticipation d’impunité, perception d’anomie due au contexte de guerre – ou les viols sont-ils une partie intégrante de la violence de guerre assumée par les États-majors ?

2/ Pratiques et usages

Quels actes sont constitutifs du viol et en quelles circonstances ? Comment évoluent ces définitions ? Quelles sont les sanctions encourues ? Suivant qu’il s’agisse de droit pénal ou de code militaire, suivant que les juridictions soient civiles, militaires, nationales, internationales ? S’agit-il d’un comportement criminel d’une partie de la troupe, toléré ou réprimé ? D’une forme de représailles et de politique de terreur ? Ou encore d’une arme de nettoyage ethnique ou de génocide ?

3/Le poids des imaginaires

Comment les perceptions que violeurs et victimes ont les uns des autres interviennent-elles dans le déroulement de la violence ? Quelle est la part de la domination masculine, de la domination raciale, voire d’une volonté de revanche ? Les stéréotypes projetés sur la victime abaissent-ils le seuil de transgression dans le passage à l’acte ou participent-ils à des stratégies de légitimation individuelles ou collectives ?

4/Après les viols

Que se passe-t-il après ? Que dire des séquelles physiques et psychiques, des prises en charge médicales, des statuts juridiques et sociaux des victimes de viols (de l’ostracisme à l’élaboration de figures de martyres) ? Qu’en est-il des perceptions des violeurs après le temps de guerre et leurs relations, notamment, à leurs anciennes victimes ou encore les éventuelles suites juridiques de leurs actes ? Quelle place occupent les viols dans les relations entre anciens belligérants, qu’il s’agisse des États ou des populations ? Au-delà encore, le sort des enfants issus des viols paraît très méconnu et mériterait qu’on s’y arrête.

5/Écrire cette histoire

Enfin, nous souhaitons que ce colloque soit aussi le lieu d’une réflexion sur le rapport entre le chercheur ou la chercheuse et son objet. Le rapport aux sources écrites, la relation aux témoins, la question de l’écriture et du choix des mots : de tout cela nous pourrions discuter collectivement, comparer nos expériences, amorcer une réflexion épistémologique commune.

Inspiré d’une série d’interrogations sur l’histoire du XXème siècle, il n’est exclusif d’aucune approche, ni d’aucune période.
Ce colloque aura lieu en français et en anglais. Afin de permettre le maximum d’échanges entre les participants, seule une vingtaine de propositions sera retenue.

Les propositions de 2500 signes maximum (360 mots) sont à envoyer accompagnées d’une brève notice biographique avant le 1er juin 2008 à : rapeinwartime[arobase]univ-paris1.fr

Comité scientifique : Raphaëlle Branche (Centre d’histoire sociale du XXe siècle/CNRS --- Paris I Panthéon-Sorbonne), Isabelle Delpla (UMR CNRS 5206 Triangle/Université Montpellier III), John Horne (Trinity College --- Dublin), Pieter Lagrou (Université libre de Bruxelles), Daniel Palmieri (Comité International de la Croix-Rouge --- Genève), Fabrice Virgili (Identités, Relations Internationales et Civilisations de l’Europe/CNRS --- Paris I Panthéon-Sorbonne).

Haut de page

Fichiers de syndication :


Statistiques :


Le site contient 4383 articles

Info / contacts :


Navigation / Syndication :