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Appel à contributions

Normes religieuses à l’épreuve des mutations de genre XIXè-XXIème siècles

Avant le 1er octobre - Paris


Date de mise en ligne : [18-07-2011]



Mots-clés : histoire | religion


Colloque international organisé par Florence Rochefort, CNRS/GSRL [EPHE/CNRS] et Maria-Eleonora Sanna, Post-doc. GSRL [EPHE/CNRS]

29-30-31 mai 2012, Paris

Présentation :

Malgré l’importance reconnue des religions pour les questions de genre
et la centralité du genre au sein des univers religieux, le champ de
recherche qui croise Genre, religions et sociétés est encore largement à
explorer. Pour confronter les recherches en cours et promouvoir cette
problématique, le GSRL (Groupe Sociétés Religions Laïcités EPHE/CNRS)
propose d’aborder la question des normes religieuses à l’épreuve des
mutations de genre.

Les études de genre ont permis de mettre au jour l’historicité de la
construction sociale des sexes et des catégories de féminin et de
masculin. Le genre comme système de pensée et d’organisation sociale
façonne les rapports entre les sexes, jusqu’à la définition même de
la catégorie de « sexe ». Cette approche analytique ouvre d’emblée la
question des normes, explicites ou implicites et du rôle spécifique des
normes religieuses dans les processus de hiérarchisation des sexes. Elle
incite notamment à une interrogation sur les normes religieuses de genre
dans leur confrontation avec d’autres modèles normatifs et en étroite
relation avec d’autres variables sociologiques, dans différents
contextes géographiques, culturels, historiques.

Les enseignements religieux traditionnels ont placé les définitions du
féminin et du masculin au cœur des conceptions normatives des relations
humaines et des comportements à prescrire. L’étroite relation du genre
avec la représentation des origines humaines, de la filiation, de la
génération, de la nature, de l’altérité et de la sexualité, en fait
un pivot civilisationnel majeur et un axe privilégié d’une pensée du
devoir, de l’agir, du licite et de l’illicite. Les différents types de
socialisations religieuses, de ritualisations, d’élaborations
symboliques tendent le plus souvent à naturaliser les sexes, à
substantialiser les identités de genre et ce dans plusieurs aires
culturelles.

Les normes de genre prennent à la fois la forme de pouvoir discursif et de
représentations et celle d’une discipline des corps efficace, malgré
son irrémédiable faillite à s’imposer totalement. Elles n’agissent
pas forcément comme contraintes, elles sont aussi portées par
l’aspiration des individus ou de groupe d’individus à se conformer à
une règle de vie, à un comportement valorisant aux yeux d’un collectif.
Mais, même sous l’apparente immobilité qu’elles confèrent
fréquemment aux principes de féminin et de masculin, les normes
religieuses de genre n’en évoluent pas moins à la faveur d’une
multiplicité de facteurs politiques, économiques, sociaux, culturels et
religieux, et plus récemment, à la faveur de l’émancipation des femmes
et des sexualités, de l’émergence puis de l’adoption de valeurs
égalitaires et des conceptualisations du genre.

Ces mutations de genre sont alors à appréhender comme des changements
profonds qui ébranlent les schémas hiérarchiques et inégalitaires et
sont porteurs eux-mêmes de nouvelles normativités ou de nouveaux
potentiels normatifs. Ont ainsi été remises en cause les
représentations, les pratiques, les catégories qui tramaient les rapports
sociaux de forme patriarcale. La conception d’un ordre divin ou naturel
des sexes a été vivement contestée. L’interrogation porte désormais
aussi sur les conceptions d’un « ordre symbolique » dans ses acceptions
sexuées et celles d’une « anthropologie des sexes ». Les sphères
religieuses participent de ces mutations de genre et sont parfois à
l’origine de certaines de leurs expressions.

La normativité religieuse en ce qui concerne le genre doit être
confrontée avec l’analyse de modes de transgressions et de
subjectivation, notamment des femmes ou des sexualités jugées « 
déviantes » au sein d’un univers de sens androcentré et
hétéronormé. Les formes de capacité d’agir (agency) des individus
contribuent aussi à faire émerger une pluralité de normes alternatives
plus ou moins reconnues socialement et plus ou moins en opposition avec des
normes dominantes

Ce colloque vise donc à interroger les capacités de résistance aux
changements des mondes religieux autant que leur potentiel d’adaptation
à des modèles alternatifs ou concurrentiels.
On s’interrogera également sur les tentatives ou propositions de
recompositions internes dont il conviendra de saisir les moments et les
formes d’expression, les propositions théoriques et pratiques dans des
contextes de sécularisation, de laïcisation ou de dé-sécularisation.
On confrontera le choix des individus, celui de la transgression, de la
marginalité, de l’innovation ou de la conformité au contrôle social
exercé par les groupes religieux en questionnant les leviers du changement
éventuel de normes.

Ces questions concernent autant les spécialistes du religieux que celles
et ceux des études de genre. La confrontation des grilles d’analyse et
des études de cas devrait permettre d’affiner l’approche d’une des
questions fondamentales dans les sociétés contemporaines, à savoir la
centralité du genre dans la modernité comme dans l’ultra-modernité et
les interactions qu’elle entretient avec les univers religieux.

Les communications porteront ainsi sur trois thématiques :

1 - Changements religieux internes
. la répartition des rôles et des places au sein des institutions
religieuses
. l’accès à l’autorité religieuse
. les innovations ou les crispations théologiques en matière de genre
. les théologies féministes
. les innovations rituels ou liturgiques

2 - Religions, genre et sexualités
. les définitions du « masculin » et du « féminin », les normes de « 
la masculinité » et de « la féminité »
. la hiérarchie des corps et des sexualités
. les enjeux politiques et éthiques de la normalisation sexuelle

3 - Genre et enjeux politico-religieux
. conflits autour des droits des femmes et des droits sexuels
. débats bioéthiques
. enjeux de genre dans les mutations politico-religieuses

Les propositions de communication sont à envoyer au plus tard le 1er
octobre 2011 à :
R-Danielle Breseghello : r-danielle.breseghello@gsrl.cnrs.fr .

Elles seront accompagnées d’une courte présentation des
communiquant-e-s et de leur bibliographie.

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