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Revue

L’avortement, question politique

Avant le 31 janvier 2015 - {L’homme et la société}


Date de mise en ligne : [04-12-2014]



Mots-clés : politique | droit | féminisme


Pour un prochain numéro de la revue L’homme et la société

Coordination :

Pierre Bras, Professeur de littérature française, University of California, Paris
Michel Kail, Professeur de Philosophie

Argumentaire :

L’année 2015 marquera un anniversaire, celui des 40 ans de la loi libéralisant l’avortement. Bonne occasion de revenir, non pas d’un point de vue historique mais politique, sur cette revendication majeure du mouvement féministe des années 1970.
« Non pas d’un point de vue historique mais politique » ne signifie pas que nous soyons indifférents au processus qui a autorisé ce vote, mais outre que cette histoire sera largement évoquée partout ailleurs du fait de cet anniversaire, il nous semble essentiel de saisir cette revendication dans son actualité. D’abord, parce que ce droit est toujours contesté dans les sociétés où il a été acquis (qu’il nous suffise de faire référence aux projets du gouvernement de droite espagnol de remettre en cause ce droit). Ensuite, et surtout, parce que cette revendication ne vient pas s’insérer dans une sphère politique qu’elle laisserait intacte mais sert à redéfinir les conditions mêmes de l’exercice politique. C’est cette actualité que nous voudrions mettre en avant dans ce numéro.
Pour la révéler, il ne s’agit finalement que de prendre la mesure de ce principe affirmé à travers le mot d’ordre, « notre corps nous appartient ».
Ce numéro tentera donc d’épuiser le contenu de ce mot d’ordre dans ses dimensions politique, juridique, éthique, existentielle.
Pourquoi accorder une telle importance à une proposition qui semble aller de soi ; n’est-il pas évident que notre corps nous appartienne puisqu’il est une partie de nous-mêmes ?
« Notre corps », c’est-à-dire ici le corps des femmes, dont la propriété et les propriétés sont déterminées par l’idéologie masculiniste, en particulier la capacité de procréation. Aussi, proclamer « notre corps nous appartient » n’est nullement une exigence de propriétaire qui aurait été victime d’une expropriation illégitime — affirmer une telle exigence reviendrait à se soumettre à la logique de la domination masculine — et qui pourrait à nouveau jouir pleinement de sa propriété, mais impose de modifier radicalement le statut même du corps. Pour le dire en termes beauvoiriens, le corps n’est plus, à la lumière de cette revendication, maintenu dans l’ordre de l’en-soi mais intégré dans l’ordre du pour-soi, n’est plus assigné à l’ordre de l’immanence mais à celui de la transcendance. Le corps n’est pas un moyen, c’est un projet.
Soulignons, sur l’exemple, décisif, de l’émancipation, en quoi ce changement de statut du corps affecte la conception même de la critique et de la politique. Classiquement, l’émancipation est interprétée à partir d’un présupposé essentialiste puisqu’elle consiste en une actualisation d’une essence que l’aliénation empêche. Dans la logique du projet mis ici à jour, l’émancipation requiert un parti pris anti-essentialiste préalable.

Modalités :

Les articles (format word) sont à envoyer avant le 31 janvier 2015 au secrétariat de rédaction de L’homme et la société : deldyck@univ-paris-diderot.fr
Chaque article sera évalué par deux membres du comité de rédaction de la revue, voire d’un troisième si les deux premiers sont d’un avis contraire.

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