Editions iXe, 19 euros.
Nouvelle édition revue et augmentée avec des contributions de
Rosi Braidotti et Mara Montanaro.
Revenant après coup sur l’exercice auquel elle a accepté de se livrer ici, au cours de ses entretiens avec Irène Kaufer, Françoise Collin écrit dans une avant-note à ce livre : « Penser, est-ce répondre à des questions ? Ne serait-ce pas plutôt toujours reformuler les questions elles-mêmes, en déplacer les termes et les enchaîner autrement ? Comment, en répondant à la demande, formuler à nouveaux frais, sous d’autres angles, en termes abrupts, ce qu’on croyait avoir formulé au cours d’un long itinéraire, inscrit dans des livres et dans des textes, comme dans des initiatives et des actions, au cours des années ? Comment résumer en une formule ou en quelques lignes ce qu’un long travail de l’écriture et de l’agir a déployé ? Comment répondre à l’injonction du “tout dire”, sur tout, quand on a passé sa vie à récuser le tout pour dire quelque chose ?
Une pratique incontestablement intéressante consiste alors à revisiter en commun l’évidence de quelques leitmotive fondateurs qui ont rassemblé dès le départ les femmes dans un même mouvement et dont apparaît a posteriori la polysémie : “mon corps est à moi”, “à travail égal salaire égal”, “le privé est politique”, “un enfant si je veux” deviennent ainsi les objets d’une herméneutique. On perçoit combien le commun est toujours “comme un”. »
Écrivaine, Françoise Collin (1928-2012) était romancière, poète, philosophe. Elle a fondé en 1973 la première revue féministe francophone, Les Cahiers du Grif, et largement contribué à faire découvrir l’œuvre de Hannah Arendt au public de langue française.