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Avortement : les femmes prises entre la force des normes procréatives et la faiblesse du service public de santé

26 février - EHESS


Date de mise en ligne : [04-02-2013]



Mots-clés : santé | procréation


Atelier "Genre, normes procréatives et procréation"

3ème séance

Mardi 26 février 2013, de 9h30 à 12h30 bât. Le France, EHESS, 190 avenue de France 75013, salle du Conseil B

Interventions :

> "Le système de santé face à la demande d’avortement : des médecins moralisateurs, des structures IVG démantelées", par Maud Gelly :
Après une présentation des résultats d’une enquête qualitative menée en 2004 dans le cadre d’une thèse de médecine sur la formation des médecins à la contraception et à l’avortement, il s’agira de mettre en perspective l’analyse critique de ces résultats avec l’impact des réformes actuelles du service public de santé pour le droit à l’avortement. Ces constats sont tirés, non d’une recherche en sciences sociales, mais d’une pratique quotidienne d’avortements (médicamenteux et par aspiration) dans le service public et de la participation à des associations féministes et militant pour le droit à l’avortement. Le dialogue avec Sabine Lambert permettra de confronter ses données empiriques, recueillies scientifiquement, avec les impressions et préoccupations de professionnelles (souvent -mais pas toujours- féministes) de l’avortement.

> "L’injonction à un vécu dramatique de l’IVG. Représentations et expériences vécues de l’interruption volontaire de grossesse en France", par Sabine Lambert :
« C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame » (propos tenus par Simone Veil à propos de l’avortement, le 26 novembre 1974, à l’Assemblée nationale, lors de la discussion de la loi sur l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG)). Plusieurs décennies plus tard, cette phrase, à la tournure quasi-prophétique, « C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame », semble encore résonner dans les têtes des femmes, les colonnes de nos journaux, les cabinets des médecins ou nos assemblées parlementaires.
L’intervention portera sur deux points : les résultats d’un questionnaire portant sur le vécu de l’IVG et ses représentations ; l’analyse d’un corpus de témoignages de femmes ayant avorté. Le questionnaire nous permettra d’aborder la question de l’existence d’une véritable injonction à un vécu dramatique de l’IVG, ses conséquences sur les représentations et le vécu de l’avortement.
L’analyse des témoignages, issus du site « J’ai avorté et je vais bien, merci ! », quant à elle, abordera la question de la résistance à cette injonction (colère, volonté d’agir, de témoigner) par des femmes ayant choisi de diffuser une parole publique transgressive sur l’avortement (pas d’hésitations à avorter, de culpabilité ou de tristesse affichées par ces femmes, par exemple). Cette intervention, en écho à celle de Maud Gelly, questionnera l’évolution de ce qu’il est convenu d’appeler "le droit à l’avortement" : qu’est-ce qu’un droit auquel on n’a de moins en moins accès dans de bonnes conditions (matérielles et morales) ? un droit dont le recours ne pourrait qu’engendrer un drame, traduire un échec et être vécu dans la culpabilité et la honte ?

Coordinatrice- discutante de la séance : Marie Mathieu (Doctorante CSU-CRESPPA, Paris 8/IREF, UQAM)

Contact :

gnp.santeetsociete@gmail.com

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