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Appel à contributions

Méthodes et enquêtes de terrain à l’épreuve du genre

Avant le 15 janvier 2012 - Bordeaux


Date de mise en ligne : [02-12-2011]



Mots-clés : sociologie


Journée organisée à l’IEP de Bordeaux le 24 mai 2012 avec le soutien des laboratoires LAM (Les Afriques dans le Monde), CED (Centre Emile Durkheim) et du réseau Genre en Action.

Comité d’organisation :

Lucia Direnberger, Université Paris Diderot, CSPRP, CEDREF, IEC : lucia.direnberger@gmail.com
Marième N’Diaye, Science Po Bordeaux, LAM : m-ndiaye@hotmail.fr
Céline Ségalini, Science Po Bordeaux, LAM , rattachée au bureau d’étude Sofreco : celine.segalini@yahoo.com

Présentation :

En sciences humaines et sociales, le rapport des chercheur.e.s à leur objet d’étude se pose à tous les stades de la recherche qualitative : définition de l’objet d’étude, accès au terrain, construction de réseaux, déroulement de l’enquête, retour sur le terrain. Les chercheur.e.s sont en effet constamment pris dans un ensemble de relations constitutives de la situation d’enquête. A travers un processus d’ « objectivation participante » (P. Bourdieu), ils peuvent néanmoins tenter d’objectiver leur rapport subjectif à l’objet. A partir de cette question méthodologique de la réflexivité, nous souhaitons questionner ce que le genre des chercheur.e.s peut avoir comme implication sur le travail d’enquête.

De nombreux travaux en sociologie et en anthropologie ont explicité comment le genre influençait et construisait le rapport des chercheur.e.s à leur terrain, en termes de ressources et de contraintes, de stratégies et de légitimité (P. Caplan, D. Wolf, C. Warren et J.K Hackney pour la littérature anglophone et M. Blondet, M. Buscatto, N. Echard, C. Quiminal et M. Sélim, M. Goyon, P. Fournier en France). Dans le domaine de la science politique, certaines recherches ont posé les fondements de la thématique « genre et terrains » (A. Jarry et alii, A. Le Renard). Nous souhaitons poursuivre cette réflexion sur le genre des chercheur.e.s qui nous paraît d’autant plus importante que les rapports sociaux de sexe constituent une approche désormais reconnue dans l’analyse des relations de pouvoir en science politique. En effet, de nombreuses recherches analysent les concepts classiques de la discipline à partir du genre : citoyenneté (C. Achin, M. Della Sudda), régimes politiques (F. Gaspard, R. Ivekovic, M. Sineau), élections (J. Mossuz-Lavau, M. Paoletti), média (S. Lévêque, E. Macé, E. Neveu), mouvements sociaux et engagement politique (O. Fillieule, A. Kian, S. Latte Abdallah), partis politiques (L. Bargel, C. Achin), politiques publiques (L. Bereni, E. Lépinard, A. Revillard, R. Senac-Slawinski), rapports espace public/espace privé (M. Lieber, A. Le Renard).

Cette journée d’étude se donne pour objectif de confronter les expériences de chercheur.e.s quant à la manière de gérer et d’objectiver les contraintes et/ou ressources et stratégies d’enquête liées au fait d’être un homme ou une femme dans un environnement lui même construit socialement sur des normes de genre. Il nous semble important de mettre en perspective le genre des chercheur.e.s avec l’impact d’autres rapports de pouvoir que sont la classe et la race. En effet, le genre, la classe et la race étant des rapports sociaux consubstantiels et coextensifs (D. Kergoat), il s’agira pour nous d’analyser leurs expressions, leurs imbrications et leurs conséquences sur le terrain.

A ce titre, cette approche réflexive qui met en évidence les relations de pouvoir à l’œuvre sur le terrain peut concerner toute recherche en science politique, et pas uniquement celles qui se donnent le genre pour objet. Nous invitons ainsi les chercheur.e.s à discuter leurs méthodes, leur rapport à l’objet et au terrain à partir d’un questionnement en termes de genre quel que soit leur sujet.

Trois axes retiendront tout particulièrement notre attention :

1. Nous cherchons à comprendre le rôle du genre des chercheur-e-s dans la définition de la situation d’enquête. Dans quelle mesure la variable genre est-elle une contrainte ou au contraire une opportunité dans le recueil des données ? Autour de ce questionnement contrainte/ressource, les travaux de recherche qui se donnent le genre pour objet présentent-ils des spécificités particulières ? Qu’en est-il aussi lorsqu’on s’intéresse à la compréhension des phénomènes politiques ? Quelles sont les difficultés/opportunités rencontrées sur le terrain compte tenu des représentations genrées des sphères du public et du privé ? Quels sont les terrains pour lesquels ces aspects sont déterminants dans l’accès aux données ?

2. Nous invitons des propositions qui s’intéressent tout particulièrement aux attitudes (contournement, acceptation, etc.) adoptées par les chercheur.e.s face aux normes de genre en vigueur sur le terrain d’enquête. Comment l’objet d’étude évolue-t-il ? Quelles sont les stratégies d’enquête, les ruses utilisées pour d’échapper à certaines contraintes ? Dans quelle mesure, par exemple, l’acceptation des normes de genre, le recours à des médias (skype, téléphone, etc.) ou à une personne intermédiaire pour la conduite des entretiens permettent-ils de se soustraire à des situations d’enquête contraignantes ? Le « travail » des chercheur-e-s sur leur propre récit de vie (mariage, enfant, pratiques sexuelles, religion, culture, etc.) est-il une stratégie d’enquête intéressante, tenable et éthique pour dépasser les contraintes de terrain ?

3. Nous aimerions aussi comprendre comment la variable genre s’articule aux autres variables (race, classe, âge, catégorie socio-professionnelle, etc.), susceptibles elles aussi de définir les chercheur-e-s. Quelles sont les circonstances, les situations d’enquête (moment, lieu, forme d’interaction, évolution dans le temps, etc.) où le genre des chercheur.e.s prend le dessus sur les autres variables ? Au contraire, pourquoi à certains moments la variable genre n’est-elle pas si déterminante dans la définition de la situation d’enquête ?

Calendrier :

La journée aura lieu le jeudi 24 mai 2012.
Les résumés, de 600 mots maximum, sont à adresser aux organisatrices avant le 15 janvier 2012.
Les communications, d’une longueur maximale de 60 000 signes (bibliographie comprise), devront parvenir au comité le 31 mars 2012 au plus tard, afin de permettre aux participant.e.s et aux discutant.e.s de travailler sur les textes.

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