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Actes de la recherche en sciences sociales, "Prostitution. L’appropriation sécuritaire d’une cause victimaire"


Date de mise en ligne : [15-07-2013]



Mots-clés : prostitution


n°198, Seuil, 115 p. ISBN : 978-2-02-109830-3.

Numéro coordonné par Lilian Mathieu

On assiste depuis une quinzaine d’années à une nouvelle politisation
de la prostitution, qui s’accompagne d’un renouvellement des
définitions de cette activité comme des modes de contrôle des
personnes qui l’exercent. Cette politisation est indissociable des
transformations de la prostitution elle-même, et spécialement de son
internationalisation croissante. Comprendre la prostitution
aujourd’hui impose en premier lieu de se pencher sur les modalités de
sa construction en problème public, à laquelle contribuent une
pluralité d’instances obéissant à des logiques spécifiques
(autorités politiques locales ou nationales, institutions et ONG
internationales, services de police, travail social, mouvements
sociaux, riverains des zones de prostitution, etc.) et dont l’action
combinée produit des conceptions de la prostitution qui s’imposent aux
personnes qui l’exercent et qui déterminent leurs pratiques et
identités. Il s’agira alors de déplacer l’attention des personnes
étiquetées comme prostituées vers les diverses institutions (au sens
large) capables, par leurs discours et leurs pratiques, de produire
des définitions de l’activité prostitutionnelle dont les effets
façonnent ou font advenir les conduites et statuts des individus
concernés. Dans un contexte actuel de remobilisation de
l’abolitionnisme, grâce notamment à une alliance récente avec
certaines composantes du mouvement féministe, mais surtout par la
revigoration d’un schème ancien, celui de la traite des êtres humains,
la nouvelle représentation de la prostituée qui s’est ainsi imposée
fait d’elle un personnage caractérisé par une ambiguïté fondamentale.
Bien sûr avant tout victime, et méritant à ce titre la compassion,
elle n’en apparaît pas moins source de nuisances dont se plaignent les
riverains, voire coupable de délits (racolage, séjour irrégulier). Sa
visibilité dans l’espace public en fait l’incarnation d’un univers
souterrain de criminalité organisée, certes dissimulé mais dont elle
atteste de l’existence menaçante. Les nouvelles politiques en la
matière récemment adoptées dans les pays occidentaux contribuent
toutes à éradiquer la prostitution de rue pour la faire refluer dans
des zones de relégation ou au profit d’autres formes de commerce du
sexe (« sex clubs », boites échangistes, clubs de strip-tease, salons
de massage, sex shops, etc.) socialement moins problématiques. Les
articles proposés abordent différentes facettes de cette nouvelle
politisation de la prostitution, en variant les contextes de manière à
présenter des cas nationaux (France, Bulgarie, Bolivie, Etats-Unis)
représentatifs des trois grands régimes juridiques classiquement
distingués : abolitionnisme, réglementarisme, prohibitionnisme.

http://www.arss.fr/n-198-juin-2013prostitution-lappropriation-securitaire-dune-cause-victimaire/

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