Cahors, La Louve édition, 2007, 188 p., 18 euros.
Présentation :
Un paradoxe : l’Inquisition est connue pour la rigueur de ses procédures d’enquêtes et aussi pour la froideur méthodique de ses registres...
A priori, on pourrait donc s’étonner de trouver dans de telles sources des expressions de l’amour, de la sexualité et du mariage. C’est pourtant à cette recherche originale que s’est confrontée Gwendoline Hancke : le résultat est surprenant, riche, empli d’une humanité en souffrance qui résiste pourtant, à sa manière. On ne peut s’empêcher de penser, à la lecture de ces lignes, que ces récits, parfois très intimes, sont autant de façons de dire à l’inquisiteur : " Tu vois ? Tu me juges, tu peux aller jusqu’à prendre ma liberté, ma vie, mais tu ne m’enlèveras pas ce que j’ai été.
" Ces victimes, citées à comparaître devant le premier tribunal de la pensée de l’histoire, ont affirmé et raconté leurs amours, leurs mariages, leur foi en même temps, comme si tout cela était lié de toute éternité. C’est ce témoignage de vie que Gwendoline Hancke a patiemment exhumé de milliers de pages constituant les registres d’enquête de l’Inquisition, ce tribunal qui voulait gommer jusqu’au souvenir de ses victimes et qui nous en restitue l’âme, aujourd’hui, involontairement.
Ici, on trouvera une preuve supplémentaire, si besoin en était, que l’Histoire est faite de chair, de sang, d’amour et de désir aussi... et qu’elle contribue à la victoire de la vie sur la mort
Compte rendu sur Clionautes :