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Le « genre » : effet de mode ou concept pertinent ?

22 octobre - Pau


Date de mise en ligne : [29-10-2013]




Laboratoire de Recherche
Langues, Littératures et Civilisations de l’Arc Atlantique
E.A. 1925

Université de Pau et des Pays de l’Adour

22 octobre 2013
11 avril 2014

Comité scientifique :
Annik Allaigre (Paris 8), Christian Boix (UPPA), Thierry Capmartin (UPPA), Jean-Yves Casanova (UPPA), Maurice Daumas (UPPA), Philippe Ducat (UPPA), Florence Marie (UPPA), Nadia Mékouar-Hertzberg (Gradiva et UPPA), Michèle Ramond (Gradiva et Paris 8), Nadia Setti (Paris 8).

Ce projet implique une vision transversale associant les domaines des littératures anglaise, espagnole et française contemporaines (XXe et XXIe siècles). Il implique également la collaboration de plusieurs institutions : les laboratoires Arc Atlantique (EA 1925) et CRPHL (EA 3003) (UPPA). Il reprend par ailleurs une dynamique déjà présente dans le domaine des Lettres et Sciences Humaines à l’UPPA : observer dans quelle mesure des concepts fondamentaux de la pensée occidentale contemporaine entrent en interaction avec le domaine de l’esthétique et des créations (Journées d’étude « La déterritorialisation : effet de mode ou concept pertinent ? » en décembre 2011 et en mars 2012). L’orientation scientifique du thème abordé en cette année 2013 – « le genre » - reçoit, comme les années précédentes, l’aval de la Fédération de recherche, Espaces, Frontière, Métissages (EFM) de l’UPPA et le soutien du département de recherche LLA (Lettres- Langues-Arts).

Au niveau national, et toujours dans le souci de maintenir une dynamique transversale et transdisciplinaire, les représentants de trois institutions prendront part à la journée d’étude : le Centre d’Études Féminines et d’Études de Genres de Paris 8, le Laboratoire d’Études Romanes de Paris 8 et l’association de recherche « Gradiva-Créations au féminin », conventionnée avec Arc Atlantique.

Les rencontres permettront d’établir un bilan des différentes pensées et prises de position qui se sont déclinées dans le cadre des « gender studies », notamment en territoire européen. La problématique de « genre » entendu comme construction socioculturelle de la « différence des sexes » a permis de remettre en cause une hiérarchie et une différenciation des groupes sexués fondées sur les seules différences biologiques. Cette mise à nu des multiples processus de naturalisation du statut et du rôle social du masculin et du féminin aboutit à une véritable révolution : c’est le « genre » qui crée le sexe ou, plus précisément, qui crée une bi-catégorisation socialement hiérarchisée masculin/féminin. Cette inversion (c’est le genre qui crée le sexe et non l’inverse) est sujette à nombre de critiques et de remises en cause. Elle invite néanmoins à s’intéresser prioritairement aux rapports de genres dans leur différenciation et leur hiérarchisation. Aussi, dans le cadre de cette journée d’étude, nous nous proposerons d’observer les manifestations de cette bi-catégorisation dans le champ de la littérature et de la création littéraire en Espagne, en Grande-Bretagne et en France, trois espaces où les pensées féministes, les réflexions sur le féminin/masculin puis les études sur le genre se sont déclinées de façon variée, en fonction du contexte historico-politique dans lequel elles s’inscrivaient.

Les orientations d’études peuvent se décliner sur deux plans différents mais souvent complémentaires.

1) Au niveau de l’instance créatrice du discours littéraire : Les créations de femmes tendent, de nos jours, à bénéficier de la même estime que les créations masculines. Plus encore, elles sont auréolées d’une aura particulière, d’un a priori d’autant plus positif qu’il est « politiquement correct », actuellement, de constater et d’accepter le rattachement des femmes au territoire, jusqu’alors si exclusivement masculin, de la Littérature. Qu’en est-il de la reconnaissance du « féminin créateur » après des siècles basés sur la stricte adéquation création/masculin et procréation/féminin ? Y a-t-il des auteures, des autrices, des auteurs-femmes, poètes, poétesses, etc. ? La variété des termes, dont certains sont tout juste tolérés, ne relève pas seulement d’une limitation de la langue française. Cette insuffisance linguistique n’est que la traduction particulièrement visible du malaise qui s’instaure quand il s’agit de se défaire du principe de la Neutralité du champ littéraire (au sens où Bourdieu pourrait l’entendre) et de l’envisager comme traversé de différences, voire de hiérarchies.
L’on pourra, entre autres, se centrer sur le motif littéraire de « l’entrée en écriture » et « l’entrée en Littérature » de ces femmes. Ces évocations font parfois l’objet de récits autobiographiques, de témoignages, s’inscrivent également dans les textes fictionnels de façon plus ou moins évidente et/ou font l’objet d’amples commentaires et de développements au sein de différentes analyses. Elles importent, car elles posent la question de la légitimité littéraire et des processus de légitimation des femmes en littérature et peuvent inviter à réfléchir sur la persistance d’un imaginaire genré de la création.

2) Au niveau de la représentation du féminin et du masculin dans le discours littéraire : Les pensées du genre devraient en toute logique sonner le glas de ces paradigmes et de leur efficacité en littérature. Les paradigmes masculin/féminin sont-ils alors encore utiles ? Faut-il abandonner le féminin et le masculin en littérature à partir du moment où l’on ne reconnaît pas leur dimension essentialiste ? L’on peut tout aussi bien considérer qu’écrire le féminin, et, partant, le masculin, c’est justement les valider, si besoin était, comme constructions, comme fabrications. La littérature ne serait plus apte à dire « la » vérité du masculin et du féminin mais bien à fabriquer « une » ou des vérité(s) du féminin, du masculin. Elle pourrait aussi s’instituer en hétérotopie où se rejouent le masculin et le féminin, ainsi que la configuration des frontières qui les définissent.

NB : Laboratoire Arc Atlantique : http://arc-atlantique.univ-pau.fr/live/ Centre de Recherche en Poétique et histoire Littéraire (CRPHL) : http://crphl.univ-pau.fr/live/ Association Gradiva : http://gradiva.univ-pau.fr/live/ Fédération Espaces, Frontière, Métissages (EFM) : http://frontieres-metissages.univ-pau.fr/live/ Centre d’Études Féminines et d’Études de Genres : http://www2.univ-paris8.fr/ef/ Laboratoire d’Études Romanes

PROGRAMME

Le « genre » : effet de mode ou concept pertinent ?

1ère journée d’étude - 22 octobre 2013 Salle du Conseil UFR LLSHS - UPPA

• 9h30 – 9h45 : Ouverture de la journée Abel Kouvouama, directeur de l’UFR – LLSHS et Mike Parsons, directeur de la Fédération « Espaces-Frontières-Métissages »
• 9h45 – 10h00 : Présentation de la journée Utilité du genre en littérature, Nadia Mékouar-Hertzberg (UPPA)
• 10h00 – 10h30 : Judith Butler, fautrice de troubles, Philippe Ducat (UPPA) • 10h30 – 11h00 : Que faire du genre/ Que fait le genre dans l’album de jeunesse ?, Nelly
Chabrol Gagne (Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand)
Discussion Pause
• 11h30 – 12h30 : Regards genrés et pluridisciplinaires sur l’éducation des filles : réalités et fictions, Brigitte Rollet (UVSQ) et Hans Hartje (UPPA)
Discussion Pause-Repas
• 14h30 – 15h00 : Du contemporain et de l’inactuel : sur quelques régimes de savoir/pouvoir, Michèle Soriano (Université de Toulouse le Mirail)
• 15h00 – 15h30 : La possibilité d’une lectrice : l’Académie et les études de genre, María Angeles Millán (Universidad de Zaragoza)
Discussion Pause
• 16h00 – 16h30 : L’incarnation du genre chez Pierre Michon : une utopie ?, Suzanne Munch (UPPA)
• 16h30 – 17h00 : María Zambrano et Maria Xosé Queizán : deux femmes écrivent Antigone, Annick Allaigre (Université de Paris 8)
Discussion Pause
• A partir de 17h30 : La suspension du genre, Belinda Cannone Table ronde autour de l’écrivaine Belinda Cannone

Le « genre » : effet de mode ou concept pertinent ?

2ème journée d’étude – 11 avril 2014 Salle du Conseil UFR LLSHS - UPPA

Les intervenants sont, par ordre alphabétique : – Thierry Capmartin (UPPA) – Florence Marie (UPPA) – Hélène Marquié (Centre d’études féminines et d’études de genre – Paris 8) – Nadia Mékouar-Hertzberg (UPPA- Gradiva)
– Bernard Nominé (Psychanalyste) – Michèle Ramond (Université de Paris 8- Gradiva) – Frédéric Regard (université de Paris IV) – Nadia Setti (Centre d’études féminines et d’études de genre – Paris 8 -
Gradiva) – Agnès Vannouvang (Université de Genève) – Monica Zapata (Université de Tour)

Invitée d’honneur : Marie Edith Cypris

Contacts :

littérature anglaise : Florence MARIE, florence.marie-laverrou@univ-pau.fr littérature espagnole : Nadia MÉKOUAR-HERTZBERG, nadia.mekouar@univ-pau.fr littérature française : Jean-Yves CASANOVA jean-yves.casanova@univ-pau.fr et Nadine LAPORTE, nalaporte@hotmail.fr

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