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Genre et gender

Paris 3


Date de mise en ligne : [17-12-2010]




Organisé par Raphaëlle Moine (Université Paris 3) et Geneviève Sellier
(IUF ; Université Bordeaux 3)

IRCAV, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3

Présentation :

Bien qu’elle soit une des composantes importantes des études
cinématographiques et télévisuelles anglo-américaines depuis une trentaine
d’années, l’étude des genres comme lieux spécifiques de construction des
identités et rapports de sexe reste encore aujourd’hui un domaine peu
abordé par la recherche française, notamment à propos des productions non
hollywoodiennes. Les raisons de cette indifférence tiennent autant à
l’ignorance des théories, approches et analyses développées par les gender
studies (sinon à leur rejet) qu’à l’illégitimité du cinéma de genre dans
le champ universitaire français : à la domination des approches
esthétiques, qui valorisent la dimension artistique et formelle des œuvres
au détriment de leur dimension socioculturelle, s’ajoute en effet la
prégnance du modèle de lecture cinéphilique, qui privilégie la singularité
créatrice de l’artiste, et ne s’intéresse souvent aux films de genre que
pour les détacher de leur ancrage générique au motif qu’ils en
transcenderaient les formules convenues. Enfin, si la sociologie ou
l’histoire culturelle ont indéniablement permis le développement de
l’analyse des représentations filmiques et des pratiques sociales et
culturelles de production et de réception, force est pourtant de constater
que ces deux approches se concentrent davantage sur les dimensions
sociales et politiques, au sens traditionnel du terme, que sur la
dimension sexuée.

La spécificité de ce séminaire « Genre et gender » tient donc à la
fois à son objet le genre cinématographique et télévisuel, les cinémas de genre
(hollywoodiens et nationaux), les ensembles et les étiquettes génériques
qui en dessinent les contours et à son choix méthodologique interprétatif
les gender studies, l’approche genrée des genres filmiques, tant sur le
plan des représentations qu’ils proposent que de leur(s) réception(s). En
effet, à cause de son fort impact auprès du public, par son appartenance à
la culture de masse, parce qu’il s’inscrit dans une logique de
catégorisation sexuée, et parce qu’il repose sur des effets de répétition
et de variation, le genre est un puissant vecteur de construction des
rapports sociaux de sexe. Qu’on le considère comme un espace symbolique et
ambivalent où s’expriment de manière codifiée les conflits et les tensions
socio-culturelles ou au contraire comme un espace où se réitèrent les
relations traditionnelles de domination, le genre est le creuset de
représentations récurrentes qui travaillent à reproduire, modifier ou
renouveler les normes sexuées.

Le but de ce séminaire est donc d’évaluer ce que révèle et permet la
prise en compte des questions sexuées dans la compréhension des phénomènes
génériques, de leurs enjeux, de leurs interactions avec les sociétés où
ils se développent et avec les publics auxquels ils s’adressent. Il est
aussi de faire le point, à partir des études anglo-américaines existantes,
sur l’historiographie des approches genrées des genres, sur leur apport et
les changements de perspective qu’elles ont introduits. Une dernière
ambition est d’ouvrir l’étude du cinéma français, à propos duquel études
de genres et études gender sont également sous-développées, à l’analyse
des configurations sexuées que ses genres nationaux mettent en place et
qui en retour les définissent.

Les séances du séminaire auront lieu à l’INHA (salle Walter Benjamin
ou
Fabri de Peiresc) les vendredis 22 octobre, 19 novembre, 10 décembre, 21
janvier, 18 mars, 8 avril et 13 mai de 17 h. à 20 h.

Infos et programme :

http://www.univ-paris3.fr/08305737/0/fiche___cours/

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