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Âge d’or et décadence : une perception des sociétés du passé

vendredi 17 février 2017

Journée d’études doctorales de l’Équipe d’Accueil 1571

« Quand Rome, suivant l’heureuse expression de Pline, eut acquis à la fois le goût et le moyen de se précipiter dans le vice, aucune nation n’était plus capable que la Grèce de lui en montrer la voie et de l’y entraîner rapidement. Elle n’y manqua pas ». Cette réflexion, formulée par Gaston Colin dans son ouvrage consacré en 1905 à Rome et la Grèce de 200 à 146 avant Jésus-Christ (p. 323), suit explicitement la vision, véhiculée par des auteurs antiques et fort contestable, d’une société romaine décadente au contact de l’hellénisme à l’époque où Rome commença à intervenir militairement et diplomatiquement dans la partie orientale de la Méditerranée.

Nombreux sont les hommes qui, à titre individuel ou dans le cadre de communautés, ont produit et véhiculé des discours sur la perception qu’ils avaient non seulement de la période à laquelle ils vivaient, mais aussi de leur passé. Ces deux ensembles d’interprétations, souvent liés, résultent de constructions personnelles ou collectives, idéalisantes ou dépréciatives, simples ou complexes, stéréotypées ou originales, menées à partir de faits tangibles ainsi que de représentations.
En déterminant les buts visés par ces auteurs, en confrontant leurs points de vue et, plus généralement, les apports de l’ensemble des types de sources disponibles, qu’elles soient textuelles ou iconographiques, l’historien tente d’évaluer le degré de pertinence et d’objectivité de ces discours, et cherche également à comprendre les modalités, les causes et les enjeux culturels, économiques et/ou politiques de leur construction et de leur diffusion. Néanmoins, les chercheurs, parfois eux-mêmes influencés à leur insu, ont pu contribuer à véhiculer ces perceptions et à livrer une vision moralisante de l’histoire, comme ce fut le cas de Gaston Colin.

Ainsi est-ce une réflexion à la fois historique et historiographique qui sera menée, à partir de cas précis et concrets, lors de cette journée d’études doctorales de l’Équipe d’accueil 1571 (« Centre de recherches historiques : histoire des pouvoirs, savoirs et sociétés ») qui aura lieu le 3 avril 2017 à l’Université Paris 8 et au cours de laquelle les quatre périodes conventionnelles de l’histoire feront l’objet de communications.
À cette occasion, Brigitte Le Guen, professeur d’histoire grecque et membre du laboratoire, donnera une conférence sur la perception négative dont le théâtre de l’époque hellénistique a longtemps fait l’objet et sur le décalage entre l’image d’un art en déclin après la période classique et la réalité.

Le programme de la journée est téléchargeable ci-dessous.

Journée organisée par :
Paul ERNST (p.ernst@neuf.fr), représentant des doctorants et jeunes docteurs de l’EA 1571 et A.T.E.R. en histoire ancienne à l’Université de Caen.

Comité scientifique :
Anne-Marie HELVETIUS, professeur d’histoire médiévale.
Brigitte LE GUEN, professeur d’histoire grecque.
Benjamin LELLOUCH, maître de conférences en histoire moderne.
Sylvain PATTIEU, maître de conférences en histoire contemporaine.
Catherine SALIOU, professeur d’histoire romaine et directrice de l’EA 1571.