Syntaxe (2009)

Bien que d’orientation principalement littéraire, les enseignants-chercheurs de l’équipe ont jusqu’ici réservé une place assez mince aux questions spécifiquement posées par le langage et ses pratiques esthétiques. C’est en partie pour réparer ce manque que la syntaxe s’est imposée comme deuxième axe de réflexion.
L’équipe a décidé de consacrer, au printemps 2009, une journée d’étude à « La Syntaxe ». Syntaxe entendue dans son sens le plus vaste et relativement à tous les champs de l’esthétique ; mais tout spécialement, comme la marque d’un récit partout où elle intervient, c’est-à-dire d’abord dans les arts du temps (littérature, poésie, musique, théâtre, cinéma).
Il n’est pas douteux que cette investigation du rôle de la syntaxe apportera de précieux éclairages sur les autres axes en cours ou à venir. Elle devrait en particulier préparer utilement le terrain d’une réflexion commune sur le thème de l’intensité. L’équipe conçoit ces deux axes de sa recherche comme étroitement liés.

Intensité (2011-2012)

Non sans relation, également, avec la réflexion sur le rythme qui nous a occupés en 2007-2008, l’équipe a choisi « L’Intensité » pour troisième axe de recherche. En un temps où la relation dominante aux objets de l’art favorise la distance critique, le regard et les pratiques ludiques, voire dérisoires, qu’en est-il de l’intensité qui, sous des formes diverses, a défini, jusqu’à une date récente, le rapport aux œuvres et la tonalité des discours critiques ? Faut-il juger éteinte cette modalité du voir, de l’entendre et du parler ? Ou penser au contraire que, travestie sous les habits d’une raison apaisée, et pour ainsi dire, désaffectivée, elle ne resurgit que mieux là où on n’y prend garde ?
Il s’agira d’interroger les figures et les modalités de l’intensité tant du côté de la réception des œuvres qu’à travers leur matérialité et les pratiques qu’elles incarnent. La référence à la pensée de Gilles Deleuze n’exclura pas le repérage des avatars de cette notion à travers l’histoire et les théories de l’art. L’interrogation sera menée, conformément à l’usage de l’équipe, au fil d’une quinzaine de séances de séminaire mensuel.

Pluralité des mondes esthétiques (2009-2010)

Depuis plusieurs années, le désir a été manifesté, au sein de l’équipe, de faire le point sur les centres de recherche qui, en Europe, s’intéressent aux questions esthétiques. L’idée est née au fil des rencontres et des échanges favorisés par le séminaire. Le besoin d’une réflexion sur la réflexion sur l’art aujourd’hui s’y fait jour avec d’autant plus d’évidence que les intervenants, venus d’horizons épistémologiques très divers, semblent rencontrer la même sorte de difficulté, à savoir : comment, dans une réflexion sur la pluralité esthétique, prendre en compte cette pluralité même non pas comme un donné (une « fatalité » plus ou moins acceptée), mais comme un élément positif de compréhension des œuvres et de leurs lectures ?
Le projet a peu à peu pris forme à la faveur des liens noués avec quelques instances qui opèrent dans le domaine esthétique (département arts de l’École normale supérieure ; Centre Interdisciplinaire d’Études et de Recherches sur l’Expression Contemporaine de l’Université Jean Monnet à Saint-Étienne ; CEP de l’ENS-LSH, Lyon ; équipe Littérature, savoirs et arts, de l’Université de Marne-la-Vallée ; Centre international de la philosophie française contemporaine…) D’autres liens sont en voie de concrétisation, notamment un accord de coopération avec l’Université d’État de Rio de Janeiro, sur le thème : « Marges et excès : le débordement de l’esthétique contemporaine ».
C’est pourquoi nous envisageons d’inviter, en 2009-2010, et sous formes de séminaires, des représentants d’équipes françaises et étrangères (équipes universitaires, centres d’étude liés à un musée, instances culturelles publiques ou privées) à venir nous présenter leur travail et à en débattre, autour d’un thème choisi pour sa capacité à mettre en question la diversité des approches : « La Pluralité des mondes esthétiques ». Des contacts ont déjà été pris en ce sens, et ils ont rencontré un accueil extrêmement positif.

Sémiotique

Deux enseignants-chercheurs, Michel Costantini et Denis Bertrand, spécialistes de sémiotique, prendront en charge un axe de recherche en sémiotique et esthétique. La création de cet axe est justifiée par les travaux qu’ils ont récemment conduits entre sémiotique et pluralité esthétique : La Transversalité du sens, P.U.V., Paris, 2007, Michel Costantini et Denis Bertrand, dir. ; Régimes sémiotiques de la temporalité, P.U.F., Paris, 2006, Denis Bertrand, Jacques Fontanille, dir. La tenue du colloque Sur le semi-symbolisme, en collaboration avec l’Université de Sienne (septembre 2007), ajoute une justification supplémentaire à cet axe dans la mesure où il concerne la pluralité des langages.
Cet axe apportera à notre entité une visibilité internationale puisque les recherches dans ce domaine connaissent une extension importante, notamment en Europe (Italie, Finlande…), en Amérique latine, en Amérique du nord et en Corée du sud, et qu’aucun lieu institutionnel à Paris ne répond à cette expansion.

Le regroupement des doctorants de ces deux enseignants-chercheurs (soit environ 25 thèses) initialement répartis entre deux équipes, permettra une synergie, l’organisation de séminaires spécifiques et un meilleur suivi de la recherche en liaison avec les thèmes de l’équipe.
Cet axe travaillera sur la transversalité entre les disciplines qu’autorise la sémiotique, à travers quatre domaines et objets :
- Sémiotique, esthétique et sciences du vivant (sous la direction de Denis Bertrand, et en relation avec M. Bruno Canque, directeur de recherche à l’EPHE) ;
- Sémiotique et arts visuels (peinture et sculpture), sous la direction de Michel Costantini ;
- Recherches sur le semi-symbolisme (en liaison avec l’Université de Sienne) ;
- Sémiotique et critique littéraire, sous la direction de Denis Bertrand.
- Sémiotique et rhétorique générale.

Deux séances annuelles d’un séminaire spécifique seront consacrées à cet axe.