Antonin à Istanbul (2)

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Trois heures d’avion. Seulement trois petites heures pour un autre de monde. On en regretterait presque le temps des longs voyages sur les routes. Trois heures c’est court pour changer de vie, se faire a l’idée que la Turquie sera notre pays d’accueil, entourée de l’Armenie, la Syrie, et un peu plus loin le Liban, l’Irak et l’Afgan?stan. L’Europe n’est pourtant pas loin, la Bulgarie, la Grèce et la Roumanie bordent la Turquie. Au milieu de cet écrin de peuples, Istanbul et son Bosphore, centre de la boussole des civilisations se posent au carrefour entre l’Occident et l’Orient, le Nord et le Sud.
Istanbul “ville monde???, capitale culturelle européenne en 2010, établie un lien et ses nuances entre toutes les contradictions: occident, Orient, ancien, moderne, eau, terre, aèrien et dence, croisé et croisement.
L’ancienne Byzance, puis par la suite Constantine vous coupent le souffle, par ses dénivelés et par ses vues aèriennes sur le Bosphore, organe de vie de la ville qui bat selon son humeur, s’étendant de la mer de Marmara a la mer Noire. Traverser le Bosphore en prennant le “vapur??? fait naître un grisant sentiment de liberté et d’échapée sauvage hords des frontières ideologiques, politiques et culturelles qui découpent la Terre.
Détournant le regard de l’horizon, on s’apperçoit a quel point Istanbul est une toure de babelle qui au lieu de s’élever vers le ciel se serait étendue jusqu’à n’en plus finir en un labyrinthe de ruelles, de coures, de parcs, de maisons et d’immeubles juxtaposés tous enssemble dans un désordre incroyable, ponctuée des minarets qui font surface et des imposantes mosquées de Sainte Sophie et Sultanamhet Camii (la Mosquée Bleue). Impressionnante de vie Istanbul et ses quinzes millions d’habitants, turcs, kurdes, anatoliens, alevites, musulmans, chrétiens orthodoxes, juifes, européens etc… ou plusieurs à la fois, ne s’arrête jamais de bouger.

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Mon plus grand plaisir depuis mon arrivé à Istanbul est de passer d’un monde à un autre. Je passe mon temps à explorer cette ville, à marcher pendant des après midi entières dans le Grand Bazare, a faire un tour du côté de Sultanamet, à longer la Corne d’Or, à faire développer mes pélicules a Sirkeci le quartier des photographes et des vendeurs d’équipements de sport. Si l’envie m’en dit je passe achetter des baklavas, délicieuses patisseries bourées de sucres et de pistaches ou je me prend un çay (thé) sur le vapur en me rendant à Kadiköy sur le côté asiatique où pendant la soiré les turques boivent du rak? accompagné de medzé (apperitifs). Vers üskudar, au son du muezin vers cinq heure de l’après midi, l’ambiance est plus traditionelle, avec ses familles venus d’Anatolie et de tout l’est de la Turquie. Retour vers l’Europe en fin d’après midi vers Besiktas ou je déguste un kebab au poisson, prêt du marché au poisson annimé par les vendeurs à la crié. Pour la soiré, direction Istiklal cette rue piétonne toujours annimée du soir au matin par quelques milliers de turques venus glaner dans les boutiques branchées ou faire la fête dans un de ses nombreux bars en hauteur sur les toits d’Istanbul.
A Istanbul malgrès sa taille la vie s’organise autour des liens de solidarités entre habitants du même quartier ou entre personne du même village ou ville d’origine qui sont venu y vivre. On retrouve cette présence étrangement familière et casi permanente des vendeurs ambulants, qui avertissent les passants de leur passage au son de “Simit simit simit!??? (sorte de bredzel) ou encore “Portakal Suyu!??? (jus d’orange préssé) Ville de nuance, elle abolit les préjugés, les idées reçuent et offre un enrichissant panel de regards. Tout s’impreigne et se mélange. La musique en est un bon exemple, regardez le film de Fathi Akin Crossing The Bridge vous verrez comme racines culturelles et modernité ne sont pas inconsiliables. Le centre commercial ultra moderne de sept étage à Sisli et le marché de Fathi ou celui de Tarlabasi sont un exemple des nombreux ponts physiques ou imaginaires qui font vivre Istanbul.

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Côte pratique le coût de la vie est divisé par deux, un lira en gros vaut deux euros mais attention du coup on a tendance a y depenser deux fois plus! Pour entrer sur le territoire une simple carte d’identité suffit si vous êtes de nationalité française, si non pour les autres c’est un passeport et quinzes euro pour le visa, allez savoir pourquoi. Un visa touristique de trois mois vous est délivré ou une simple feuille tamponnée si vous êtes entré sans passeport. Si vous ne voulez pas faire des alles retour entre les pays limitrophes et ?stanbul vous pouvez demander un visa étudiant mais les démarches sont longues et assez fastidiueuses même si l’université vous aides. Autant visiter des pays inconnus, ça vous fait un super voyage assuré tous les trois mois. D’autant plus que les transports ne sont pas cher, le bus étant le principal moyen de locomot?on. Un petit tour en Syrie, au Liban ou en Grèce et Bulgarie ça fait plaisir et on rencontre forcément des voyageurs et des amitiés nouvelles.

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Les turcs sont de grand enfants aux bras grand ouverts, la vie artistique bat a tout rompre et les concerts y sont nombreux ainsi que les expositions, ou pièces de théâtre. Mais ce qui préoccupe le plus les turcs et surtout les ?stanbuliotes c’est le football. La ville se partage entre trois équipes Be?ikta?, Galatasaray et Fenerbahçe. A tel point qu’il a suff?t de dire au doigniers que j’étais étudiant à Galatasaray pour qu’ils me laissent passer avec quinze kilos de bagage en trop!

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L’universite d’accueille de Galatasaray a bien entendu un lien avec l’équipe et une boutique de l’équipe est instalée à côté de la photocopieuse. Pour l’université, étudiants de Par?s 8 attendez vous a un choc. Galatasaray est l’une des trois meilleurs un?versité du pays le niveau est donc particulièrement bon. Issue d’une collaboration entre la France et la Turquie elle accueillait les futures élites intelectuelles et modernisatrices francophone, ce qui est toujours en partie le cas. Elle est située au bord du Bosphore dans de magnifiques batiments dans le style palais de la fin de l’empire ottoman. Les étudiants ont l’habitude chaque matin de prendre le thé avant les courts en regardant d’immenses paquebots passer a une centaine de metres!

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Une fois arrivé l’université vous aide a trouver un logement, et vous prend en charge pour les premières semaines. Généralement on trouve assez vite une coloc pas très loin de l’université.
Les cours sont en français, les etudiants parlent français courament, ils ont deux années de prépa avant de commencer les cours. Cela facilite les rencontres, surtout que l’université est assez petite. L’organisat?on des cours se fait de façon assez similaire à celle du système français. Cependant avant chaque semestre une période de quinzes jours permet d’aller aux cours qui vous intèresse et de faire sont choix ensuite.
Des cours de turc sont donné pour les étudiants erasmus. Le turc pour a vie de tous les jours est assez facile. On apprend vite quelques mots de base. Pour parler turc courament c’est une autre histoire, quoi que c’est possible.

Petite info pour Paris 8 les enseignants et les etudiants ont fait leur premère grêve depuis le coup d’état de 1980 cette année, bravant vayamant l’interdiction du gouvernement. D’ailleurs en ce moment toute la turquie bouge et vite. A Taksim, le centre de Beyo??lu et sur Istiklal les manifestations se succèdent. Généralement réunissant peut de participant, cette année on a vu apparaitre des magnifestations de plus grande empleure. Ainsi les ouvriers de TEKEL l’industrie publique de tabac se sont mis en grêve et ont entrainé avec eux tout le reste de la turquie. Actuelement les manifestants qui ont installé un campement au centre d’Ankara et qui y logent depuis trois mois, sont en attente d’une réponse du gouvernement par rapport à leurs droits sociaux et à la privatisation de l’industrie TEKEL. Il est intèressant de voir la naissance de revendications et d’une conscience collective qui avait du mal a revoir le jour depuis 1980.

Istanbul, véritable pays à l’intèrieur du pays, est une ville pleinne de contraste et de beauté. Il me serait impossible de la résumer en quelques lignes et bien d’autres ont éssayé avant moi comme l’écrivain prix Nobel de litèrature, Orhan Pamuk dans son roman Istanbul et la Cité ou encore les nombreuses chansons dont elle est l’héroïne. Je ne peux que vous conseiller de venir voir par vous même, c’est une des plus belles expèriences que vous vivrez j’en suis sur.

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Quelques trucs utiles:
http://www.infist.org/
http://www.todayszaman.com/tz-web/
http://www.hurriyetdailynews.com/
http://www.gsu.edu.tr/fr/

Ou encore:
Film:
Latcho Drom de Tony Gatlif
Crossing The Bridge et De l’Autre Côté Fati Akin
Uzak de Nuri Bilge Ceylan

Achetez le nouveau Geo spécial Istanbul il est très bien.

Pour plus d’informations : Les récits d’autres étudiants et la page « Erasmus » sur le site du département.