SDF : Critique du prêt-à-penser

Daniel Terrolle, anthropologue et maître de conférences au département de sociologie, vient de publier, avec Patrick Gaboriau, SDF : Critique du prêt-à-penser aux éditions Privat :

Clochards ou vagabonds d’hier les SDF d’aujourd’hui sont l’objet dame maltraitance sociale d’une grande violence. Au siècle, la solidarisé et l’humanisme servent de façade pour masquer un ensemble d’habitudes de pensée ambiguës, relayées par l’usage de notions floues, telles l' » exclusion  » ou l' » insertion « . Ainsi, ni le montant du RMI, insuffisant pour vivre en milieu urbain. Ni la philanthropie ou la participation des bénévoles ne sont en mesure de colmater les inégalités sociales. Dans cet ouvrage, Patrick Gaboriau et Daniel Terrolle étudient cinquante idées toutes faites qui servent de prêt-à-penser et sont largement véhiculées par les médias. Ils s’appliquent à souligner quelques-unes de nos croyances infondées que nous portons sur les personnes en situation de misère, symbolisées à l’extrême par les sans-logis., les  » vaincus du capitalisme libéral « .

La Couverture et la 4e de couverture (format PDF)

Le quotidien Le Monde en propose (16 février 2007), une lecture :

Depuis plusieurs années, au moment de la Toussaint, le gouvernement présente dans ses moindres détails le dispositif qui sera mis en place pour les SDF durant la période hivernale. En règle générale, ces annonces sont aussi l’occasion de rappeler que l’action déployée au profit des plus démunis n’a cessé de s’étoffer. Elles mettent en valeur l’effort de solidarité nationale, quelques semaines avant le début de la campagne des Restos du coeur.
Poudre aux yeux, objectent Patrick Gaboriau et Daniel Terrolle. Pour ces deux chercheurs, membres du laboratoire d’anthropologie urbaine du CNRS à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), les personnes vivant à la rue sont l’objet d’un « verbiage ‘humaniste’ et ‘démocratique' » qui permet aux « représentants du pouvoir de l’Etat » d’accréditer l’idée d’une « mobilisation générale contre l’exclusion » sans que les causes profondes du problème soient réellement combattues. Saturé d' »idées toutes faites » et de « représentations préconçues », le discours des pouvoirs publics doit être décrypté, soumis à un examen « résolument critique », car il occulte l’implacable reproduction des inégalités et des « rapports de domination ».
suite de l’article de Bertrand Bissuel

librairie en ligne
Les recherches de Daniel Terrolle portent, depuis 1990, sur les sans-abri et, plus récemment, sur le  » marché de la pauvreté  » qui prospère sous couvert de venir en aide aux plus démunis. Vous trouverez sur la page de Daniel Terrolle plusieurs articles en ligne.

mise à jour :

Un regard qui dérange
SDF, critique du prêt-à-penser,
par Patrick Gaboriau et Daniel Terrolle, Éditions Privat. 170 pages, 15 euros.
Ce livre écrit par deux chercheurs au CNRS dérange. En 52 chapitres vifs, il procède à un tri sélectif qui n’a rien d’écologique car les « objets » triés sont des humains. « SDF », « exclus », « insérables » ou pas, ces êtres en souffrance sont trop pauvres pour continuer de disposer du minimum vital, à commencer par le logement. Ce livre souligne en permanence la responsabilité et l’hypocrisie des décideurs politiques qui s’accommodent de l’intolérable. Le coup de gueule pourra choquer les nombreux bénévoles qui agissent pour atténuer la misère. Car à travers leur action humanitaire ils apparaissent comme des auxiliaires bien involontaires d’un pouvoir dévoué au système libéral. Mais comme la vague de pauvreté ne cesse de monter, les auteurs ont choisi de provoquer.
G. L. P.
L’Humanité, 17 mars 2007