Archive for mars, 2008

Delphine Gardey sur France Culture (bis)

En direct le mardi 1er avril 2008 (de 11h à 12h) l’émission de Sylvain Bourmeau, La Suite dans les idées, invite Delphine Gardey, maîtresse de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8. Elle y parlera de son dernier ouvrage : Ecrire, calculer, classer : comment une révolution de papier a transformé les sociétés contemporaines (Paris, La Découverte, 2008).
L’émission est écoutable en ligne sur le site de France Culture.

Le prestige des professions

Le prestige des professions et ses faillesRégine Bercot, professeure de sociologie à l’université Paris VIII, publie ces jours-ci Le prestige des professions et ses failles. Huissiers, chirurgiens et sociologues avec Alexandre Mathieu-Friz :

Régine Bercot et Alexandre Mathieu-Fritz, Le prestige des professions et ses failles. Huissiers, chirurgiens et sociologues. edition Hermann, collection Société et pensées.

Il est des activités professionnelles qui sont auréolées d’un véritable prestige et d’autres qui sont dévalorisées de multiples façons. Afin de rendre compte des processus de construction et de valorisation symboliques des groupes professionnels, les auteurs portent leur attention sur des groupes appartenant aux classes moyennes supérieures. Ces derniers présentent la particularité de subir différentes formes de dévalorisation, alors que, intuitivement, on pourrait considérer qu’ils devraient bénéficier d’une image d’ensemble plutôt positive, en corrélation avec leur position socioéconomique relativement élevée. Etre en haut ou en bas de l’échelle sociale ne suffit pas, ainsi, à expliquer la nature des représentations sociales.

En s’appuyant principalement sur des données empiriques issues de plusieurs de leurs recherches (sur les huissiers de justice et les chirurgiens) et en reprenant les résultats d’enquêtes déjà réalisées (sur les sociologues) qu’ils complètent, Régine Bercot et Alexandre Mathieu-Fritz cherchent notamment à identifier les diverses causes des représentations négatives associées aux groupes professionnels, et à observer comment celles-ci émergent lors des interactions sociales et servent de support à leurs différents protagonistes, comment les professionnels tentent, via leurs organismes de représentation, de les modifier et, enfin, comment des individus en viennent à exercer les activités auxquelles elles sont associées.

Régine Bercot est professeur de sociologie à l’Université de Paris-8, chercheur au laboratoire Genre, Travail, Mobilités (G.T.M.). Alexandre Mathieu-Fritz est maître de conférences en sociologie à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée et chercheur au sein du Laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés (L.A.T.T.S.). Tous deux sont spécialisés en sociologie du travail et des professions.

Nicolas Jounin dans Marianne

Logo Marianne 2Marianne2.fr publie un article sur l’ouvrage de Nicolas Jounin, Chantier interdit au public, avec plusieurs extrait du livre :

Cette vie de chantier invisible pour le public

Bienvenue dans le monde des ouvriers du bâtiment. Vous savez, celui des chantiers, de la boue, du bruit des marteau-piqueurs, des défis techniques, de la force physique, du travail en équipe au grand air. Du racisme quotidien aussi, d’un déni total du droit du travail, de l’immobilité sociale.
C’est ce que révèle l’intéressante lecture de l’étude de Nicolas Jounin, maître de conférences en sociologie à l’Université Paris VIII, «Chantier interdit au public, enquête parmi les ouvriers du bâtiment».

Noir = manoeuvre = «Mamadou»
Sa méthode de travail est simple : se faire embaucher, un an durant, sur différents chantiers de Paris et ses environs, et observer. Ce qu’en sociologie on appelle « observation participante » permet de rapporter de l’enquête bien plus que des chiffres, déjà éloquents (par exemple, 77% de ces travailleurs du bâtiment sont des intérimaires) : le point de vue d’un sociologue «embedded» sur la pénibilité du travail, la précarité des intérimaires et le peu de cas que les géants du bâtiment font de leur main d’œuvre.
Et aussi bien au cours des descriptions que des extraits d’entretiens menés auprès d’ouvriers, de chefs de chantiers, de responsables d’agences d’intérim, ou encore de cadres des entreprises de construction, le constat est saisissant.
On y apprend que les noirs sont des « Mamadous », qu’ils sont la plupart cantonnés aux travaux de manœuvres. Qu’ils ne peuvent pas espérer progresser en apprenant un métier qualifié, puisque rien n’est prévu pour leur apporter cette qualification. Puisqu’ils sont noirs, et donc manœuvres. CQFD.
On y apprend que tous les ouvriers du bâtiment ne se valent pas, et que les castes sont imperméables. Les noirs, les manœuvres donc, ne côtoient pas les maghrébins ferrailleurs, qui ne côtoient pas les coffreurs qualifiés, qui à la rigueur peuvent côtoyer les chefs, qui sont blancs, donc français (même s’ils sont portugais, d’ailleurs).

Le droit du salarié n’est qu’un mot
On y apprend que les agences d’intérim sont les servants externalisés d’une demande de main d’œuvre à bas prix, corvéable à merci et très, très flexible, susceptible en fait d’être mise à la porte verbalement et dans l’heure. Et peu importent le code du travail, les contrats, l’intérim n’est qu’une organisation, très organisée d’ailleurs, de la précarité.
Les règles de sécurité, aussi, qui font bien rigoler les ouvriers soumis aux cadences infernales, sauf les jours de visite des inspecteurs, où chaque règle est respectée avec un soin religieux. Une fois n’est pas coutume.
Finalement, cette étude pourrait paraphraser Bourdieu, qui, voyant l’immense diversité de destin des jeunes, disait «La jeunesse n’est qu’un mot», sans réalité concrète et homogène. Ici, pourrait-on dire, «la réglementation du travail n’est qu’un mot». Ou bien : «Le droit du salarié n’est qu’un mot».
lire la suite sur marianne2.fr

plus d’informations sur la page de Nicolas Jounin : articles, émissions de radio…

Delphine Gardey sur France Culture

Delphine Gardey, maîtresse de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8, était hier l’invitée des Lundis de l’histoire sur France Culture, une émission présentée par l’historienne Michelle Perrot.
L’émission peut être écoutée sur le site des lundis de l’histoire.

Nicolas Jounin dans Le Monde

Nicolas Jounin, maître de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8, a publié récemment Chantier interdit au public. Le quotidien Le Monde en rend compte aujourd’hui :

Le secteur du BTP, derrière les palissades
LE MONDE | 14.03.08 |

e secteur du bâtiment et des travaux publics manque de bras, les salaires y sont meilleurs qu’ailleurs, il offre des perspectives de carrières et l’ascenseur social fonctionne… si l’on en croit le discours officiel des dirigeants d’entreprises de BTP. Mais, derrière les palissades, la réalité des chantiers est tout autre. Nicolas Jounin, sociologue, s’y est fait embaucher, incognito, durant un an, d’abord comme manoeuvre puis comme ferrailleur. Son enquête nous immerge dans cet univers très rude.

Arrivé sur le site, le jeune homme, que personne ne prend la peine de présenter, doit d’abord décoder le rôle de chacun. Sur un chantier se côtoient des ouvriers aux multiples statuts, permanents, intérimaires, salariés de l’entreprise générale ou de sous-traitants, voire de « sous-traitants de sous-traitants »… Entre eux s’instaurent une subtile hiérarchie et un partage quasi ethnique des tâches.

Au bas de l’échelle, les manoeuvres, intérimaires, la plupart maliens ou sénégalais, se voient confier les travaux les plus durs. Certains chefs les appellent indistinctement « Mamadou » et n’hésitent pas à leur rappeler qu’ils peuvent être renvoyés à tout moment. En proie aux humiliations voire au racisme mal dissimulé derrière un « humour de chantier », ils sont d’autant plus vulnérables que leur titre de séjour est provisoire ou inexistant. Ils projettent de quitter le secteur, où l’ascenseur social ne fonctionne pas pour eux, dès qu’ils seront régularisés.

Viennent ensuite les ouvriers qualifiés, ferrailleurs ou coffreurs, intérimaires ou permanents, souvent originaires du Maghreb. Puis les chefs d’équipe ou de chantier, majoritairement portugais, des travailleurs chevronnés, forts en gueule, qui houspillent « leurs gars », alternant réprimandes et faveurs. Ils ne font cependant que relayer les consignes des conducteurs de travaux, français, jeunes, un BTS ou un diplôme d’ingénieur en poche, qui, depuis les bureaux installés sur le site, organisent le travail, imposent le calendrier et des cadences très soutenues. Ceux-là sont promis à un bel avenir.

L’auteur décrit avec minutie les mécanismes de cooptation et de discrimination qui conduisent à cette division précise des tâches. Lui-même a eu du mal à se faire embaucher et s’entend dire par un chef de chantier : « Il faut que tu m’expliques pourquoi un Français se trouve dans la ferraille. Ça fait treize ans que je fais ce métier, j’en ai pas vu un seul. Enfin si, mais des cons. »

L’émiettement des statuts, l’enchevêtrement des employeurs et le va-et-vient incessant des ouvriers ne facilitent pas le travail d’équipe ni la convivialité. Un savoureux chapitre du livre est consacré à la lutte inégale pour obtenir le service de la grue ou disposer des outils indispensables. La géographie même de la prise des repas témoigne de ces divisions : seuls les salariés intégrés déjeunent ensemble. De fait, 80 % des ouvriers sont externalisés, la cascade de sous-traitants et le recours systématique aux agences d’intérim permettant de couvrir des illégalités largement tolérées. Les intérimaires ne signent de contrat qu’à l’issue de leur mission, ce qui permet d’y mettre fin à tout moment.

En dépit des progrès sur les conditions de travail, les chantiers restent exténuants physiquement. « Je suis frappé par le nombre de jeunes ouvriers qui, dès 30 ans, portent une ceinture dorsale », écrit Nicolas Jounin, qui cite aussi cette remarque d’un ferrailleur marocain : « Un ouvrier du bâtiment qui vit après 65 ans, c’est qu’il a été fainéant. » Le constat est aussi cinglant sur la comptabilisation des accidents du travail, souvent escamotés, et sur la parodie de sécurité à l’occasion d’une inspection. Pourtant noté « docile et assidu », Nicolas Jounin se révolte contre l’humiliation que lui fait subir un chef d’équipe ou alerte l’inspection du travail sur les pratiques d’une agence d’intérim. L’affaire ira jusqu’au tribunal correctionnel… pour voir prononcée une relaxe générale.

« Chantier interdit au public » de Nicolas Jounin. Ed. La Découverte, 276 pages, 23 €

Isabelle Rey-Lefebvre

Article paru dans l’édition du 15.03.08

Master

Le secrétariat sera fermé vendredi 7 mars.

Message de Michel Joubert : cours « Lecture de textes classiques »

Entrées de travail sur Durkheim :

Adaptation sociale
Anomie
Autorité
Classes sociales
Comparaison (méthode)
Conscience collective
Crime
Discipline
Dispositions
Division du travail
Droit
Education
Education morale
Etat / société
Famille
Femme (condition de la)
Habitudes
Inculcation
Individu, individualisme

Institutions sociales
Morale (autorité, conscience)
Moralisme
Morbidité sociale
Morphologie sociale
Normal / pathologie
Objectivité, objectivation (méthode)
Obligations
Organes
Organicisme
Pédagogie
Prénotions (méthode)
Régularités, type social (méthode)
Religion
Représentations collectives
Sacré
Socialisation
Socialisme
Solidarité (mécanique, organique)
Valeurs, jugements de valeurs
Vie sociale

Recrutements : 19MCF0442 et 19PR0388 (avec 70e section)

19MCF0442 : sociologie et démographie

Université Paris 8
N° de l’emploi : 0442 Nature de l’emploi : MCF Section CNU : 19e section HISTOIRE, LITTERATURE, SOCIOLOGIE
Profil : SOCIOLOGIE ET DÉMOGRAPHIE

Enseignement filières de formation concernées
LICENCE : CONNAISSANCE DES SOCIETÉS CONTEMPORAINES
MASTER : APPRENTISSAGE DE LA LECTURE DES DONNÉES DEMOGRAPHIQUES

objectifs pédagogiques et besoin d’encadrement DANS LES CONNAISSANCES DE BASES, LA DÉMOGRAPHIE EST INDISPENSABLE À LA COMPRÉHENSION DES TRANSFORMATIONS DE LA SOCIÉTÉ

Recherche équipe ou unité de recherche prévue, ou discipline émergente ou innovation en cohérence avec le volet recherche du contrat quadriennal de l’établissement Laboratoire(s) d’accueil :

Type (UMR, EA, JE, ERT) N° Nombre de chercheurs (le cas échéant) Nombre d’enseignants-chercheurs
UMR GTM, GENRE TRAVAIL ET MOBILITÉ, CNRS PARIS 10 PARIS 8
UMR-CSU, Cultures et sociétés urbains, CNRS PARIS 8
UMR URMIS, CNRS PARIS 7 PARIS 8
GETI LABORATOIRE D’ACCUEIL P8

19PR0338 (avec 70e section)  » Sociologie de la formation des élites au Maghreb »
Note A l’occasion de la visite dans notre département (lors de notre journée d’étude du 13 mars) du Président de l’université Paris 8, ce dernier nous a annoncé le retrait du poste du concours national (19PR0388 19ème et 70ème sections).

Nature : N° : CNU : PR 0388 19ème et 70ème Méditerranée – Monde maghrébin
Profil : Sociologie de la formation des élites au Maghreb
Compte tenu des axes de recherche engagés par l’équipe d’accueil Erasme 3389 et des enseignements dispensés dans le cadre du master recherche « Relations euro-méditerranéennes -monde maghrébin », le profil doit intégrer les problématiques concernant la formation des élites au Maghreb, en s’appuyant sur une sociologie comparée des systèmes éducatifs au Maghreb ainsi que sur l’étude des migrations intellectuelles.
Equipe(s) de recherche concernée(s) le cas échéant :
EA 3389

sources : page « profils longs » sur le site de l’université

Contacts : Jean-François Laé, président de la commission de spécialistes de la section 19 du CNU.