Archive for novembre, 2006

« Découvrir » l’impossible sur la pauvreté

Présentation du séminaire co-organisé par Daniel Terrolle, maître de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8 : « Découvrir » l’impossible sur la pauvreté : zones frontières et nouveaux enjeux de recherche, qui aura lieu à partir de février 2007.

Ce séminaire ayant pour objet la « pauvreté extrême » ou « les plus dominés » vise à favoriser un échange aussi libre et large que possible, sur les cadres théoriques, les méthodologies, les présupposés « scientifiques », et les expériences vécues du terrain ; mais il entend aussi constituer un espace de liberté afin d’objectiver les contraintes qui pèsent sur les chercheurs : respect des personnes « cassées » (gestion des outils de recherches afin de limiter le voyeurisme et le regard intrusif) et protection de leur vie contre les risques de dérapages (demandes policières), stratégies institutionnelles de dénonciation lorsqu’ils tentent de mettre en lumière les logiques de pouvoir s’exerçant tant sur les « pauvres » que sur eux-mêmes, ou lorsqu’ils rendent compte des mécanismes de production des espaces d’accueil et d’action humanitaire. Ce ne sont là que quelques exemples qui indiquent que les études sur la pauvreté posent question dans un univers traversé par des enjeux sensibles.
Programme du séminaire au format PDF

Précarité en échange, un livre de Celia Bense Ferreira-Alves

Celia Bense Ferreira-Alves a effectué sa thèse, à l’université Paris 8, sous la direction de Henri Peretz. Un livre, basé sur cette thèse, a été publié le mois dernier par les éditions « Aux lieux d’être » : Précarité en échange, Enquête sur l’implication au travail.
Elle nous écrit :

Cet ouvrage est issu de la monographie d’un théâtre élaborée dans le cadre de la rédaction d’une thèse de sociologie soutenue en décembre 2005.
Il s’appuie sur une partie des résultats obtenus et issus de l’analyse des différents participants au fonctionnement de ce théâtre afin de mettre l’accent sur les ressorts de leur implication dans le fonctionnement de l’organisation.
Les divers personnages, leurs rôles sociaux, leurs parcours et toute l’épaisseur de leurs interactions sont décrits dans leurs situations spécifiques. Cependant, parce que celles-ci sont sans cesse mises en relation avec d’autres situations de travail dans des mondes forts éloignés, cette étude permet de donner au processus d’implication tel qu’il est décrit une portée bien plus générale. Ainsi, au coeur de l’implication dans une entreprise renommée, productrice de biens et de services artistiques, se trouve la valorisation du statut rendue possible par l’obtention de biens symboliques au travers, à la fois, de l’établissement de relations personnelles avec un leader charismatique et de l’exercice quotidien des différents faisceaux de tâches. La prégnance de la valeur symbolique du bien ou service artistique agissant en permanence sur la définition des conditions de travail à laquelle les participants procèdent.

Celia Bense Ferreira-Alves : Précarité en échange, Enquête sur l’implication au travail
Résumé de l’ouvrage
Celia Bense Precarite en echangeRaoul et Dylan sont acteurs, Alex est metteur en scène, Pascal régisseur, Isabelle habilleuse, Gérald et Ugo placeurs. Dans ce théâtre, ils sont cadres, techniciens, employés ; permanents, intermittents ou vacataires ; participants de longue date, ou ne faisant que passer. Tous travaillent pour qu’existent des spectacles exigeants et régulièrement auréolés de succès. Mais derrière la scène se joue au quotidien un autre drame, dont le canevas est partagé par toute entreprise productrice de biens et de services. Quels sont les ressorts et les motifs de l’implication au travail ? Pour quelles raisons souhaite-t-on se maintenir dans une organisation donnée ? Et quel prix chacun est-il prêt à payer pour cela ? En échange de leur participation à une entreprise à l’image gratifiante et de la fréquentation d’un patron charismatique, certains consentent en effet à une situation d’emploi instable et limitent leur possibilité d’accéder à un emploi de meilleur niveau. En suivant sur le long terme la vie de ce théâtre, Celia Bense Ferreira Alves s’est employée à dévoiler les tenants du jeu complexe qui, au-delà des contraintes du marché de l’emploi, lient entre eux les membres d’une organisation et les font adhérer à son style de fonctionnement. Au risque, pour certaines catégories de personnel, d’une précarité masquée par la valeur accordée dans notre société à certains biens symboliques.

Un livre publié par les éditions Aux Lieux d’être (ISBN : 2916063196)
L’auteur : Celia Bense Ferreira Alves est sociologue. Chercheuse associée au Groupe de recherche sur l’éducation, le travail et les institutions (GETI), elle enseigne à l’université Paris 8 Vincennes.

Voici ce qu’en dit Libération :

La promo du mois – Honneur et précarité – Par Stéphanie PLATAT
QUOTIDIEN : lundi 11 décembre 2006
Précarité en échange. Enquête sur l’implication au travail, Celia Bense Ferreira Alves, Aux lieux d’être, coll. «Mondes contemporains», 244pp., 19,50 €.

C’est l’histoire du théâtre du Cercle, et surtout, de ses employés. De l grande figure du directeur-metteur en scène, Alex Meadow, au serveur d restaurant de 30 couverts. Celia Bense Ferreira Alves a décortiqué e analysé pendant cinq ans le fonctionnement d’un théâtre, qui ressembl finalement à tous les établissements de spectacle vivant de France, pour montrer jusqu’où les salariés sont prêts à aller en échange d’un travail a côté d’un personnage charismatique et dans un lieu fascinant. «Une incertitude élevée dans l’exercice de la profession, une production principalement organisée par projets de courte durée, une relation de travail éphémère et non routinière entre employeur et employé, une demande d’emploi supérieure à l’offre» : voici résumée la définition d’un emploi dans un théâtre. Ils sont trois à tenir les rênes du théâtre, mais c’est autour d’Alex Meadow que tout s’organise. C’est pour lui que les acteurs sont prêts à faire de petites croix sur leurs ambitions salariales et leur sécurité professionnelle.
Explication de Celia Bense Ferreira Alves, sociologue : «Le caractère unique et secret de toute production associé au processus de sélection des acteurs conduit ceux-ci à être redevables à Alex Meadow de leur élection.» C’est également pour avoir l’honneur de travailler avec le directeur que l’armada des coulisses renonce à un travail stable et au CDI. Exemple type : celui de Ludovic, qui a commencé comme stagiaire au Cercle et dont les CDD de régisseur général sont toujours renouvelés. (…)
La suite ici

Le Compte-rendu de Marlène Benquet sur liens-socio est plus développé :

L’ouvrage de Celia Bense Ferreira Alves Précarité en échange : enquête sur l’implication au travail, porte sur les types d’engagement au travail des différents individus impliqués dans la production de représentation théâtrale.

Refusant d’expliquer l’implication au travail comme l’effet mécanique de la pression exercée par le marché sur des salariés anxieux de perdre leur emploi, l’auteur tente, en exhibant les motifs intrinsèques à l’organisation du travail et aux interactions s’y déployant, de répondre à la question : comment maintient-on sa participation au fonctionnement d’une organisation ? Quelles sont les raisons du consentement à la réalisation de tâches prescrites en vue de la satisfaction d’un but commun ? (…)
la suite sur liens-socio.org

Fermeture du secrétariat Master

Le secrétariat du master (salle B 348) sera fermé du lundi 27 novembre au jeudi 30 novembre inclus.

Crises et politiques du logement

Claire Lévy-Vroelant, professeure de sociologie à l’université Paris 8, participera au colloque franco-britannique « Crises et politiques du logement en France et au Royaume-Uni » les 15 et 16 décembre 2006. Son intervention a pour titre « Quelle mise en œuvre du « droit au logement »? Enseignements d’une approche historique ». Le programme du colloque se trouve sur http://crec2006conference.ouvaton.org/.

Pratiques de découvertes et découvertes de pratiques

PRATIQUES DE DÉCOUVERTE ET DÉCOUVERTE DE PRATIQUES, à cent trente lieues de PARIS 8

textes : Agnieszka, Angélica, Bettina, Chams, Icela, Ingolf, Ismaël, Léandre, Malika, Michel, Nabila et Stanislas
choix et légendes des photos : Amy et Hawa

STAGE DE TERRAIN (28/10-4/11/06) à Brégnier-Cordon (01) –
Ont participé 12 étudiants en L3, encadrés par Ingolf Diener et Michel Samuel, avec le concours d’André Julliard (CNRS), ethnologue chargé de créer un musée sur « Le Rhône, sa vie et ses hommes » à Brégnier-Cordon, lieu d’un des six «aménagements» du Haut-Rhône réalisés par la Compagnie Nationale du Rhône. Depuis 1984, un barrage détourne le débit principal du fleuve dans un canal de dérivation pour alimenter une centrale hydroélectrique et y laisse, avec un désormais « vieux Rhône », un écosystème bien modifié » (Agnieszka et Ingolf).

douze etudiants cascade de Glandieu
« Les douze étudiants et les deux enseignants devant la cascade de Glandieu, près de notre lieu d’hébergement »

« On s’est retrouvés dans ce hameau au bord du Rhône, entourés de vaches et de moutons. Une boulangerie à deux minutes, puis rien à dix kilomètres à la ronde. À la fois loin du tumulte urbain et proche du « silence » de la nature, on se retrouve un peu soi-même » (Chams).
« Douze étudiants, huit filles dont deux végétariennes, six dîners à préparer. Cette équation n’aurait pas trouvé de solution sans le sens des responsabilités de certaines. Cela aurait pu prendre des allures militaires sans l’exubérance de certains. Ce séjour nous aura appris l’importance du temps consacré à l’intendance dans un groupe aussi hétérogène » (Ismaël et Léandre).

Pique nique premier jour
« Pique-nique, le premier jour, au bord du « vieux Rhône »

« Au bout  d’une semaine,  le groupe a été un  vrai acteur de sa formation. Il y avait une volonté de faire de cette  dernière une vraie expérience d’échanges socioculturels, avec un grand désir d’apprendre.  Et de l’esprit critique  et une curiosité  infinie.   Une semaine qui  a permis la naissance d’une vraie expérience humaine et surtout la naissance d’une histoire, une histoire de groupe » (Malika).
« La promiscuité a permis une explosion d’interactions dans une bulle sociale et culturelle, dont le contexte est représentatif de la diversité de nos origines : sénégalaise, mexicaine, colombienne, polonaise, française et algérienne (kabyle). Un va-et-vient entre ces cultures a permis à chacun de transmettre et d’apprendre des pratiques multiples, comme les danses, les cuisines et les langues » (Bettina et Nabila).

echange culturel danse dans le gîte
« Échange culturel autour de la danse, le soir dans notre gîte (La Maison des Isles du Rhône) »

« Accompagner des étudiants sur le terrain permet de préparer collectivement chaque moment de recueil de données, de mettre en débat les impressions que chacun retire des entretiens ou des observations réalisés ensemble, et, à travers des échanges, de faire surgir des thèmes d’étude et de construire pas à pas des questionnements, ceux des autres et le sien » (Michel).

place de l église de brangues ancien maire Max Bataillon nous parle des inondations du Rhône
« Sur la place de l’église de Brangues, l’ancien maire, Max Bataillon, nous parle des inondations du Rhône »

« Ce stage fut l’occasion de partager nourriture et boissons entre étudiants et enseignants. Nos « maîtres » n’ont perdu ni leur savoir ni leur charisme, mais leurs bureaux. Remercions André Julliard, qui nous a montré un avenir possible de notre formation. Celui-ci connaît le terrain : il a partagé avec nous orientations et informations » (Angélica et Icela).
« Rendu curieux par le dépaysement, chaque étudiant a construit une problématique à partir des particularités locales de ce terrain : tourisme, identités, peupliers, symbolique, pêche, mémoire, moutons. Chaque démarche personnelle a orienté le choix des entretiens et des observations à réaliser » (Stanislas).

Notre salle de travail
« Notre salle de travail dans notre lieu d’hébergement »

La littérature érotique : un livre de Yuan-Ju Li

Yuan-Ju LI, étudiante taiwanaise, est doctorante en Sociologie à Paris VIII après avoir préparé sa maîtrise et son DEA sous la direction de Jean-Pierre Martinon. Elle a publié La littérature érotique en France au XXe siècle. De l’interdit à la liberté de publication. En français et en chinois. Taiwan, ed. Tonsan, 2006. Préface de J-P. Martinon. [ISBN : 986-7021-05-3, édition en français]

Dès les années 1970, au fur et à mesure que la demande de liberté sexuelle se développe, les textes et les images évoquant le sexe et les pratiques érotiques ou pornographiques ne sont plus de l’ordre du privé et du caché mais sont étalées au grand jour. De privée, l’intimité du corps et de ses pratiques devient publique. Elle fait partie de la vie quotidienne et s’affiche en ville. Dans la littérature, les films, la publicité, dans les bandes dessinées aussi et à la télévision bien sûr, le sexe et le corps (surtout celui des femmes) sont les objets fétiches des publicitaires, des illustrateurs et des écrivains. Ce texte montre comment cette déferlante de la revendication du « droit du corps » et de la liberté sexuelle apparaît, transparaît dans tous les phénomènes sociaux et culturels en France. De l’interdit et du règlement à la liberté plus ou moins contrôlée: voici l’argumentaire de ce texte.

La litterature erotique en France Li yuan ju Tonsan

Un sociologue à la télé : T. Sauvadet

Thomas Sauvadet, sociologue et docteur de l’université Paris 8, était l’un des invités de l’émission « Face à Alain Minc » diffusé sur la chaîne Direct8, samedi 4 novembre 2006, en raison de la sortie de son livre Jeunes dangereux, jeunes en danger, comprendre les violences urbaines (éditions Dilecta, 2006).
Ci-dessous, un extrait de l’émission.
Thomas Sauvadet
Thomas Sauvadet, dans l’émission « Face à Alain Minc », novembre 2006 (format Quicktime)

T. Sauvadet était aussi présent dans un reportage de l’émission « C dans l’air », lundi 6 novembre 2006 (sur France5, 18h)
logo c dans l airT. Sauvadet C dans l air
lien vers le reportage de « C dans l’air » (format Quicktime)

Thomas Sauvadet était sur le plateau de l’émission « Mots Croisés », lundi 6 novembre 2006, 22h30, sur France2 :
logo mots croises yves calvi france2T. Sauvadet France2
Extrait de l’émission au format Quicktime (.mov)

Enfin, il a participé à l’émission « Bouge la France ! » sur la chaîne Public Sénat, le lundi 13 novembre, 22h30 :
logo public senatSauvadet public senat bouge la france
Extrait de l’émission « Bouge la France », format Quicktime (.mov)

Thomas Sauvadet est un jeune sociologue français, ancien enseignant au département de sociologie de l’université Paris VIII (jusqu’en 2006). Après avoir réalisé une thèse de sociologie sous la direction de Michel Joubert, il est actuellement co-responsable d’une étude quantitative et qualitative longitudinale sur les conduites à risque des 13/25 ans [Mission de prévention des risques du Conseil Général de la Seine-Saint-Denis]. Il est l’auteur de nombreux articles et de deux ouvrages : Jeunes en danger, jeunes dangeureux. Comprendre les violences urbaines, aux éditions Dilecta, et Le Capital guerrier : Solidarité et concurrence entre jeunes de cité, aux éditions Armand Colin.