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Appel à contributions : Les Métiers du patrimoine en France : Identités, formations, interrelations professionnelles au service du patrimoine. XIXe-XXIe siècles

mardi 2 décembre 2014

Dans le prolongement du colloque consacré aux métiers du patrimoines, tenu en mai 2014 aux Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine, et organisé par les Archives nationales, le Centre de recherches historiques : Histoire des pouvoirs, savoirs et sociétés (université Paris 8), l’IDEFI Créatic (université Paris 8), Médiadix (Université Paris Ouest Nanterre La Défense) et la direction générale du ministère de la Culture, la revue In Situ, revue des patrimoine souhaite consacrer un numéro à ce thème.
En faisant du patrimoine en France un champ d’intervention politique, la Révolution française fut aussi la matrice d’une nouvelle identité professionnelle. Le 25 Nivôse an II (14 janvier 1794), la Commission temporaire des arts et la Commission d’instruction publique édictèrent des « Instructions sur la manière d’inventorier et de conserver, dans toute l’étendue de la République, tous les objets qui peuvent servir aux arts, aux sciences et à l’enseignement ». Ce texte est considéré comme l’acte de naissance du professionnel du patrimoine, intermédiaire entre l’artiste et le gestionnaire , dont les compétences spécifiques sont mises au service du patrimoine. Pourtant, dès la Révolution française, ces compétences sont également revendiquées, voire contestées, par d’autres acteurs (politiques, artistes, érudits, …).
La littérature scientifique sur les identités professionnelles dans le monde du patrimoine est pauvre . La littérature professionnelle est en revanche plus riche mais aussi plus éclatée entre les différents secteurs (archives, archéologie, monuments historiques, bibliothèques, musées, ethnologie), même si nous y trouvons des réflexions communes : par exemple sur l’informatique et le numérique , la question de l’accueil des publics et de la médiation en général ou les liens entre patrimoine et recherche.
De même, les débats techniques, nombreux et de qualité, dans la presse professionnelle abordent rarement et de manière frontale les effets provoqués par les interrelations professionnelles dans les processus de patrimonialisation et la gestion du patrimoine en général. La variété des acteurs est pourtant grande : élus, universitaires, amateurs, gestionnaires, etc. Et le monde des professionnels du patrimoine n’est lui-même pas exempt de tensions internes, entre secteurs (archives, bibliothèques, musées, monuments historiques, ethnologie…), entre tutelles administratives et politiques (ministère de la Culture, ministère de l’Enseignement supérieur et recherche, collectivités territoriales, instituts, agences et établissements publics), entre spécialités (conservateurs et techniciens entre autres), entre professionnels de la culture et de la médiation,…
Depuis le XIXe siècle, cette hétérogénéité professionnelle s’est trouvée confirmée par une multiplication des formations : l’Ecole nationale des chartes, l’Ecole du Louvre, l’Institut national du Patrimoine (Paris et Saint-Denis), l’Ecole nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (Villeurbanne), les centres régionaux de formation aux carrières des bibliothèques, et depuis les années 1980 le réseau du Centre national de formation professionnelle territoriale et la multiplication des formations universitaires (DUT, licences et masters spécialisés) . Ce phénomène est-il la conséquence ou la source de cette multiplication des acteurs ? A-t-il fragilisé la défense des patrimoines ?

Dans le cadre des études et recherches sur les processus de patrimonialisation et de l’histoire du patrimoine en France, ce numéro d’In Situ s’interrogera sur les relations entre tous les métiers du patrimoine (ses acteurs, professionnels et bénévoles, leur sociabilité, les modes de formation professionnelle, les mécanismes de construction des identités professionnelles) et l’évolution d’un secteur important de la vie économique, sociale et politique. Quels rôles ont joué ces a cteurs dans la défense du patrimoine ? Sous quelle forme (école, association, syndicat, sociétés savantes …) ? Quelle définition du patrimoine proposent-ils ? Comment « fabriquent"-ils le patrimoine (médiations, relations avec le monde universitaire et politique...) ? Quels métiers le thème de la défense du patrimoine a t-il fait apparaître ou disparaître ? Quels effets a-t-il eu et a aujourd’hui sur le monde des amateurs et bénévoles ?


Quatre thèmes sont retenus ici dans ambition d’exhaustivité :
• Les acteurs, professionnels et non professionnels, publics et privés, de la patrimonialisation et la construction d’un champ d’intervention publique
• Les processus de professionnalisation : quels métiers pour quels patrimoines ?
• Les concurrences professionnelles (ex. : conservateur / technicien / chercheur)
• Les relations entre professionnels et non professionnels du patrimoine (le public, acteurs politiques, gestionnaires, mécènes, enseignants…) : concurrence, complémentarité, alliances ?


Propositions
Cet appel à contributions s’adresse aux professionnels du secteur et aux chercheurs (économistes, historiens, historiens de l’art, politistes, juristes, sociologues, ethnologues, scientifiques de l’information, sciences et techniques, …).
La France est le périmètre étudié mais les approches comparatistes seront les bienvenues. Les interventions concerneront la période contemporaine, depuis la Révolution française.
Les textes proposés ne devront pas se limiter un simple retour d’expérience.
Les communications devront être envoyées avant le 1er septembre 2015, à l’adresse suivante : marie-cecile.bouju02@univ-paris8.fr
Les textes pourront faire jusqu’à 35 000 signes et pourront être accompagnés d’illustrations. Les auteurs devront impérativement suivre les recommandations éditoriales de In Situ (http://insitu.revues.org/401)