EA 1571

Accueil > Activités > Thèses et soutenances > Soutenance de la thèse de doctorat d’Irène Favier, sous la direction de (...)

Soutenance de la thèse de doctorat d’Irène Favier, sous la direction de Danielle Tartakowsky : La convoitise des confins. Luttes foncières et redéfinition du national dans le Haut Marañón péruvien (1946-2009)

mercredi 5 novembre 2014

La soutenance aura lieu le lundi 1er décembre à 9h30 dans la salle des thèses de l’espace Gilles Deleuze (bâtiment A) de l’Université Paris 8 (ligne 13, station Saint-Denis Université).
Vous trouverez les moyens d’accès à l’Université Paris 8 en consultant ce lien.

Le jury est composé de :
- Annick Lempérière (Paris 1)
- Denis Pelletier (EPHE)
- Geneviève Verdo (Paris 1)
- Paulo Drinot (UCL)
- Danielle Tartakwosky (Paris 8)
- Olivier Compagnon (IHEAL.)

Résumé :
Angle mort de la construction nationale péruvienne, le Haut Marañon est habité par les populations indigènes awajún et wampis, et décrété terre de mission chrétienne au milieu du XXème siècle. Ce territoire amazonien, situé au nord-est du pays sur une zone frontalière disputée avec l’Equateur depuis les débuts de l’ère républicaine, fait l’objet d’un projet d’intégration à la sphère étatique et nationale. Colonisation interne par des populations paysannes métisses, exploration du sous-sol préalable à l’élaboration de plans d’extraction minière, pénétration des pratiques narcotrafiquantes, institutionnalisation des oeuvres scolaire et médicale : de confin relégué à un statut d’invisibilité, le Haut Marañon devient alors un front de progression de la "société englobante”, nationale puis internationale. Cette recherche retrace l’histoire de la "rencontre" entre deux sphères culturelles, indigène et englobante, dont le Haut Marañon est le théâtre, de l’arrivée des jésuites en 1946 à 2009, date du Baguazo, un conflit sanglant survenu dans la ville de Bagua entre indigènes et forces de police. La thèse montre que loin de se limiter à une simple absorption du marginal par le national, cette rencontre a suscité l’intérêt d’une société civile encore en gestation, et précipité une remise en question partielle du paradigme historique de construction nationale, jusqu’alors sous-tendu par des logiques socio-raciales discriminantes et inégalitaires.