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Soutenance de la thèse de doctorat de Mélisande LEVENTOPOULOS, sous la direction de Danielle Tartakowsky : La construction collective d’un regard critique. Les catholiques et le cinéma dans la France du XXe siècle (1895-1995)

dimanche 20 octobre 2013

La soutenance aura lieu à l’espace Gilles Deleuze de l’Université Paris 8, le samedi 30 novembre 2013 à 9h30.
Le jury est constitué de Daniel Biltereyst (Université de Gand), Frédéric Gugelot (Université de Reims), Laurent Le Forestier (Université Rennes 2), Jean-Marc Leveratto (Université de Lorraine), Denis Pelletier (EPHE), Danielle Tartakowsky (Université Paris 8, directrice de thèse).

Ce travail interroge les rapports entre l’imposition du cinéma comme média de masse et la redéfinition d’un groupe social missionnaire – le monde catholique français – au cours du XXe siècle. La thèse décrit la construction, contrainte par les contingences de la récession religieuse, d’un regard confessionnel cinéphile dans ses tiraillements axiologiques et militants. Une première période, entre 1895 et 1928, voit l’attribution catholique d’un sens social au cinéma alors que communistes et laïques envisagent l’appropriation du média à des fins propagandistes concurrentes. Du fait du caractère systématique, innovant et précurseur de sa démarche, l’Église devient dès lors un pionnier de l’action cinématographique. Au cours de la deuxième période, s’échelonnant de 1928 à la fin de la Seconde guerre mondiale, la nature avant-gardiste de l’activité médiatique catholique se précise dans le recours institutionnalisé au dispositif réceptif. À l’heure du Front populaire, la mobilisation cinématographique atteint en cela un premier paroxysme ; elle est indirectement couronnée par l’émission par le pape Pie XI de l’encyclique Vigilanti cura. La troisième période, se clôturant en 1958, situe l’inventivité catholique du côté de l’action culturelle. Durant l’après-guerre, la politique culturelle de l’Église se recompose ainsi au gré des réseaux cinéphiliques comme au fil des coups d’éclats critiques. Enfin, une période de normalisation du rapport religieux au cinéma s’ouvre à partir de 1958, avant d’être confirmée par le concile de Vatican II. Tandis que les liens cinématographiques se distendent puis s’effacent, le catholicisme français voit ses pratiques s’enliser dans la réaction cinéphobe.