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Soutenance de la thèse de doctorat d’Anne-Marie CHENY, sous la direction de Joël Cornette : Une bibliothèque byzantine entre Renaissance et Grand Siècle. Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637) et la fabrique du savoir

mercredi 2 octobre 2013

La soutenance aura lieu au Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis, le 19 octobre 2013, à 14h.

Le jury est constitué de Marie-France Auzépy (Université Paris 8), Joël Cornette (Université Paris 8), Jean-Pierre Duteil (Université Paris 8), Nicolas Le Roux (Université Lyon II), Benoist Pierre (Université de Tours), Denise Turrel (Université de Poitiers).

Cette thèse rend compte du « fonds byzantin » d’une bibliothèque privée et provinciale du premier XVIIe siècle, et de l’action d’un homme, Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637), qui a joué un rôle précurseur dans le développement des études byzantines en France.

Elle s’articule autour de trois interrogations majeures : comment le réseau de correspondance de Peiresc s’est constitué puis organisé pour permettre la constitution d’une « collection byzantine » dans une bibliothèque privée, géographiquement éloignée de la capitale culturelle parisienne ? Quels sont les ouvrages byzantins qu’un conseiller au parlement d’Aix-en-Provence possède dans la première moitié du XVIIe siècle ? Pourquoi s’intéresser à Byzance, une trentaine d’années avant la parution du Corpus Byzantinae Historiae ?

Cette recherche transmet des informations inédites sur les livres présents dans cette bibliothèque, l’une des plus importantes du temps (5 000 titres environ), sur l’importance du réseau de correspondance de Peiresc au Levant et en Afrique du Nord, un espace qui transcende les frontières aussi bien politiques que confessionnelles, capable de faire dialoguer, en un pacte érudit supérieur aux divisions religieuses, un pasteur protestant, un savant jésuite et un voyageur musulman. Peiresc fut aussi à l’origine du premier cercle de coptisants en France, formé de deux protestants (dont un pasteur), d’un jésuite, d’un minime, d’un oratorien et d’un capucin, au moment même où – nous sommes en 1633 – la guerre de Trente ans fait rage en Europe

Cette recherche a aussi le désir de comprendre la place qu’occupe l’Empire romain d’Orient dans l’univers intellectuel d’un érudit né cinquante ans après la parution de Gargantua et mort l’année où Descartes publie le Discours de la méthode.

Ce travail a enfin l’ambition de montrer que les études byzantines ne sont pas nées en France sous Louis XIV et ne sont pas uniquement un enjeu politique lié au rêve impérial du Grand Roi. L’étude de la bibliothèque et des « papiers Peiresc » permet de formuler l’idée que Byzance appartient pleinement à la culture d’un lettré du premier XVIIe siècle.