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9- 10/02/81 - 4

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Gilles Deleuze - Spinoza cours du 10/02/81 Transcription : Jean-Charles Jarrell

...fini à un ensemble infini qui réclame lui-même une cause. C’est uniquement sous cette forme que la preuve serait concluante. Si je peux... Le monde est une série indéfinie de causes, d’effets et de causes... Si je peux légitimement conclure de la série indéfinie des effets et des causes à une collection, à un ensemble des causes et des effets, que j’appellerai le monde, cet ensemble de causes et d’effets doit lui-même avoir une cause. Bon... Kant va critiquer la preuve cosmologique, il va dire : « mais enfin, c’est une pure erreur logique cette preuve, c’est une pure erreur logique parce que jamais vous ne pouvez considérer une série indéfinie comme si c’était un ensemble -une série indéfinie successive-, comme si c’était un ensemble infini de coexistence. Bon... Ma question, alors, vous comprenez ma question : nous on est convaincu d’avance, je suppose, on dit : mais c’est évident que je ne peux pas, de quel droit est-ce qu’en effet... Si une série est indépendante -vous voyez la valorisation du temps que ça implique, cette découverte de l’indéfini... Parce que si la série indéfinie des causes et des effets ne peut pas être assimilée à une collection infinie, c’est uniquement parce que la série indéfinie est inséparable de la constitution de la synthèse dans le temps. C’est parce que le temps n’est jamais donné, c’est parce qu’il n’y a pas une collection du temps, tandis qu’il y a des collections spatiales, c’est parce que le temps ne fait pas de collections que l’indéfini est irréductible à l’infini. Si bien que ce n’est pas étonnant que ce point de vue de l’indéfini, qui nous paraît très simple, en fait, il implique une valorisation étonnante de la conscience du temps. Il implique que la philosophie ait fait cette mutation qui fait passer tout le cogito, c’est à dire le « je pense », dans une espèce de « je pense le temps » au lieu de « je pense l’espace ». Or c’est vrai que la philosophie du 17eme siècle, c’est « je pense l’espace ». Et que c’est au nom de l’espace qu’ils se donnent le droit de considérer que le temps, finalement, est très secondaire et que, dès lors, je peux constituer une série indéfinie dans le temps en une collection de simultanéités dans l’espace. En d’autres termes, ils croient à un espace infini. Dès lors, ils pensent à la possibilité d’un infini actuel et, en quelque sorte, ils se battent sur deux fronts. Vous comprenez ? Ils se battent contre le finitisme, d’où tous ces auteurs, que ce soit Descartes, que ce soit Malebranche, que ce soit Spinoza, que ce soit Leibniz, vont refuser, là, vont refuser tout le temps l’hypothèse des atomes. Ça va être leur ennemi. Ça, ils dénoncent, il n’y a pas un de ces auteurs qui ne s’en prennent... « surtout ne croyez pas que ce dont je vous parle, ce soient des atomes ». Leibniz, tout le temps, quand il parle de ces infiniment petits, il dit : « les infiniment petits, rien à voir avec les atomes ». Vous voyez pourquoi... Un atome, ce n’est pas du tout un infiniment petit. Et d’autre part... Et eux, si vous vous mettez à leur place, c’est pour eux que... tout se renverserait , si on se met à leur place, c’est à dire, je veux dire... c’est pour eux que l’argument de Kant, c’est complètement des médisances. Quelqu’un dirait à un homme du 17eme siècle : « Tu n’as pas le droit de convertir une succession dans le temps en une collection dans l’espace... », et bien, cette formule, elle-même, elle est vide, parce que elle ne prend un sens, cette formule « je n’ai pas le droit de convertir une succession dans le temps en une coexistence dans l’espace, en une simultanéité dans l’espace », ça n’a de sens que si j’ai dégagé, encore une fois, une forme du temps qui ne fait pas ensemble. Une forme du temps immédiatement et irréductiblement sérielle. Une conscience sérielle du temps, telle que l’ensemble du temps soit une notion dénuée de sens. Si j’ai dégagé dans une conscience du temps une réalité sérielle et irréductiblement sérielle du temps, à ce moment là, en effet, je suis dans des conditions telles que je ne peux plus convertir des séries temporelles en agrégats ou en ensembles spatiaux. Bon, est-ce que ça n’est pas la même chose, je veux dire est-ce qu’on ne retrouve pas -comme ça ça nous permettra d’en finir pour aujourd’hui... Je disais, il y a deux branches des mathématiques, les grandeurs supérieures aux nombres, et au contraire le nombre indépendant par rapport aux grandeurs, en gros ce que j’appelais le thème grec et puis le thème indien, et là, maintenant, du côté de la tendance où le nombre est plus profond que la grandeur, et finalement pilote la grandeur. A la limite, cette indépendance du nombre, elle ne peut se fonder que sur une conscience du temps, car en effet, qu’est-ce que c’est que l’acte de la synthèse temporelle ou bien plus, l’acte de la synthèse du temps par lequel je produis une série indéfinie ? L’acte de la synthèse du temps par lequel je produis une série indéfinie, c’est le nombre. C’est le nombre, avec la possibilité la plus simple - ça se complique ensuite - mais avec la possibilité toujours d’ajouter un nombre au nombre précédent. C’est le nombre qui exprime dès lors le « je pense » à l’état pur, à savoir l’acte de la synthèse par lequel je produis la série indéfinie dans le temps. Au contraire, l’autre racine, c’est la conscience sans doute la plus aiguë de l’espace. C’est la conscience sans doute la plus aiguë de l ‘espace qui me fait vivre en tant qu’homme comme l’être dans l’espace, celui qui est danse l’espace. A ce moment là - et le temps n’est strictement qu’un auxiliaire, comme ils disent tous à ce moment là, un auxiliaire pour la mesure de l’espace. Alors là, qu’il y ait eu une mutation dans la pensée, lorsque la pensée s’est confronté non plus à son rapport direct avec l’espace mais avec son rapport direct avec le temps... Or je veux dire que parfois il y a des textes qui sont comme à cheval, mais comprenez, en fait c’est très bizarre les textes qui paraissent à cheval, parce que c’est un peu suivant la teinte de notre âme, âme moderne ou pas... Je vous ferai remarquer que tout change actuellement, parce que d’une certaine manière je me demande si on est pas revenu à une espèce de 17eme siècle, mais par des détours. Je dirais que, presque, si j’essayais de situer alors, mais vraiment en faisant du grand vol d’oiseau... Le grand vol d’oiseau, c’est quoi ? Ça a été une période où le problème principal, comment dire, cessant toute affaire urgente cessant, finalement, l’affaire urgente, c’était quoi ? C’était : mon rapport avec le temps, et c’est ça qui a défini la pensée moderne pendant très longtemps, la découverte du temps, c’est à dire la découverte de l’indépendance du temps, que j’étais un être temporel et pas simplement un être spatial. C’est certain, je ne crois pas que, pour le 17eme siècle, je sois fondamentalement un être temporel.

Ça implique des choix, ça implique, je ne sais pas, toutes sortes de choses, mais, quand je dis à partir du 18eme siècle, ce qui fait la rupture, ce qui fait la réaction contre la philosophie classique, c’est ça. C’est la découverte : je suis un maître...( aparté ) ...vous comprenez, c’est là qu’il y a des actes aussi importants que ce qui se passe en art, parce que c’est la même chose qui se passe en art. La littérature du 17eme siècle, même chez des auteurs dits mémorialistes, par exemple je pense à Saint Simon, c’est évidemment pas les problèmes de temps qui les concernent. C’est 18eme 19eme siècle où là on affronte le temps.

-  Prenez un texte célèbre de Pascal, sur les deux infinis. Pascal explique que l’homme est coincé entre deux infinis, (... ?...) en un sens comme le premier grand texte existentialiste de Pascal. Rien du tout. Il ne nous fait cet effet de texte très moderne -il est génial, ce texte, ça c’est..., je ne veux pas dire qu’il n’est pas génial... , mais il ne nous fait l’effet d’un texte moderne que parce qu’on décentre complètement la lecture. On passe notre temps -et ce n’est pas un tort, souvent, on tire d’un texte les résonances qu’il a avec le nôtre-, mais en fait, Pascal, c’est pas du tout un texte moderne, c’est un texte pur 17eme siècle, génie en plus. En effet, c’est un texte qui nous dit : l’homme est coincé spatialement entre deux infinis, l’infiniment grand, que vous pouvez vous représenter vaguement par le ciel, et l’infiniment petit, que vous pouvez vous représenter vaguement dès que vous regardez un microscope. Et il nous dit : ce sont deux infinis actuels. C’est un texte signé 17eme à l’état pur, je dirais : quel est le texte représentatif du 17eme ? Le texte de Pascal sur les deux infinis. Et, comme on dit il y a bien un tragique du texte, mais c’est du mode : comment s’orienter, là-dedans ? C’est à dire, c’est un problème d’espace. Quel va être l’espace de l’homme entre ces deux infinis spatiaux ? Et il y a tout ce que vous voulez, le désespoir, la foi qui s’introduit là dedans, mais pas du tout moderne... Un texte moderne, ce serait quoi ? Ce serait un texte temporel. Ce serait : comment s’orienter dans le temps. Et comment s’orienter dans le temps, c’est là dessus que tout le romantisme s’est fondé. Et si Kant a quelque chose à voir dans la fondation du romantisme allemand, c’est parce que Kant a été le premier en philosophie à faire cette espèce de changement d’aiguillage très très fort, à savoir : nous faire passer du pôle espace au pôle temps.

-  Au niveau de la pensée, puisqu’il s’agissait de philosophie, au niveau de la pensée : le « je pense » n’est plus mis en rapport avec l’espace, il est mis en rapport avec le temps. Bon... Or à ce moment là, vous pouvez trouver désespoir, espoir pour l’homme, toutes les tonalités existentielles que vous voulez, c’est pas les mêmes suivant que c’est des tonalités spatiales ou des tonalités temporelles. Je crois que si un classique et un romantique ne se comprennent pas ou ne peuvent pas se comprendre, c’est évidemment parce que les problèmes subissent une mutation absolue quand vous faites ce changement d’aiguille, quand vous mettez sur le pôle temps et pas sur le pôle espace. Et je dis : la littérature, c’est pareil en littérature, en musique tout ça, ça a été la découverte du temps, le romantisme à chaque fois ça a été la découverte du temps comme force de l’art, ou comme forme de la pensée dans le cas de Kant, comme forme de la pensée. Dans la musique, que ce soit déjà, je ne sais pas, moi... le grand premier dans l’ordre ce serait Beethoven, mais ensuite tout le romantisme, ça a été cette espèce de problème, là : comment rendre le temps sonore, le temps il n’est pas sonore et bien, comment rendre le temps sonore ?

-  Vous ne pouvez pas comprendre les questions de symphonie, vous ne pouvez même pas comprendre la question de la mélodie telle que le romantisme la réinterprètera... -parce que la mélodie, avant, dans le temps, ce n’était pas du tout ce problème du temps... La mélodie dans ce qu’on appelle un lied, par exemple, alors là c’est le problème temporel à l’état pur. Et le problème spatial y est étroitement subordonné ; à savoir, c’est le temps du voyage, je pars, je pars de ma terre natale, et cætera, mais ce n’est pas du tout pensé en termes d’espace, c’est pensé en termes de temps, et la ligne mélodique c’est la ligne du temps. Bon, mais... et la littérature ce sera ça.... le roman, le roman vous comprenez, l’acte du roman à partir du 18eme siècle c’est que le roman qu’on perçoit, il est temporel. Et que faire un roman c’est, précisément, non pas raconter quelque chose sur le temps mais tout situer, et que c’est l’art qui situe les choses en fonction du temps. Il n’y a pas d’autre roman que celui du temps.

Un très bon critique, un très bon critique de littérature du 20eme siècle, qu’on ne lit plus hélas, mais je vous conseille vivement d’en lire si vous en trouvez des livres d’occasion chez les bouquinistes, et qui s’appelle Albert Thibaudet, le disait très bien - c’était un disciple de Bergson, et c’est très très merveilleux, c’était un très grand critique. Il dit : « ben oui, un roman, comment il faudrait définir un roman, c’est pas difficile, c’est un roman à partir du moment où ça dure, dès qu’il y a de la durée, ça dure... Une tragédie, ça ne dure pas. il disait une chose très simple : une tragédie c’est... mais il disait mieux que personne, une tragédie c’est toujours des sommets, des moments critiques, soit dans le fond soit au dessus, et cætera...
-  Mais l’art de la durée, de quelque chose qui dure et à la limite qui se défait, une durée qui se défait : c’est ça un roman... C’est un roman dès que vous décrivez une durée qui se défait. Enfin, l’auteur qui le plus fait un manifeste du temps lié à son œuvre c’est Proust. Bon, toute cette époque... Quand je dis « il faudrait voir si n n’a pas des re-fiançailles avec le 17eme siècle...

Intervention féminine : J’ai un bon exemple... Il y a un exemple dans les préludes de Debussy, où il écrit tout à fait en début : « le rythme a la valeur sonore d’un paysage triste et enneigé ». là, vraiment , c’est de l’ethos, quoi... c’est un lieu qui... Deleuze : Oui, oui, c’est très général... le retour à l’espace... mais alors évidemment qui ne sera pas un retour au 17eme siècle. Mais si vous voulez, dans tous les domaines... la redécouverte, je crois -j’emploie, je dis ça pour relier les choses avec ce qu’on fera plus tard sur la peinture-, la naissance d’un nouveau, dans l’art de la fin du 19eme et à partir du début du 20eme, le retour à une espèce de colorisme, à des formules de colorisme extrêmement -alors tout à fait nouvelles, mais qui précisément rompent, rompent avec ce qui avait été cherché assez longtemps concernant une peinture de lumière...

Il me semble que c’est par la couleur que dans la peinture, l’espace est revenu à la peinture. Dans la peinture de lumière il y a toujours un drôle de phénomène qui est comme si ils captaient picturalement le temps. Remarquez, ce n’est pas plus difficile que de le capter musicalement. Le temps, il n’est pas sonore par lui-même, il n’est pas visible non plus... d’une certaine manière, la peinture de lumière, elle nous donne comme un équivalent pictural du temps, mais la peinture de couleur c’est tout à fait autre chose, ce qu’on appelle le colorisme... Ce qu’on appelle le colorisme, c’est à dire lorsque les volumes ne sont plus faits en clair-obscur mais sont faits par la couleur, c’est à dire par les purs rapports de tonalité entre couleurs, là il y a une espèce de reconquête d’un espace, d’un espace pictural direct.

Oh je crois aussi que tous les... tous les mouvements dits « informels » et même abstraits, c’est une reconquête précisément d’un espace pictural pur. Bon, supposons, mais pensez à, par exemple, l’importance pour nous... je dirais : qui c’est les clefs ? Un type comme Blanchot... Je crois que une des importances de Blanchot, ça a été de refaire une espèce de conversion à l’espace. Blanchot, c’est très frappant qu’il pense très peu en termes de temps. Son problème c’est vraiment un problème de la pensée par rapport à l’espace... pensez à son livre « L’espace littéraire »... « L’espace littéraire », c’est comme un manifeste qui s’oppose au temps littéraire. En musique, en peinture, tout ça, il me semble qu’il y a un retour, précisément, une espèce de ...

Tout comme en mathématiques, s’est reconstituée une théorie dite « des ensembles », et que, au niveau de la théorie des ensembles, ils ont rebuté -et c’est ça qui me paraît très très frappant-, eux qui avaient réussi à expulser l’infini de partout dans les mathématiques, c’est au niveau de la théorie dite « théorie des ensembles » qu’ils ont retrouvé une aporie, une difficulté relative à l’infini. L’infini s’est réintroduit dans les mathématiques par le biais -en un sens très spécial-, par le biais de la théorie de ensembles. C’est très très curieux... Et il y a aussi, dans toutes les disciplines, une espèce de retour aux ensembles de coexistence, aux ensembles de simultanéité.

-  Alors, je veux dire, ce serait peut-être pour nous des conditions bonnes pour précisément nous sentir plus familiers avec cette pensée du 17eme siècle. C’est des gens qui pensent très spontanément en termes d’infinis actuels. Quand on leur présente une chose finie, et bien ils pensent tout droit que une chose finie est coincée entre deux infinis actuels : l’infini actuel de l’infiniment grand, et l’infini actuel de l’infiniment petit. Et que une chose n’est qu’un pont entre ces deux infinis. Si vous voulez : un micro-infini et un macro-infini. Et que le fini c’est précisément comme la communication de ces deux infinis. Bon... Et ils pensent très spontanément, je veux dire très naturellement, si bien que des objections comme celles de Kant, comprenons bien ce qu’elle veut dire : ça ne peut pas leur venir à l’esprit, dans la mesure où l’objection de Kant ne prend un sens, véritablement, que si toutes ces coordonnées du monde du 17eme siècle se sont déjà écroulées.

Tout ça pour vous faire sentir que une objection, on ne peut pas...vous comprenez, une objection, en un sens elle vient toujours du dehors. Parce que les gens, ils ne sont pas idiots, sinon les objections, ils se les seraient déjà faites à eux-mêmes... Elle vient toujours d’un point de vue irréductible au système de coordonnées dans lequel vous êtes. Alors en effet : c’est d’un point de vue extérieur, à savoir le point de vue du temps, que Kant peut dire : « Ah non ! Votre infini actuel, rien du tout... ». Mais je ne peux pas dire que le progrès donne raison à Kant, ça n’aurait strictement aucune idée, encore une fois l’idée des collections infinies nous revient, pas à la manière du 17eme siècle mais par d’immenses détours. Voilà que l’idée d’ensembles infinis -des ensembles infinis doués de puissances variables, de telle ou telle puissance- nous revient plus...

Donc, s’il fallait définir les philosophes du 17eme siècle, moi je dirais une chose très simple : c’est des gens, c’est des hommes qui pensent naturellement, comme spontanément, naturellement (.. ?..) en termes d’infinis actuels, c’est à dire : ni finitude, ni indéfini.

Bon, ben il y en a assez...Voila ! Donc, la prochaine fois, quand même, faudra.... On verra ce qu’il en sort pour la théorie de l’individu chez Spinoza.

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