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- 13/05/1986 - 4

23 - 13/05/1986 - 4 (4) Sur Foucault Le pouvoir année universitaire 1985 1986 15 Cours du 13 mai 1986 Gilles Deleuze aut participant RequestDigitalE 46 :49

Deleuze : ... la jonction des systèmes homogènes, elle travaille toujours d’un système homogène à l’autre, entre les deux. Elle travaille toujours, en fait, entre systèmes hétérogènes, à un même niveau ou à des niveaux différents, mais il faut qu’il y ait constamment un ensemble de systèmes dont chacun est homogène, mais hétérogènes entre eux, des systèmes en déséquilibre. Et c’est ça, alors, que si on voulait donner un sens terminologique rigoureux, on appellerait, suivant un mot à la mode - mais je ne crois pas qu’on lui donne ce sens exact - systémique par opposition à systématique. La systématique, la systémique plutôt, par opposition à la systématique, ce serait l’étude des systèmes en déséquilibre. Ce serait l’étude des relations transversales entre systèmes, c’est-à-dire ce serait l’étude des relations qui vont d’un hétérogène à un hétérogène, comme tel. Si bien que, vous comprenez, quand je dis : Foucault..., mais à ma connaissance, ni Félix ni moi nous n’avons eu besoin de pleurer sur la mort de la dialectique, c’est que beaucoup d’autres ont découvert que la dialectique, ben, en effet, elle ne s’appliquait pas, là, à ce niveau mettons systémique, qu’elle était systématique, qu’elle supposait un ensemble homogène du savoir. Et ben je veux dire : d’une certaine manière, Foucault est pas passé par ce stade. Quand je dis : Félix non plus, c’est que, évidemment, il me semble que... qu’on était déjà beaucoup plus installé dans un domaine déjà complètement systémique et pas du tout systématique, où vraiment les unités étaient toujours hétérogène entre elles et les relations étaient transversales d’une unité à une autre. Pour que ce soit concret, je reprends l’exemple psychiatrique. Mais, ce qui était important dans une lutte transversale, c’était non pas de susciter, comme l’auraient voulu les vieilles méthodes syndicales ou du PC, un mouvement des psychiatres, un mouvement des infirmiers et puis, même à la limite, un mouvement des patients, un mouvement des malades, et puis, au besoin, de réunir les trois mouvements, mais, à ce moment-là, dans un système encore homogène et dialectisable qui serait le système homogène de tout ce qui est concerné par la psychiatrie. Une lutte transversale, c’est au contraire prendre des agents hétérogènes dans leur hétérogénéité... allez ! Je prends un [ ?] et un médecin et puis il faudra pas que l’un lâche l’autre, c’est comme ça, ce sera pas, à ce moment-là, une formation de système homogène, c’est au point de déséquilibre entre les deux systèmes, encore faut-il que le psychiatre s’y prête...

Guattari : le système peut craquer, ça fait partie de...

Deleuze : ... et que le système craque et il craque d’autant plus que, finalement, ces rencontres ne peuvent se faire que dans un système systémique, c’est-à-dire déjà dans un nouveau type de clinique. Et puis qu’un architecte arrive là-dedans en disant : mais ça va pas la tête ! Comment vous allez faire un nouveau... un nouveau rapport infirmier-malade si vous avez des couloirs comme ça et des chambres comme ça et des fenêtres comme ceci ? Et ce sera en tant qu’architecte que... et puis etc. etc. E puis vous aurez un parent de fou qui dit : bon vous me le rendez ce soir ! Mais qu’est-ce qui se passe le soir quand je le récupère, hein ? Et puis personne pour le reconduire le lendemain, bon, du coup autre problème [ ?] et puis on apprendra qu’il y a un problème d’accueil, accueil du village d’à côté, quand les schizophrènes vont en ballade, euh... [ ?] grand comique de la psychiatrie, c’est la ballade des schizophrènes, on les met dans un car [ ?] et ben douze schizophrènes qui arrivent au café, ça se remarque ! euh... c’est du grand Becket, c’est prodigieux, mais là aussi c’est très... entre l’accueil et l’hostilité, il y a toutes sortes de nuances. Donc vous voyez ce qu’on appellera une approche systémique qui confrontera ces termes hétérogènes sans jamais former d’abord comme condition préalable des systèmes homogènes de plus en plus homogénéisables. On n’arrivera jamais à une pyramide des pyramides qui serait : ce qui concerne la psychiatrie. On sera toujours resté à la base ou sur les [ ?] de la pyramide en faisant [ ?] un infirmier, un psychiatre, un parent de fou etc. etc. etc. C’est ça une relation transversale.

Guattari : alors...

Deleuze : oui... ?

Quelqu’un dans l’assistance pose une question inaudible...

Deleuze : oui, tu poses la question vite, oui... quitte à la développer plus tard...

Question : inaudible

Deleuze : comment il l’affrontait ? Il était obligé d’affronter, évidemment il était obligé d’affronter...

Question : ?

Deleuze : non ! pas tellement...

Question : ?

Deleuze : oui, oui, je comprends, je crois que Félix, là, va répondre.

Guattari : vous voyez, je crois qu’il faut essayer de re-situer les questions nécessairement en dehors de l’optique qui était celle, je disais, [ ?] période tout à fait transitoire [ ?] de décomposition des façons de voir de cette époque... Il faut aussi les recadrer par rapport à [ ?] actuel qui est cette montée irrésistible de glaciation de subjectivité archaïsante qui est celle qui [ ?] qui est le fait que quelque chose n’a pas marché et, au contraire, a laissé place à cette montée extraordinairement réactionnaire, pas seulement dans les idéologies de référence économique [ ?], mais aussi dans la subjectivité profonde [ ?] de la population, qui aboutissent au lepénisme, à la montée du racisme etc. Je pense que c’est par rapport à cet advenir [ ?] où nous sommes qu’il faut situer tes problèmes et c’est en ce sens-là que je voudrais, pour ma part, essayer de recadrer ce qu’ont été les tentatives de cette époque, bon, celle de Foucault, celles d’un certain nombre de... C’est-à-dire que ce qui m’intéresse, ce que je voudrais essayer de faire, là, si je peux, c’est d’essayer de reposer la problématique des archaïsmes et pourquoi les archaïsmes marchent si bien et marchent, malheureusement, de mieux en mieux et de façon de plus en plus dangereuse, c’est que, en effet, toutes ces démarches ne se sont pas complètement démarquées des perspectives de transformation dans l’ordre des rapports de forces et dans l’ordre d’une élucidation du savoir, dans l’ordre d’une analyse critique des savoirs. Et il y a eu, je pense, là, des entrecroisement qui, eux, n’étaient pas transversalistes, qui, au contraire, aboutissaient à ce que, à mesure qu’on avançait dans cette tentative de penser des formes de subjectivation effervescentes, il y avait des systèmes de [ ?] qui aboutissaient au contraire à [ ?] emprise très rétrogrades, très réactionnaires, conservatrices et ce non seulement au niveau global où nous le voyons maintenant, mais aussi au niveau tout à fait microsocial, c’est ce qui s’est passé au sein du mouvement homosexuel, du mouvement féministe etc., on a vu des groupuscules [ ?] très actives, très virulentes et [ ?] ce qui avait été un mouvement très généreux, très ouvert, très libre comme le mouvement de 68 a abouti à des organisations hyper-conservatrices comme la gauche prolétarienne, [ ?] maoïste etc. Mais je crois... le problème que je voudrais essayer de relancer à Gilles c’est : comment est-ce que l’on en est venu là et comment est-ce que, d’une certaine façon, le ver était déjà dans le fruit à cette époque-là ? C’est ce qui m’amène à essayer de creuser le problème...

Deleuze : est-ce que vous acceptez juste la correction suivante : « comment on en est venu là ? », mais aussi : comment, en même temps, le véritable procès de subjectivation faisait des bonds étonnants indépendamment de ces ratés-là ?

Guattari : oui, mais ça c’est facile, je veux dire c’est facile de se mettre d’accord là-dessus, de faire la description [ ?]

Deleuze : oui, mais il nous importe beaucoup, il me semble, de bien marquer que, à mon avis en tout cas, que Mai 68 n’a nullement été un échec.

Guattari : oui, d’accord, mais, ça, on l’a dit et redit, euh... on peut le redire, ce que je voudrais [ ?] c’est un point un petit peu particulier [ ?]. [ ?] problème de subjectivation en termes de « grands plis », de grands plis s’inscrivant sur des petites, moyennes, voire longues durées historiques et grands plis s’instaurant sur des grandes couches, de grandes ères [ ?]. C’est ainsi que, d’une certaine façon, on n’a pas complètement tranché avec les autres méthodes traditionnelles, sociales-démocrates et euh... staliniennes ou, voire, [ ?] l’idée de vouloir transformer la subjectivation par larges [ ?]. Ce travail de la subjectivation par grands ensembles, c’est celui auquel on assiste avec la production de [ ?] sauf que, là, elle est complètement sérielle, [ ?], là on reste encore dans une appréhension globaliste [ ?].

Le problème qu’il fait émerger, mais dans une certaine obscurité et je crois que c’est cette obscurité qu’il faut creuser, c’est que les plis en question, ces production de subjectivité, elle s’opère à tous les niveaux, elle s’opère aussi bien à des niveaux inter-personnels, des mutations de la vision, de la perception - ce sera la mutation de la vision chez quelqu’un comme Artaud ou comme Becket qui verra, sentira, la littérature, l’écriture, le théâtre, le cinéma d’une autre façon, c’est une mutation qu’on peut dire tout à fait [ ?]. Il y a des mutations qui se passent à d’autres niveaux, c’est par exemple une mutation intéressante [ ?] ça a été par exemple la révolution introduite par Célestin Freinet dans le rapport pédagogique, qui s’est d’abord incarnée pas du tout dans une critique des savoirs pédagogiques, mais dans une incapacité pour lui, impossibilité d’assumer sa profession d’instituteur, ce qui fait qu’il a introduit des rapports... créé un autre espace pédagogique dans une classe à la campagne et à partir duquel se sont développées toutes sortes de choses, des théories, des pratiques, [ ?] ou des mouvements pédagogiques qui [ ?]. Un autre type de rupture [ ?] qui est à la fois individuelle et de groupe ce sera celle de Fernand de [ ?] qui introduit pas par idéologie, mais par sa sensibilité [ ?] considérer comme étant un écrivain ou un poète, qui ne peut pas supporter la profession qu’on lui donne, c’est-à-dire son rôle professionnel dans un hôpital psychiatrique et puis dans des rapports, ensuite, avec des enfants [ ?] des délinquants, des débiles etc.

A partir de là, se développe un autre type de vision, un autre mode de référence sur ces problèmes-là et puis une autre disposition des acteurs, avec toutes les répercussions dialectiques ultérieures [ ?] ; Ce que je veux dire, ce qu’il est intéressant de voir c’est : quels sont ces opérateurs de pli, quels sont ces cristaux de pliages ? Quels sont ces points de bifurcation, pour reprendre [ ?] ? Qu’est-ce qui va faire qu’à un moment, eh bien, ça ne va plus se plier dans ce même sens ? Ce sont ces opérateurs sur lesquels, je crois, il faut réfléchir : qu’est-ce qu’un opérateur de subjectivation ? Parce que, sinon... Qu’est-ce qu’un opérateur... qu’est-ce qu’un pliage ? qu’est-ce qu’un pli.. [ ?] Alors je vais prendre, si vous voulez, là, deux exemples et [ ?] pour essayer de rejoindre, toujours en arrière-fond, cette question de la remontée toujours possible des archaïsmes qui fait que, quand un pli, quand un opérateur comme celui-là est suffisamment puissant pour changer complètement les coordonnées de subjectivation d’un domaine, tant que ça marche, ça a toutes sortes de conséquences, toutes sortes d’effets, ça peut contaminer toute la planète, comme en 68, il y a un certain pli d’expression qui va gagner le Japon, les Etats-Unis..., partout, et puis ça craque, alors, au contraire, il y a une remontée d’anciens modes de subjectivation qui vont reprendre le pouvoir, se réinstaurer d’autant plus violemment qu’il y a eu une impossibilité pour ce nouveau processus de subjectivation de trouver sa propre durée, de trouver sa propre mémoire, [ ?].

Je vais prendre deux exemples pour montrer les caractéristiques très particulières de ces opérateurs. Et je reviens, avant 68, dans les années 65, 66, 67. Dans le mouvement étudiant, il y a eu, comme vous le savez, tout un bouleversement qui était lié au contrecoup de la guerre d’Algérie, au fait que, alors que personne n’avait réagi de façon intelligente vis-à-vis de la guerre d’Algérie, c’est-à-dire que le parti communiste et les socialistes, finalement, s’étaient engagés dans cette guerre coloniale. Les premières réponses subjectives ont été tout à fait singulières, tout à fait non-discursives. Ça a été les révoltes des gens qui refusaient de partir, les révoltes dans les trains, dans les gares, ça a été des désertions, ça a été les gens qui se sont cachés ou qui ont travaillé avec le FLN etc. Cela a créé une sorte de noyau diffus qui a cristallisé sous différentes formes [ ?] dans le mouvement étudiant. Une première forme, un premier niveau de subjectivation qui était une rupture difficile à expliquer, parce que même quelqu’un comme [ ?] qui était très à gauche etc., dénonçaient ces révoltes. Et l’aide au FLN, à cette époque, a été mal vécu par l’ensemble des gens qui avaient une parole articulable là-dessus.

A peu près de la même façon que l’ensemble des gens qui étaient en position d’énoncer quelque chose au moment de la Commune de Paris, et bien on peut dire qu’il n’y a eu pratiquement aucun intellectuel à cette époque, aucun artiste, à part quelques exceptions qui ont pu prendre conscience de la mutation qui se passait dans la Commune de Paris. Il a fallu attendre des décennies pour qu’on se mette à repenser ce qui s’était passé lors de la Commune de Paris. Eh bien il en va de même avec la guerre d’Algérie et il en va de même avec 68. Alors, là, je [ ?] un tout petit opérateur, microscopique, méconnu d’ailleurs, je crois, par les historiens, était très important. Vous allez voir pourquoi je le choisis. Avant 68, dans le mouvement étudiant, il y avait l’union des étudiants communistes qui était dissidents, travaillés par les courants italiens, et puis il y avait aussi un certain nombre de courants d’origine chrétienne, de gauche etc. qui travaillaient ce mouvement. [ ?]

Mais, ce qui a été l’opérateur décisif, c’est ce qui s’est passé au sein de la Mutuelle nationale des étudiants de France, car, là, il ne s’agissait pas seulement de contester des attitudes, des idées, mais il s’agissait de gestion de petits territoires, d’une partie de l’appareil d’Etat, à savoir la Sécurité Sociale étudiante. C’est dans ces secteurs-là que des étudiants ont été en position tout à fait différente de celle des autres étudiants, dépendants des professeurs, de l’université etc., des moyens de survivance, ils se trouvaient en position de gérer des fonds très importants [ ?] Mais ces étudiants se sont mis à essayer de transformer quelques petites choses, des choses microscopiques, genre : bureau d’aide psychologique universitaire où on produisait des [ ?] de psychothérapie, on se référait à la psychanalyse, où on posait les problèmes du savoir, de la transformation de la relation pédagogique, du problème de la sexualité dans le milieu étudiant etc. Et, à partir de là ont cristallisé ce que j’appelle des opérateurs de subjectivation tout à fait nouveaux qui ont contaminé et qui ont animé tout ce qui s’est passé ultérieurement dans l’UNEF et dans l’ensemble du mouvement étudiant et l’on retrouvera en 68 ces opérateurs en plein effet, en particulier les gens du [ ?] de Strasbourg, puisque, un des groupes de Strasbourg avait purement et simplement dissous son secteur de mutuelle étudiante et utilisait les fonds, faisait un détournement de fonds pour faire des tracts qui ont été, comme vous le savez, toute la littérature situationniste qui a eu, alors, un écho considérable. Il fallait qu’il y ait un opérateur minimum, un petit territoire disons de remaniement des relations habituelle, un territoire libéré, un petit territoire de réappropriation pour que, d’un seul coup, le pli prenne. C’est à cette époque-là d’ailleurs que, en effet, toute une série de gens sont entrés en contact avec les mouvements étudiants, donc des gens en dehors des étudiants, des psychiatres, des gens comme moi, des... [ ?] et il y a eu toute une possibilité de prolifération [ ?] qui est apparue. Ce qui est très intéressant à voir, c’est que c’était pas une [ ?] qui était développée dans cette mutuelle des étudiants, dans [ ?] c’était une série de possibilités qui était simplement une rupture, cette marge, cette prolifération pour que quelque chose... mais on ne savait pas encore qu’est-ce qui pouvait se dire.

Euh... Deuxième remarque, voilà, un opérateur à découvrir les [ ?], les mutuelles etc. [ ?] Ce qui s’est passé à Nanterre : le groupe qui devait ensuite s’appeler 22 Mars à Nanterre, n’était pas du tout un groupe de[ ?], n’était pas du tout un groupe qui avait une position idéologique affirmée. Au contraire l’université de Nanterre était un lieu qui était plutôt marginal et pauvre, il ne s’y passait rien du tout, sinon que les gens s’y emmerdaient dans un nouveau type d’urbanisme, un nouveau type d’architecture euh... [ ?] lamentable [ ?]. C’est dans ce contexte-là qu’un certain nombre de cristallisations de courants sont créées, on introduit des ruptures spectaculaires et ont créé cet effet de champ, cet effet de répercussion qui a été un des éléments catalytiques [ ?] de Mai 68. Ce que je veux dire, en soulignant ces deux exemples apparemment un peu incompréhensibles, c’est que c’est justement parce qu’ils étaient incompréhensibles, c’est justement parce qu’ils n’étaient pas directement interprétables dans les coordonnées politiques de l’époque, dans les coordonnées syndicales, dans les coordonnées [ ?] qu’ils ont créé cet effet de rupture qui devait aboutir à ce que De Gaulle dise lui-même : mais enfin, après tout ce que j’ai fait... Au moment où le gaullisme avait triomphé dans tous les autres registres, [ ?] qu’est-ce que c’est que cette chienlit, qu’est-ce que c’est que cette chose absolument inclassable, cette espèce de monstruosité qui vient se mettre en travers de l’action et ternir ma représentation de la subjectivité française, ce pour quoi j’ai lutté depuis des décennies ? Ce sur quoi je veux attirer l’attention, c’est que cette pratique du pli implique non pas une rupture délirante vis-à-vis des énoncés discursifs ou vis-à-vis des références de luttes, mais implique encore suffisamment de consistance pour qu’une pratique de subjectivation s’affirme en tant que telle, soit auto-référente, se mette en rupture de telle sorte qu’elle va servir soit de point de mire vis-à-vis des forces adverses, de la répression etc., soit de point de catalyse pour dire : ben, il s’est passé quelque chose, ce type de rupture sera caractérisée non seulement parce qu’elle est rupture, mais parce qu’elle est rupture assumée, parce qu’elle est pli au énième degré, elle est pli de pli ; c’est une affirmation de la rupture comme telle, ce n’est pas le simple constat d’une marginalité, d’une référence, donc, de gens qui cherchent leur identité collective plus ou moins en [ ?], mais c’est qu’elle s’affirme comme quelque chose qui se met en dehors des jeux habituels de la fabrication du sens et de la fabrication des systèmes de référence et des rapports de forces. C’est là, peut-être qu’on pourra faire la jonction avec les autres types de pratiques qui ne sont plus des pratiques sociales, mais des pratiques poétiques, esthétiques comme les [ ?] qui introduit un certain type d’usage radicalement de la construction des phrases, de la construction des significations. Un certain type de rupture pourtant qui, pour autant qu’il s’affirme dans sa singularité, peut devenir processus de singularisation et c’est ce processus de singularisation, ce mode d’existentialisation, cette façon de construire de l’existence sur un autre mode qui, lui relève de [ ?], qui, lui, peut se transmettre à la vitesse de la lumière, à la vitesse [ ?], à la vitesse des affects, c’est-à-dire pas à la vitesse de la compréhension d’un problème ou à la vitesse de la transmission des rapports de forces. Donc voilà ce que je voulais dire [ ?], mais je pense que Gilles sera là...

Deleuze : je...

Guattari : je voudrais finir s’il vous plaît... ce qui me semble donc là important vis-à-vis de Foucault, c’est que Foucault a laissé [ ?] trop autonomes les sphères du savoir et du pouvoir par rapport à ces sphères de subjectivation. C’est-à-dire que ces problèmes de subjectivation sont encore trop liés à des problèmes de forces. On plie encore des forces, des rapports de forces, or, à ce niveau de subjectivation, il n’est plus question de forces, ni même de rapports de forces, on n’est plus dans la même logique des ensembles discursifs qui vont articuler des territoires distincts les uns des autres. On rentre dans ce que Gilles, à une autre époque, a appelé une logique du sens, une logique de corps sans organes. On rentre dans une logique de l’affect qui ne connaît pas les distinctions entre les entités subjectives les unes par rapport aux autres. Un devenir-féminin comme celui des mouvements féministes ne s’oppose pas à un devenir- homosexuel ou à un devenir-masculin ou à un devenir-enfant ou à un devenir-invisible ou à un devenir-plante. C’est un trait d’intensité existentielle qui s’affirme dans des configurations subjectives tout à fait autres. On peut être pris dans un devenir-féminin tout en étant hétérosexuel. On peut s’engager dans un devenir-plante ou dans un devenir-schizo tout en étant par ailleurs un homme d’action lié à telle ou telle structure où existent des rapports de forces. C’est ce passage à cette autre logique qui compte. Je pense que le pli ne s’instaure pas entre des champs de forces, il s’introduit comme structure de pliage, comme structure processuelle qui va créer un autre type de [ ?] et c’est ça qui me paraît important et c’est à ce moment-là qu’on verra que, dans la mesure où ce type de renversement s’opère, quelque chose advient, un autre mode de subjectivation s’instaure [ ?] et puis, sinon, il laisse la place à d’autres types de subjectivation qui se [ ?] alors eux seulement [ ?] logique du savoir et [ ?] logique du rapport de forces.

Deleuze : Alors, moi je voudrais, si vous voulez bien, dans ce que vous avez dit, dégager tout de suite trois choses parce qu’elles conviennent assez bien... Les trois choses c’est concernant trois caractères qui n’épuisent pas cette production de subjectivité ou sur ce processus de subjectivation. C’est que, justement parce que... c’est parce qu’il ne dépend pas du pouvoir et du savoir, parce qu’il a cette autonomie, cette dérive, parce qu’il ne dépend pas du pouvoir et du savoir, il mobilise nécessairement, il ne serait pas possible sans un nouveau champ de perception et un nouveau champ d’affection. Un nouveau champ de perception et d’affect. Et c’est ça par exemple... c’est un thème, alors là, qui est commun à beaucoup je crois... qui... vous le trouverez très bien exprimé... l’appel à une nouvelle perception, vous le trouverez exprimé chez Marcuse par exemple, mais vous le trouverez également euh... la drogue, les communautés de drogues se réclamaient essentiellement d’une nouvelle perception... Alors je dis pas du tout que c’était... Nous maintenons le principe que, dans ces opérations de subjectivation, il peut y avoir [ ?] faillites...

Ce qui m’intéresse c’est donc, indépendamment des réussites ou des échecs, les thèmes, les espèces de grandes revendications. Or, là, comme l’a dit Félix, la revendication d’une nouvelle manière de percevoir, d’un nouveau champ de perception et d’un nouveau champ d’affect est fondamentale. Et il est d’autant plus fondamental, encore une fois, que la subjectivation ne découle pas d’une dialectique du savoir. Donc ne peut nourrir son autonomie que de nouvelles perceptions, de nouvelles affections. Par exemple le texte de Marcuse allant le plus dans ce sens..., mais il dit : allez-y ! Il dit pas quelle est cette nouvelle perception, euh... C’est euh... c’est un petit volume qui s’appelle Vers la libération. Mais je pense que, dans certains cas, on a été plus loin dans l’analyse de ces nouvelles manières de percevoir. Le deuxième point qu’a dégagé Félix et qui me paraît essentiel c’est que tout processus de subjectivation non seulement entraîne de nouveaux champs de perception et d’affection, mais constitue lui-même une ouverture de potentialité, c’est-à-dire répond au thème pas spécialement de la spontanéité, mais de la créativité.

La détermination d’un quelque chose de nouveau..., et c’est presque un principe de toute créativité que quelque chose de nouveau soit posé avant qu’on sache ce que ça va être. Si bien que la subjectivation ne fait qu’un avec : comment arrive-t-on à ces constitutions de créativité possible, de créativité potentielle ? J’appelle créativité potentielle cette position d’un nouveau avant qu’on sache ce que c’est [ ?]. Ça ce serait le deuxième point et le troisième point c’est que, dans un processus de subjectivation, une identité ne peut être assignée que si [ ?] déjà repris par les formes [l’effort ?] de pouvoir et de savoir. Là il y aurait à la lettre des textes d’Adorno qui iraient dans ce sens... Ce qui correspond à un processus de subjectivation c’est la non-identité, c’est le non-identique et quand Félix cite euh... Et le non- identique, d’une certaine manière, c’est quoi ? C’est très proche de ce qu’on disait au début et ça rejoint le problème de la perception... euh... faire de l’art aussi, je dis pas seulement, mais aussi en dehors de l’art. Alors faire de l’art en dehors de l’art, là aussi je maintiens que ça contient le plus médiocre, le plus nul ou le plus important, c’est pour ça qu’il n’y a jamais... on dit bien, vous savez, c’est pas la subjectivation qui vous sauvera du pouvoir, car il y a des subjectivations... qu’il vaudrait vraiment mieux se supprimer tout de suite que d’entrer dans ces subjectivations-là. Il n’y a pas de jugement de valeur dans ces axes, il y a des subjectivations qui sont ignominieuses, il y a des manières de faire de l’art hors de l’art qui sont ignominieuses... euh je prends des exemple très rapides : c’est pas de la même manière que les bandes — subjectivation de groupe - que les bandes américaines peinturluraient le métro et que, aujourd’hui, nous voyons des petits gars faire de la peinture au pochoir. Euh... [ ?] aussi bien pour l’art que pour le hors de l’art.

Euh... or l’exemple du dadaïsme est très important puisque ça a été, je crois, parmi les premières grandes tentatives modernes pour faire de l’art en dehors de l’art... euh... et alors, après, comme Félix le suggérait, on retrouverait exactement le même schéma... ensuite reprise du pouvoir de cette subjectivation par le surréalisme qui réinstaure le rapport de forces, qui se réclame à nouveau de formes de savoir, après l’espèce d’explosion, d’ouverture du Dadaïsme, qui avait été l’ouverture d’une potentialité, création de potentiel. Donc je crois vraiment, là, que les trois caractères au moins, [ ?] ce qu’a dit Félix, les trois caractères qu’il dégageait, c’était l’investissement d’un nouveau champ de perception et d’un nouveau champ d’affection, l’ouverture de potentialités, ce qui a toujours été le but, il me semble, de la philosophie moderne, par opposition à la philosophie classique, euh... je veux dire, s’il y a une vraie... Pour moi la différence entre la philosophie moderne et la philosophie classique, c’est euh... au lieu d’une manière ou d’une autre de chercher et le plus souvent de trouver l’éternel, c’est [ ?] la philosophie moderne, réfléchir sur qu’est-ce qu’un quelque chose de nouveau... ? Euh qu’est-ce que la créativité ? [ ?] ça c’est pas récent, c’est le problème de toute la fin du XIXème siècle, c’est le problème bergsonien, c’est le problème de la philosophie de l’art à cette époque, c’est le problème de Whitehead qui est un des plus grands philosophes de la fin du XIXème, un des plus grands philosophes anglo-américains de la fin du XIXème et du début du XXème. Qu’est-ce que quelque chose de nouveau ?

Euh... et enfin, ce problème qu’on a repéré chez tous les philosophes, dans tous les courants de pensée, qui aboutissent à 68 et traversent et ensuite se prolongent après 68, à savoir ce problème d’un statut de l’art qui doit comporter y compris, si vous voulez, une espèce d’expropriation qui concerne l’existence même de telle manière que l’art ne soit pas réservé à l’œuvre d’art.

Et, là encore une fois, [ ?] même au niveau de la perception, vous avez des champs de perception, vraiment, qu’il aurait mieux valu ne pas y mettre le nez, ou il aurait mieux valu ne pas y toucher, pas parce qu’elles sont seulement dangereuses, prenez les grands textes de Michaux qui pour moi sont des textes merveilleux à cet égard du problème de la subjectivation, ce sont les textes de Michaux [ ?] le drogue, dans Misérable miracle ; J’abandonne la règle [ ?] c’est parce que c’est trop dangereux, mais, si c’était que ça, ce serait rien, parce que c’est trop médiocre. Mais comment retrouver le même problème qui ouvrira la perception, puisque, pour Michaux, la drogue c’est avant tout l’ouverture d’un nouveau champ perceptif, et on opposait, à ce moment-là, l’ouverture d’un nouveau champ perceptif par la drogue, au mouvement au contraire tendu vers la sexualité, c’est-à-dire l’affect. Il y avait des mouvements de libération de la perception par différence avec les mouvements de libération de l’affect. Mais c’était des procès de subjectivation qui pouvaient coexister [ ?].

Alors on passe au dernier point, si... si vous voulez bien, en effet, on pose comme principe, et je crois que Félix l’a souvent rappelé, toute mutation sociale implique ou attend... oui attend ou appelle, bien qu’elle puisse se faire ou ne pas se faire, une subjectivation, un mode de subjectivation ou des modes de subjectivation. Et les modes de subjectivation ne se fondent pas sur règlements administratifs, sur exigence de pouvoir, ni sur organisation de savoir. Elles se font d’une autre manière qui est, en fait, une espèce de créativité, un quelque chose de nouveau. Alors on peut prendre en effet [ ?] dans son histoire depuis 50 ans. Encore une fois il y en a de mauvais aussi, il y en a de catastrophiques... on se dit : ouh la la, mon dieu ! Pourvu que ça se... que cette subjectivation se fasse pas. C’est pas la question euh... Bon, il y en a qui paraissent merveilleux et puis à chacun de nous [sa chance ?] hein... Euh... Bon qu’il y en ait un dans le monde arabe c’est sûr, mais en Amérique aussi euh... on sait tous que, par exemple, au moment du New Deal, il y a eu une vaste opération de subjectivation qui a très fort transformé la société américaine. Et euh... Félix faisait allusion, là, au Brésil, où un certain nombre d’entre vous savent aussi très bien ce qui se passe... comme faisant appel à des modes de subjectivation extrêmement curieux par rapport au pouvoir et par rapport au savoir qui [ ?]. Ouais... ?

Guattari : alors... quelques remarques à l’emporte-pièce... [ ?] Comment des subjectivités, des plis archaïques de subjectivité peuvent-ils prendre, reprendre, acquérir l’efficience même qu’ils n’avaient jamais eue auparavant. C’est une question qui s’est posée dès l’aube de [ ?] avec la fameuse question nationale. Les questions nationales c’est quelque chose qui [ ?] ce que sera la prise de pouvoir du stalinisme [ ?] la subjectivité du mouvement ouvrier, mais on pourrait dire aussi bien la subjectivité capitalistique parce que, à ce niveau, ça fait partie du même ensemble. Ce qui a résisté aux différents modes de subjectivation impérialistes, de type impérialiste, il s’agit de l’impérialisme [ ?] pays de l’est [ ?] mass-médiatique générale autour de la puissance occidentale, c’est la résurgence de questions que la rationalité progressiste tenait pour définitivement hors-champ, ce sont des questions nationales qui ont commencé à travailler non seulement une [ ?], mais travailler les différents mouvements ouvriers partout au moment où une forme de lutte internationaliste pouvait s’instaurer, ressurgissaient des questions nationales ou des questions particularistes, voire des questions corporatistes qui, disons, marquaient une reterritorialisation brutale de la subjectivité qui interdisait la programmation, les programmations politiques, les perspectives etc. Je crois que c’est sur ce fond de ces questions que se pose le problème des identités subjectives, des identités nationales, des identités professionnelles, [ ?] etc.

Ce qui me semble intéressant, c’est qu’on a deux grands cas de figure. Un cas de figure où, selon l’expression qu’employait Gilles, il y a compromis entre les formes de subjectivation et ce compromis est géré au mieux des intérêts de la modernisation d’un pays. Ce compromis, on pourrait le caractériser comme étant celui du Front Populaire. Il y a, je pense, une sorte de complexe subjectif du Front Populaire qui consiste à non seulement de prendre acte des différences de polarité subjectives entre les classes, non seulement de prendre acte comme un fait cristallisant une forme de pouvoir, c’est-à-dire déterminant des stru... des pratiques euh... de pouvoirs à la fois syndicaux, représentatifs au niveau parlementaire et puis tout un système d’alternance de pouvoir entre la droite et puis la gauche etc.... non seulement en prenant acte, mais aussi en l’élisant, en le choisissant [ ?] que les subjectivités, parce qu’il y en a plusieurs du New Deal, sont proches de cette subjectivité de type Front Populaire : on favorise une expression très relativement autonome des classes ouvrières, des classes populaires à condition qu’il y ait des échanges, qu’il y ait toute une série de prestations subjectives par rapport au [ ?] à l’aristocratie capitaliste.

Il y a donc une formule du statu quo. Cette formule du statu quo, quand elle ne fonctionne pas, il faut la faire fonctionner. C’est ainsi qu’on pourrait penser que les pays fascistes, pour avoir refusé ce type de statu quo ont créé un déséquilibre qui a entraîné cette grande guerre de subjectivation qu’a été la dernière guerre mondiale, qui a été une guerre de modèles subjectifs beaucoup plus qu’une guerre de modèles d’intérêt économique si on y regarde de près. Certains pays qui n’ont pas pris ce tournant front populiste, comme l’Espagne, ont eu un retard considérable dans la capacité d’intégrer les classes ouvrières dans le capitalisme espagnol. Si le capitalisme espagnol a eu ce retard considérable c’est que, justement, il n’y a pas eu cette gestion des rapports de subjectivation qui était celle du type Front Populaire en France ou [ ?].

On voit qu’une nouvelle formule est apparue qui n’est plus la formule du compromis entre les modèles de subjectivation [ ?] New Deal : renforcer la consommation [ ?] ça fera une relance générale des circuits économiques et surtout une capacité de consistance globale des ensembles sociaux qui leur permettra de fonctionner non pas pour surmonter les crises, mais à travers les crises, c’est la crise qui est motrice même de l’instauration d’un certain mode de subjectivation ; ce modèle, on le trouvera poussé à son extrême dans, justement, les formules de contestation italienne, c’est-à-dire le fait que les marginalités mêmes, le statut d’un certain nombre de couches sociales non garanties font partie du moteur même de la [ ?]. Cette autre figure qui apparaît, à mon avis, avec le Japon, c’est qu’il ne s’agit plus de compromis, il s’agit d’intégration. Il s’agit pas de faire coexister une subjectivité autonome qui serait celle de couches ouvrières et puis de couche aristocratique, il s’agit de les intégrer complètement, de faire comme une fusion nucléaire [ ?]. Ce qui, je crois caractérise le mode de subjectivation du miracle japonais, c’est que tout à la fois l’ensemble des couches populaires et des couches capitalistes se trouvent d’une part dans le prolongement les unes des autres (il n’y a pas de rupture, de clivage de classes aussi visibles, pas d’espaces sociaux complètement distincts les uns par rapport aux autres, d’abord le territoire [ ?] il n’y a pas tellement de possibilités de créer des zones résidentielles complètement autonomes des zones populaires), mais en plus les modes de subjectivation, les modes de travail sont relativement homogènes les uns par rapport aux autres à quelque niveau qu’on se place dans les systèmes hiérarchique et les hiérarchies sont intériorisées aussi bien au niveau des couches les plus défavorisées qu’au niveau des couches les plus... les couches dirigeantes. Ça aboutit à cette chose paradoxale, c’est que, loin qu’on fabrique une subjectivité purement moderniste, qui existe, puisqu’il y a un vecteur subjectif d’intégration au sein de l’entreprise, [ ?] des technologies les plus modernes au niveau technico-scientifique ...

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