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15- 11/03/1986 - 1

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Deleuze / Foucault - Le Pouvoir cours 15 - 11/03/1986 - 1 Sur Foucault Le pouvoir année universitaire 1985 1986 Cours du 11 mars 1986 Gilles Deleuze aut participant RequestDigitalE 31 min 41

assez dispersé.. Je commence par, activité délicieuse, une autocritique. Parce que j’étais vraiment mécontent de la seconde partie de notre séance précédente. Alors qu’est-ce qui a fait tout d’un coup que ça n’allait plus ? Evidemment, c’était pas votre faute, c’était la mienne. Remarquez, c’est le charme des cours ; on croit tenir très bien quelque chose et puis ça ne passe pas, ça se défait. Tous ceux qui font des cours ont dû avoir cette expérience. Parfois, heureusement, c’est l’inverse. On croit ne pas tenir quelque chose et ça passe et ça se forme à mesure qu’on parle. C’est curieux, ça ; mais enfin, moi, j’étais plutôt..., dans notre seconde partie de la dernière fois, j’étais plutôt sur la versant inverse.

Je croyais bien tenir et puis : rien du tout. Ça déraillait, ça déraillait. Alors je me suis dit : pourquoi ? Quand même, pourquoi ? Qu’est-ce qui s’est passé, dans cette seconde moitié ? La première moitié, pour moi, allait. Là aussi le charme des cours - je vous le signale mais vous le savez tous - c’est que celui qui fait un cours n’a pas tout à fait le même point de vue que celui qui l’écoute. Au point que, dans la mesure où je fais un cours, ce qui est moment fort pour moi, pour beaucoup d’entre vous, peut très bien être, au contraire, un moment faible et inversement, ce qui sera moment fort pour vous, pour moi ce sera...

Je crois que c’est ça qui rend l’activité du cours intéressante et pas du tout du même type qu’un livre et lire un livre. Mais, enfin, bon, je me disais : qu’est-ce qui s’est passé pour que je déraille comme ça et que je ne tienne plus mon fil ? Et je me suis dit que j’avais peut-être tenté..., que c’était peut-être ça qui m’avait perdu, j’avais tenté de systématiser quelque chose que Foucault n’avait pas voulu systématiser. Et que donc j’avais énormément durci les positions qui..., pour des raisons que je vais essayer de chercher, des positions qui étaient, chez Foucault, toutes en souplesse, toutes en évocation et que moi j’avais trop voulu en faire des concepts, des concepts très assignables et que, à ce moment-là, ça avait été un durcissement qui avait fait que je ne pouvais plus couvrir l’ensemble des textes auxquels je pensais. C’est-à-dire que, c’est pas d’avoir systématisé qui était mauvais, c’est d’avoir systématisé au moment où il ne fallait pas, sur les points où il ne fallait pas.

D’où, cette fois-ci, un certain nombre de choses tenaient dans ce que j’ai dit, il me semble, la dernière fois, enfin pour moi, ce sera à vous, après, de dire votre avis... Un certain nombre de choses tenaient et d’autres ne tenaient pas. Donc, là, je suis forcé de reprendre parce qu’on ne peut pas rester sur une telle bouillie comme celle de la dernière fois. Je suis forcé de reprendre en essayant de..., de mieux marquer là où on peut systématiser, là où, au contraire, il faut laisser des espèces de courants très fluides. C’est si fluide, même - à cet égard, pas toujours, mais sur le point où on en est - la pensée de Foucault est parfois si fluide, que, dans mon commentaire, j’ai parfois l’air de contredire la lettre même de Foucault. Par exemple Foucault parle de temps en temps de l’infini de la vie. Moi j’insiste au contraire beaucoup sur ceci que, dans la pensée de Foucault, la vie est une force de finitude. Je ne crois pas que ce soit grave, par exemple quand il parle de l’infini de la vie, c’est dans une phrase qui implique que, en vertu du contexte, on peut en un certain sens parler de l’infini de la vie, mais ça n’empêche pas que, dans sa force la plus fondamentale, la vie est finie, il y a une finitude de la vie.

C’est donc tout ça qu’il faut, là où il y a simple expression souple, là où au contraire quand l’expression devient très catégorique, c’est tout ça qu’il faut, il me semble, distinguer. Et, la dernière fois, je ne me suis pas donné les moyens d’opérer cette distinction. Donc, encore une fois, la nécessité de reprendre certains points et d’être, ouais... Or il y a une chose qui subsiste dans ce qu’on a fait la dernière fois. Ce qui subsiste c’est le problème général « rapport des forces aux formes ».
-  Et ce rapport se présente de la manière suivante : les forces sont toujours un complexe, c’est-à-dire un ensemble de rapports de forces avec la force. Il y a toujours un rapport de forces au pluriel.

D’où notre première question, c’est : une formation historique étant donnée, les forces dans l’homme - ça je me suis expliqué là-dessus la dernière fois, ça vaut - les forces dans l’homme entrent nécessairement en rapport avec des forces du dehors. Quelles forces ? Voyez : dans toute formation historique assignable, les forces dans l’homme entrent en rapport avec des forces venues du dehors. Mais, suivant la formation, elles n’entrent pas en rapport avec les mêmes forces. Donc les forces de l’homme entreront en rapport tantôt avec telles forces, tantôt avec telles autres forces venues du dehors. Si bien que, pour chaque formation historique, j’ai comme première question :
-  avec quelles forces venues du dehors les forces "dans" l’homme - je dis bien « les forces dans l’homme » et pas les « forces de l’homme » - les forces dans l’homme entrent- elles en rapport ?

Deuxième question : une fois donné ce rapport de forces, quelle forme en découle ? Quelle forme en découle ? Dans certains cas, ce peut être la forme homme. Je dirais, à ce moment-là, que la forme « homme » découle du rapport des forces dans l’homme avec d’autres forces venues du dehors, pas n’importes lesquelles. Ce qui implique que, dans d’autres cas, c’est-à-dire sur d’autres formations, les forces dans l’homme entrent en rapport avec d’autres forces venues du dehors, mais le composé est une forme qui n’est pas celle de l’homme, qui n’est pas l’homme.

D’où, vous comprenez, d’après une telle méthode, il va de soi que la forme « homme » n’a pas toujours existé et n’existera pas toujours. La forme « homme » c’est le composé des forces dans l’homme avec des forces venues du dehors sur une certaine formation historique. Mais, sur d’autres formations historiques, la forme composée ne sera pas l’homme, ce sera autre chose. Et on en faisait l’expérience et, là, je résume, parce que ça tenait encore, on en faisait l’expérience déjà quand on se donnait la formation classique. La formation classique, à l’âge classique, considère des forces dans l’homme, mais ces forces dans l’homme entrent en rapport avec quelles autres forces venues du dehors ? Je disais : elles entrent en rapport avec toutes les forces d’élévation à l’infini. Qu’est-ce que c’est que ça, une « force d’élévation à l’infini » ?

Concrètement ça veut dire quoi ? Peu importe où est cette force. Je dirais : peut-être c’est la force de la représentation. Et ce serait peut-être une définition possible de la représentation que de dire : représenter c’est se donner la possibilité d’élever à l’infini. Ce sera ça, la représentation. Au moins ce serait une définition, c’est difficile de définir la représentation. Il faut voir si ce ne serait pas une définition possible, une définition valable : se représenter c’est élever quelque chose à l’infini, ou saisir quelque chose que, dès lors, on se représente comme élevable à l’infini. Il n’y a pas une seule force d’élévation à l’infini, pourquoi ? Parce qu’il y a des ordres d’infini. On l’a vu la dernière fois, il y a un infini par soi-même, par exemple, qui ne peut pas être confondu avec quelque chose qui est seulement infini par sa cause. Il y a un infiniment grand, mais il y a aussi un infiniment petit, il y a des ordres d’infinitude. Ces ordres d’infinitude ne sont pas quelconques, ils sont hiérarchisés.

Pourquoi ? Puisqu’ils tendent vers l’infini le plus parfait, c’est-à-dire l’infini par soi-même. Et je disais : si vous essayez de définir la pensée du XVIIème siècle, il me semble que c’est ça. La pensée du XVIIème siècle, c’est une pensée qui fondamentalement pense l’infini et les ordres d’infini. Et le problème de l’homme au XVIIème siècle, c’est : l’homme est perdu dans les ordres d’infini. Ça éclatera avec Pascal. Et je vous disais : là, et en effet on va voir que dans la méthode de Foucault, c’est très important de rompre les fausses lignées... quelle que soit la grandeur de Pascal pour nous aujourd’hui, il n’y a aucune raison de faire de Pascal à certains auteurs contemporains, une lignée qui serait illégitime. L’angoisse pascalienne est une angoisse en rapport avec l’infini et les ordres d’infini. Où est l’homme dans tous ces ordres d’infini ? Où trouver une place pour l’homme, si chaque fois qu’on assigne une place, cette place se dérobe au profit d’un infini ? L’homme est décentré pour Pascal parce que, fondamentalement, il est pris dans des ordres d’infini, l’infiniment grand, l’infiniment petit.

Quand je dis : lorsque les forces dans l’homme entrent en rapport avec des forces d’élévation à l’infini, qui sont très différentes les unes des autres, très diverses, mais qui convergent toutes vers Dieu, la forme composée par cet ensemble de forces (forces dans l’homme et forces d’élévation à l’infini) c’est quoi ? Ce n’est pas l’homme, c’est Dieu. La forme composée par cet ensemble de forces, c’est Dieu. D’où l’idée qu’à l’âge classique la forme « homme » n’a strictement aucune place. Pour la simple raison que l’infini est toujours premier par rapport au fini. Elle a si peu de place que les forces dans l’homme ne se composent que pour composer autre chose que l’homme, puisqu’elles-mêmes entrent en rapport avec des forces qui l’élèvent à l’infini. Les forces dans l’homme, c’est l’entendement, la volonté et voilà que les philosophes du XVIIème siècle vont nous dire : oui, mais l’entendement humain est fini, si on l’élève à l’infini pour en dégager à l’infini, une fois dit que la perfection, c’est ce qui est élevable à l’infini, on a l’entendement divin qui, lui, est infini. Et l’entendement humain n’est qu’une limitation, l’entendement humain n’est qu’une limitation de l’entendement divin.

D’où, à tous les niveaux de la pensée du XVIIème siècle, ce sera quoi ? Et c’est peut-être là ce que je n’ai pas su faire la dernière fois, dégager finalement ce qui était le concept essentiel ou ce qui allait se révéler comme le concept essentiel.
-  Dire que les forces dans l’homme entrent en rapport avec des forces d’élévation à l’infini, c’est dire quoi ? C’est dire que tout ce qui se présente va se développer, va se développer, va se déployer, va se déployer à l’infini et de manière continue. Le savoir du XVIIème siècle va constituer des tableaux. Tableaux dans lesquels vont prendre place..., tableaux continus, dans lesquels chaque chose, chaque être prendra sa place, dans une espèce de déploiement à l’infini. La pensée du XVIIème siècle serait fondamentalement une pensée du dépli, du déploiement, du développement.

D’où : l’analyse des richesses va se développer en une espèce de tableau, le tableau des richesses. L’analyse du vivant va se développer en une espèce de tableau des caractères organiques qui vont former une série continue, la série continue suivant laquelle chaque vivant prend sa place. Et la continuité de la série est un caractère fondamental parce que c’est son ordre d’infini à elle, c’est son ordre d’infinitude à elle. Et j’insiste là-dessus que peut-être, alors, dans toute l’œuvre de Foucault, nous buttons sur un mot que nous rencontrons constamment :
-  l’idée ou l’hypothèse d’un dépli des choses et des êtres.

Déplier, développer. Le dépli c’est un mot qui revient constamment, constamment. Mais, là, au point où nous en sommes, vous voyez comment il s’inscrit dans la pensée du XVIIème siècle. La pensée classique déplie les choses et les êtres suivant des séries continues qui marquent l’ordre d’infinité propre aux créatures. Et on a souvent remarqué que, par exemple, l’histoire naturelle au XVIIème siècle ne se contente pas d’être systématique. Par « système » il faut entendre la répartition des identités et des différences dans le vivant. Qu’est- ce qui est identique ? Qu’est-ce qui est différent etc. ? Mais le système lui-même se développe en série et la série c’est quelque chose de différent qui consiste à ranger les vivants dans un ordre tel que, par petites différences, on passe de l’un à l’autre suivant un ordre de la continuité qui est un ordre de l’infinité de la créature, de l’infinitude de la créature.

Donc le thème que, dès lors, l’analyse des richesses, l’histoire naturelle, l’analyse du discours ou grammaire générale, procèdera par de tels tableaux continus, prolongeables à l’infini. La pensée du XVIIème siècle est une pensée du déploiement et du dépli. On déplie les choses et les êtres et, par-là, en dépliant les choses et les êtres, on forme la série continue des choses et des êtres. Voilà, je ne voudrais pas en dire plus parce que tout ce que j’ai dit la dernière fois à cet égard me paraît valoir et c’est cette notion de dépli qui me paraît fondamentale. Bien. Pourquoi ? On ne sait pas encore pourquoi elle doit être fondamentale. Je constate simplement que, si l’idée du dépli apparaît lorsque Foucault analyse la pensée du XVIIème siècle, est-ce que c’est par hasard que le même mot apparaît dans de toutes autres occurrences et parcourt tout..., toute l’œuvre de Foucault ?

Je passe alors à l’autre formation. Je dirais donc : les forces dans l’homme... La formule de l’âge classique selon Foucault, ce serait : les forces dans l’homme entrent en rapport avec des forces d’infinitude et, dès lors, toutes ensemble elles composent quoi ? Elles composent l’idée de Dieu et non pas la forme « homme ». Vous me direz Mais comment est-ce qu’on peut dire que Dieu est composé ? C’est comme ça que je corrige en disant « l’idée de Dieu ». Dieu sans doute est, comme le rappellent tous les auteurs du XVIIème siècle, Dieu est unité insondable. Mais justement, unité insondable, ça veut dire quoi ? Ça n’empêche pas que son idée soit composée. Qu’est-ce qui compose l’idée de Dieu pour un auteur du XVIIème siècle ? On sait la réponse : toutes les perfections élevables à l’infini. Tout ce qui est élevable à l’infini est rapportable à Dieu.

En d’autres termes Dieu est composé, ou plutôt l’idée de Dieu est composée par toutes les formes, comme ils disent - c’est une expression de Leibniz lui-même - par toutes les formes absolument prises, c’est-à-dire indépendamment de leurs limites. D’où problème pour le XVIIème siècle : c’est intéressant de savoir pourquoi quelque chose était un problème à une époque et, peut-être, ne l’est plus aujourd’hui. Problème pour le XVIIème siècle : est-ce que l’étendue est une propriété, est un attribut de Dieu ? Bon. La réponse, elle est simple. Ça dépend. Nécessairement ça dépend. Si vous pouvez extraire de l’étendue quelque chose d’infini, alors, oui, l’étendue est un attribut de Dieu. Si vous ne pouvez pas, c’est-à-dire si l’étendue est inséparable de sa limitation, si l’étendue ne jouit que d’ordres d’infinité inférieurs, par exemple l’indéfini, si elle ne jouit que d’ordres d’infinité inférieurs, elle ne peut pas être infinie par soi-même et, dès lors, elle n’est pas attribuable à Dieu. Si bien que ce serait stupide de dire : au XVIIème siècle certains auteurs attribuent l’étendue à Dieu et d’autres refusent d’attribuer l’étendue à Dieu. Ce qu’il faut dire c’est que, au XVIIème siècle, tous les auteurs qui pensent qu’il y a dans l’étendue quelque chose d’infini à proprement parler l’attribuent à Dieu, tous ceux qui pensent que l’étendue est inséparable de sa propre limitation, refusent l’attribution à Dieu. Descartes refusera l’attribution à Dieu, mais Malebranche et Spinoza, de deux manières très différentes, qui découvrent dans l’étendue quelque chose d’infini par soi, c’est-à-dire un infini du premier ordre, l’attribuent nécessairement à Dieu. A ce moment-là il s’agit d’une étendue indivisible, infinie, qui, dès lors, fait partie des attributs de Dieu. Voilà. Qu’est-ce qui se passe ? Vous m’interrompez, hein, s’il y a quelque chose qui ne va pas... une chose qui ne va pas ?

Question : inaudible

Deleuze : quoi ?

Question : ? [ ?] on peut avoir aussi une forme qui est la forme de l’homme ?

Deleuze : pas dans ce cas-là, dans une autre formation. Et avec d’autres forces.

Question : quand on pense la force dans l’homme on doit aussi penser une forme de l’homme...

Deleuze : non

Etudiant : ...c’est ça que je ne comprends pas

Deleuze : non, non. Sinon tout serait perdu. On a vu...

Etudiant :[ ?]

Deleuze : eh non ! On ne présuppose pas ! Si, on présuppose, parce que tout est mélangé, bien sûr on peut supposer... mais c’est pas ça ce qui compte. Ce qui compte c’est la différence de nature entre le niveau des forces et le niveau des formes. Et ça, depuis le début, on l’a vu. Les forces elles sont informelles. Alors quand je dis « les forces dans l’homme », ça a l’air de présupposer la forme « homme ». Non ! Je ne présuppose rien de la forme « homme », je considère juste des forces qui, en tant que telles, sont dites humaines. « sont dites humaines », vous me direz, ça suppose... Parce qu’elles ne sont pas dans les animaux. Elles sont, bon..., elles sont comme à tel endroit de l’espace des forces, par exemple je dis : l’entendement, la volonté. Je ne présuppose rien d’une forme de l’homme, je prends l’entendement comme une force, je dis « c’est une force dans l’homme ». Le fait est que les animaux... bon, bon. Je prends, si vous voulez, je peux considérer l’homme comme..., à ce moment-là si vous me dites « ça présuppose l’homme », non ! Je définis l’homme comme un type de forces et uniquement un type de forces et je demande : ces forces, par exemple entendement et volonté, que j’appelle forces dans l’homme ou forces humaines, parce qu’elles ne se présentent pas chez les animaux, parce qu’elles se distinguent, elles occupent dans le champ de forces, une certaine région, je dis : avec quelles autres forces est-ce qu’elles entrent en rapport ? Au XVIIème siècle, avec les forces d’élévation à l’infini, d’où : l’entendement ne sera qu’une limitation de l’entendement infini. Et, à ce moment-là, le composé, c’est pas l’homme, c’est Dieu. Vous voyez : forces dans l’homme + forces d’élévation à l’infini donnent comme composé la forme Dieu, la forme composée Dieu. Et si on me dit, là aussi, Dieu n’est pas composé. Je dis : oui, Dieu n’est pas composé, mais sa forme est composée, c’est-à-dire sa représentation est composée. Si je résumais tout, je dirais : le XVIIème siècle, c’est l’âge de la représentation.

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