THEMES COURS
 ANTI-OEDIPE ET AUTRES RÉFLEXIONS - MAI/JUIN 1980 - DERNIERS COURS À VINCENNES (4 HEURES)
 SPINOZA - DÉC.1980/MARS.1981 - COURS 1 À 13 - (30 HEURES)
 LA PEINTURE ET LA QUESTION DES CONCEPTS - MARS À JUIN 1981 - COURS 14 À 21 - (18 HEURES)
 CINEMA / IMAGE-MOUVEMENT - NOV.1981/JUIN 1982 - COURS 1 À 21 - (41 HEURES)
 CINEMA : UNE CLASSIFICATION DES SIGNES ET DU TEMPS NOV.1982/JUIN.1983 - COURS 22 À 44 - (56 HEURES)
 CINEMA / VÉRITÉ ET TEMPS - LA PUISSANCE DU FAUX NOV.1983/JUIN.1984 - COURS 45 À 66 - (55 HEURES)
 CINEMA / PENSÉE - OCTOBRE 1984/JUIN 1985 - COURS 67 À 89 (64 HEURES)
 - CINEMA / PENSÉE + COURS 90 À 92
 - FOUCAULT - LES FORMATIONS HISTORIQUES - OCTOBRE 1985 / DÉCEMBRE 1985 COURS 1 À 8
 - FOUCAULT - LE POUVOIR - JANVIER 1986 / JUIN 1986 - COURS 9 À 25

14- 04/03/1986 - 1

image1
22.5 Mo MP3
 

Gilles Deleuze / Foucault - Le Pouvoir cours 14 - 04/03/1986 - 1(1)Sur Foucault Le pouvoir année universitaire 1985 1986 Gilles Deleuze aut participant RequestDigitalEl 32 min 49 sec

Alors nous arrivons tout à fait à la fin de ce que nous avions à faire sur cette analyse de l’axe du pouvoir, c’est-à-dire le deuxième axe et cette fin concerne le thème de la mort de l’homme dans Les mots et les choses. Et c’est évidemment un sujet très délicat. C’est la mort de l’homme. Je veux dire : il y a toujours de quoi se faire traiter de fasciste. Et, en effet, ça a été fait, mais c’est pas le premier à qui ça arrivait. Je veux dire : la mort de l’homme a été annoncée par Nietzsche en rapport avec le concept de surhomme et l’accusation d’un véritable fascisme de Nietzsche a été fréquente. Dès la parution des Mots et les choses, ce qui a été retenu c’est le thème de la mort de l’homme avec la même accusation de fascisme. Un psychanalyste, au moment des Mots et les choses consacrait un gros livre où il analysait pendant plus de cent pages ce qu’il estimait une ressemblance hallucinante entre Les mots et les choses et Mein Kampf. Ensuite il y a eu de très nombreuses critiques au nom, précisément, des droits de l’homme. Qu’est-ce que ça devient les droits de l’homme quand l’homme meurt ? Récemment, peu de temps après la mort de Foucault, ces critiques ont été reprises avec beaucoup de virulence et sous une question hypocrite : comment Foucault pouvait-il prétendre participer à des luttes politiques alors qu’il avait annoncé la mort de l’homme ?

Bon. La question, elle est compliquée parce que, dès le début, on se dit (et ça vaudrait également pour Nietzsche) : qu’est-ce qui meurt au juste ? Ou bien, pour employer un terme moins tragique, qu’est-ce qui disparaît, si quelque chose disparaît ? Qu’est-ce qui disparaît ? Si je pense à la mort de l’homme et au surhomme chez Nietzsche, il y a eu deux grandes interprétations ; On pourrait dire, comme ça, l’interprétation BD et l’interprétation U. L’interprétation BD c’est l’interprétation bande-dessinée, à savoir le surhomme comme superman. Ça suppose que ce qui disparaisse ce soit l’homme existant au profit d’un nouvel existant. Et pour Nietzsche il est arrivé souvent qu’on interprète : production d’un nouvel existant. L’interprétation U ce serait l’interprétation universitaire : ce qui disparaît au plus ce n’est pas l’homme existant ce serait le concept d’homme. Ce ne serait plus l’existant, ce serait le concept. A ce moment-là ce serait une disparition plus douce, et de quel droit - et ça engendre de nouvelles critiques - de quel droit parler de la mort de l’homme, alors que, ce qui disparaît, c’est seulement le concept d’homme ? Je crois que ni pour Nietzsche, ni pour Foucault, aucune de ces deux interprétations ne va. Ce n’est ni l’homme existant qui disparaît, ni le concept d’homme.

Alors qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce qui permet de parler en termes si dramatiques de la mort de l’homme ? C’est par là que nous revenons à notre problème, c’est presque comme un condensé, comme une épreuve des rapports pouvoir-savoir. Je veux dire : nous avons vu précédemment que les rapports de forces étaient le lieu de mutations perpétuelles, de mutations qu’on pourrait appeler « diagrammatiques ». Les forces sont en mutation. On ne sait pas encore bien ce que signifie « mutation », mais on retient juste : oui, la mutation, c’est une aventure des forces. Les formes, elles, sont en constant changement, et, d’après toute notre analyse précédente de pouvoir/savoir, nous pouvons dire très rapidement : oui, ça, ça va, ce sont les mutations de forces qui déterminent les changements de formes. Voilà que la mort de l’homme - nous avançons un tout petit peu - concerne quoi ? Concerne une forme. C’est pour ça que je peux dire : il ne s’agit ni du concept d’homme, ni de l’homme existant. Il s’agit de la forme « homme ». C’est la forme homme qui disparaît au profit d’autre chose.

Mais qu’est-ce c’est la forme « homme », puisqu’elle ne se laisse réduire ni à l’homme existant, ni au concept d’homme ? Eh bien, je ne sais pas encore ce que c’est que la forme « homme », ce que je peux dire c’est que toute forme est composée, il n’y a pas de forme simple. Pourquoi ? Et si toute forme est composée, qu’est-ce que c’est que les éléments de la forme ? On l’a vu. On l’a vu, toute forme est un composé de forces. C’est une conception curieuse de la composition, puisque vous voyez que la composition implique que les éléments composants ne soient pas de même nature ni de même niveau que le composé. Pour trouver les éléments d’une forme composée, il faut sauter hors du niveau de composition. Pour trouver les éléments composants d’une forme, il faut atteindre à des éléments informels qui sont les forces. Toute forme est composée de forces.

Il y a un auteur, dans l’histoire de la philosophie, qui a très bien explique que lorsque...- je ne dis pas que cette idée s’impose, je veux au contraire marquer qu’elle est originale - les composantes ne sont jamais de même niveau que le composé, ne sont pas sur le même plan. C’est Leibniz au début de La Monadologie qui explique très bien que, si l’on reste sur le plan et au niveau d’une forme composée, on ne trouvera jamais que du composé à l’infini. Pour trouver les éléments composants, il faut réellement s’installer à un autre niveau. C’est en ce sens qu’on peut dire : toute forme est un composé de forces. Vous voyez, par exemple, je cherche juste à rendre cette idée toute simple, en biologie, je peux dire... je ne sais pas si c’est vrai mais je peux dire, tout le monde comprend ce que veut dire : une forme organique est une composé de forces. Donc la forme homme serait un composé de forces, soit. Essayons, là, toujours d’avancer dans cette voie. Je dirais : il y a des forces composantes dans l’homme, c’est-à-dire il y a des forces qui s’exercent dans l’homme. On verra ce que ça peut être. Là on..., pour le moment on travaille dans l’abstrait pour essayer de comprendre une possibilité. Il y a des forces composantes dans l’homme.

Constatez bien que je dis « dans l’homme », je ne dis pas « Il y a des forces composantes de l’homme ». Si je disais « Il y a des forces composantes de l’homme », je préjugerais déjà du composé. « Des forces composantes de l’homme » impliquerait que, ce qui est composé, c’est l’homme. J’en sais rien. Je ne peux pas dire ça encore. Je peux dire : « Il y a des forces composantes de l’homme ». C’est-à-dire : il y a des forces qui s’exercent dans l’homme. Bien. Les forces composantes dans l’homme, voilà la première proposition pour essayer de débrouiller un problème aussi compliqué. Il y a des forces composantes dans l’homme. Deuxième proposition : ces forces composantes dans l’homme entrent nécessairement en rapport avec des forces du dehors. Vous voyez que j’ai très besoin de la notion de dehors telle que nous l’avons analysée la dernière fois. Ces forces composantes dans l’homme entrent nécessairement en rapport, si vous voulez... ces forces intérieures à l’homme entrent nécessairement en rapport avec des forces du dehors.

De toute façon mes deux premières propositions c’est, de toute façon, de toute façon qu’il y a des forces composantes dans l’homme, de toute façon ces forces composantes entrent en rapport avec des forces du dehors. C’est bien. Je voudrais que, déjà, à ce moment-là vous compreniez un petit quelque chose, à partir de la troisième proposition, la troisième hypothèse. La troisième hypothèse que je fais, c’est une question, à savoir : dans quel cas en dérive-t-il l’homme comme composé ? C’est-à-dire : première proposition (il écrit au tableau), forces composantes dans l’homme. Deuxième proposition... Evidemment c’est très abstrait, qu’est-ce que c’est que les forces composantes ? On n’en sait rien encore ... Deuxième proposition : ces forces composantes dans l’homme entrent nécessairement en rapport avec d’autres forces, des forces du dehors par rapport à l’homme. Troisième proposition : de la combinaison forces composantes - forces du dehors, naît un composé, quel est ce composé ? Est-ce que c’est nécessairement l’homme ? Non, pas forcément. Les forces composantes dans l’homme peuvent entrer en rapport avec des forces du dehors telles que le composé ne sera pas l’homme, mais autre chose. Tiens... autre chose ?! Mais quoi ? Ça peut être l’homme, tout dépend des forces du dehors. De toute manière vous aurez des forces composantes dans l’homme qui entrent en rapport avec des forces du dehors. Alors, d’accord, le composé peut être l’homme, mais le composé peut être tout à fait autre chose. Ça peut être... des hypothèses... Est-ce que ça ne pourrait pas être dieu ? Mais alors, dieu est un composé ? [ ?] Bien sûr pas dieu tel qu’il existe, mais la forme « dieu ». La forme, elle, c’est un composé. Pas dieu existant. Vous avez une forme « dieu » qui serait un composé et un composé de quoi ? Ben évidemment de forces composantes dans l’homme et de forces du dehors. Pas clair, hein ? Pas clair.

Mais, enfin, le composé pourrait être dieu et pas l’homme. Deuxième cas : forces composantes entrent en rapport avec d’autres forces du dehors, là le composé serait l’homme. Encore un effort. Troisième cas : forces composantes dans l’homme avec encore d’autres forces du dehors et le composé ce serait plus l’homme, ce serait quelque chose qu’on peut appeler... une nouvelle forme encore... qu’on appellera « surhomme ». Vous me direz : tout ça, c’est inintelligible. Oui, pour le moment. Pour le moment. En d’autres termes, ce qui change c’est la forme, c’est la forme composée. Il ne s’agit pas de dire « l’homme n’existe plus ». La mort de l’homme annonce que l’homme a cessé d’être la forme composée par les forces en présence. Ah ?

En d’autres termes ce qui change c’est la forme et la forme change lorsqu’il y a mutation des forces. Quand est-ce qu’il y a mutation des forces ? C’est fou ce qu’on avance. Il y a mutation des forces lorsque, dans le cas précis, lorsque les forces composantes dans l’homme entrent en rapport avec de nouvelles forces du dehors. Ce sera une mutation. En d’autres termes, la forme qui change, on pourrait la définir comme une fonction. C’est par là que ce n’est ni un concept ni un existant. La forme qui change c’est la fonction. La forme composée, c’est la fonction. Et les éléments composants, c’est-à-dire les forces, ce sont les variables. La fonction change quand les variables mutent. La mutation des variables, c’est de nouvelles forces du dehors. C’est l’arrivée de nouvelles forces du dehors. De nouvelles forces du dehors arrivent, entrent en rapport avec les forces composantes dans l’homme de telle manière que le composé lui-même change. Du coup on tient... Je veux dire on n’en a pas l’air parce qu’on le tient abstraitement, hein. Voilà. Méditez. L’idéal, ce serait... l’idéal ce serait... vous voyez : on serait pure intelligence, ça suffirait, j’aurais fini. Ce serait bien. Tout ça c’est parce qu’on a un corps que c’est ?. Mais je parle comme un classique. On va voir pourquoi je parle comme un classique.

Bien, on va envisager trois cas, après tout notre histoire est courte. On va imaginer trois cas. Je définis le premier comme l’âge où les forces composantes dans l’homme entrent en rapport avec des forces du dehors telles que, ce qu’elles composent, ce n’est pas encore l’homme, mais c’est dieu. Appelons cet âge, l’âge classique. Et puis nous envisagerons un second cas où les forces composantes dans l’homme entrent en rapport avec de nouvelles forces du dehors de telle manière que le composé de ces deux sortes de forces compose non plus dieu, mais l’homme. Ce sera l’avènement de la forme « homme ».

En d’autres termes, à l’âge classique il y a un concept d’homme, rendez-vous compte, on est en train, quand même, de se libérer de toutes sortes de contresens, aussi bien pour Foucault que pour Nietzsche, quoique ce que je dis, là, est centré sur Foucault et pas sur Nietzsche, mais les mêmes conclusions vaudraient pour Nietzsche. Euh. Je ne sais plus ce que... Oui. Pour la pensée classique, évidemment il y a un concept d’homme, il y a un concept d’homme, animal raisonnable, tout ce que vous voulez. Bien plus : les hommes existent. Ça voudrait rien dire de dire : à l’époque classique les hommes n’existent pas ; ben les hommes existent, ça va de soi. C’est pas intéressant tout ça. Ce qui est important c’est qu’il n’y a pas de forme homme qui détermine une fonction. Il y a une forme dieu qui détermine une fonction et, fondamentalement la fonction de savoir.

Le XIXe siècle sera ce deuxième âge où les forces composantes entrent en rapport avec des forces du dehors telles que le composé des forces c’est l’homme et non plus dieu. Si bien que le XIXème siècle sera sous la forme : « dieu est mort ». Ce qui signifie moins que dieu n’existe pas, et plus que le concept de dieu n’est pas. C’est très minutieux, quoi. Et puis un troisième âge que nous pouvons penser. Les forces composantes dans l’homme entrent en rapport avec des forces du dehors trois, du type trois. Je reprends parce que cette nouvelle formulation apporte beaucoup de clarté. Age classique : les forces composantes dans l’homme entrent en rapport avec des forces du dehors du type un. Le composé c’est dieu comme forme, la forme « dieu ». Deuxièmement, XIXème siècle : les forces composantes dans l’homme entrent en rapport avec des forces du dehors du type deux et voilà que, dans ce cas, mais seulement dans ce cas, le composé c’est l’homme, la forme « homme ». Et trois : notre modernité ? Je ne sais pas, alors on met au conditionnel parce que c’est très prudent, on n’est pas sûr, on n’est sûr de rien. Les forces composantes dans l’homme entrent en rapport avec des forces du dehors du type trois. Et le composé, appelons-le surhomme bien que ce terme soit nietzschéen et n’a pas d’espace chez Foucault. Comprenons au moins négativement une forme qui ne serait plus ni la forme dieu, ni la forme homme.

Comme dit Foucault, dans un texte très intéressant, qui est dans la discussion qui a suivi sa conférence sur « Qu’est-ce qu’un auteur ? », il dit : oh, vous savez, la mort de l’homme, il n’y a pas de quoi pleurer. Alors là aussi, ça a été mal pris, parce qu’on a dit : vous voyez, non seulement il veut tuer l’homme, mais il ne veut pas pleurer sur l’homme. Il dit : ben oui, c’est un changement de forme. ça fait mourir personne, hein. Evidemment non, le XVIIème siècle, s’est passé de la forme homme, suivant l’interprétation de Foucault, et ça n’a pas empêché les hommes d’exister.

Alors, quel intérêt ? Vous allez voir que ça change beaucoup quand même. Ça n’a pas empêché les hommes d’exister, mais ils existaient d’une autre façon. La forme, ça concerne non pas l’existence, mais le mode d’existence, ça ne concerne ni l’existence, ni les forces, la forme, mais ça concerne singulièrement les manières d’exister. Alors, est-ce mal dire que dire que nous n’existons pas sur le mode classique, que nous n’existons pas sur le mode romantique, que nous existons d’une autre façon aujourd’hui ? Bien, on a avancé un peu. Voilà que ce qui disparaît ou ne disparaît pas, c’est la forme, je disais. De la forme on est passé à la fonction et de la fonction on est passé à l’idée de manière d’exister ou mode d’existence. Je ne sais pas si ce que je dis est très intéressant, mais il va de soi que toute autre chose est idiote, donc on n’a pas le choix.

C’est-à- dire que penser que l’homme engendre un surhomme est une idée en effet digne des bandes dessinées, c’est un domaine, mais ce n’est pas de la philosophie ; ou dire que c’est le concept d’homme qui change, là, c’est pas suffisant. L’interprétation bande dessinée, elle est excessive ; l’interprétation par le concept elle est insuffisante ; nous sommes donc dans la vérité puisque nous sommes dans la juste moyenne. Alors, ça, je voudrais déjà que vous en ayez une espèce de pressentiment abstrait, de ce que veut dire la mort de l’homme. Les forces en rapport les unes avec les autres ne composent plus l’homme ou ne composaient pas encore l’homme. Et, à un moment, elles ont composé l’homme.

En d’autres termes il y a des forces composantes dans l’homme, les forces composantes dans l’homme ne deviennent forces composantes de l’homme que si elles entrent en rapport avec des forces du dehors capables de produire le composé homme. Ça je veux bien le répéter dix fois sous des formes variées pour que vous vous familiarisiez avec cette idée, pour qu’elle devienne pour vous très simple comme point de méthode. C’est, vous voyez, notre méthode obligée. Il ne va pas s’agir pour nous car et pour des raisons hautement pédagogiques, euh, j’exclus de vous faire un résumé des Mots et les choses, c’est à vous de le lire. Euh. Je voudrais que mon rôle, ce soit... ou de le relire... que mon rôle soit uniquement celui-ci : dégager des présupposés qui, peut-être, pourraient enrichir votre lecture, donc je ne vous raconterai pas ce que dit Foucault, je vous y renverrai, hein.

Ce qui m’intéresse c’est tout ce qu’il y a comme présupposés que Foucault ne se propose pas de dire, puisque les présupposés sont par nature implicites, et expliquent, qui disent ce qu’il dit, [ ?] je signalerai chaque fois lorsque je reviens au texte littéral de Foucault. mais j’y reviendrai très peu, puisque c’est pas ça qui me soucie. Le texte littéral, il faut que vous le lisiez. Vous voyez que nous avons donc trois grandes parties dans cette étude de la mort de l’homme. La première partie, c’est ceci : l’âge classique, les forces composantes dans l’homme entrent en rapport avec des forces du dehors de type 1, de manière à ce que ce qui est composé ce n’est pas l’homme, c’est dieu. C’est ça qu’il faut rendre concret. Eh bien, si vous considérez la pensée du XVIIème siècle, là je parle pour mon compte, pour justifier, il me semble, le point de départ de Foucault, ce qu’il n’éprouve même pas le besoin de dire, si vous considérez la pensée du XVIIème siècle, si vous avez lu un peu les philosophes du XVIIème, même pas beaucoup, vous devez être convaincus, pourquoi ?

Parce que, à quoi vous reconnaissez une pensée du XVIIème siècle ? Si on cherche la caractéristique de cette pensée. On peut en donner plusieurs, mais il me semble, en tout cas que la première, elle a été très très bien donnée par Merleau-Ponty. Il y a une race de livres qui parfois..., que l’on tend parfois à mépriser et puis qui, parfois, sont très riches. C’est les livres un peu pour, pour... les livres qui sont moins... je ne sais pas, je ne veux pas dire de mal... des livres pour bibliothèques très bourgeoises, on les met et on ne les ouvre jamais... dans cette série il y a, par exemple, l’édition complète des discours du prix Nobel depuis le début du prix Nobel, alors ça fait des reliures de luxe, c’est bien ! C’est généralement les médecins dans leur salle d’attente qui mettent ça. Et bien dans cette série de livres, il y a souvent des choses très extraordinaires. Merleau-Ponty avait été chargé... comme ça, il avait accepté, ça devait l’amuser, de faire, pour les éditions Mazenod, qui faisaient beaucoup de choses dans ce genre de livres, M A Z E N O D, je crois, un gros livre qui s’appelait le Dictionnaire des philosophes célèbres.

 9- 07/01/1986 - 1


 9- 07/01/1986 - 2


 9- 07/01/1986 - 3


 9- 07/01/1986 - 4


 10- 14/01/1986 - 3


 10- 14/01/1986 - 1


 10- 14/01/1986 - 2


 10- 14/01/1986 - 4


 11- 21/01/1986 - 1


 11- 21/01/1986 - 2


 11- 21/01/1986 - 3


 11- 21/01/1986 - 4


 12- 28/01/1986 - 1


 12- 28/01/1986 - 2


 12- 28/01/1986 - 3


 12- 28/01/1986 - 4


 12- 28/01/1986 - 5


 13- 25/02/1986 - 1


 13- 25/02/1986 - 2


 13- 25/02/1986 - 3


 13- 25/02/1986 - 4


 13- 25/02/1986 - 5


 14- 04/03/1986 - 1


 14- 04/03/1986 - 2


 14- 04/03/1986 - 3


 14- 04/03/1986 - 4


 15- 11/03/1986 - 1


 15- 11/03/1986 - 2


 15- 11/03/1986 - 3


 15- 11/03/1986 - 4


 16- 18/03/1986 - 1


 16- 18/03/1986 - 2


 16- 18/03/1986 - 3


 16- 18/03/1986 - 4


 16- 18/03/1986 - 5


 17-25/03/1986 - 1


 17- 25/03/1986 - 2


 17-25/03/1986 - 3


 17-25/03/1986 - 4


 18- 08/04/1986 - 1


 - 08/04/1986 - 2


 - 08/04/1986 - 3


 - 08/04/1986 - 4


 -15/04/1986 - 1


 19-15/04/1986 - 2


 -15/04/1986 - 3


 19-15/04/1986 - 4


 20- 22/04/1986 - 1


 20- 22/04/1986 - 2


 - 22/04/1986 - 3


 - 22/04/1986 - 4


 - 29/04/1986 - 1


 - 29/04/1986 - 2


 - 29/04/1986 - 3


 21- 29/04/1986 - 4


 21- 29/04/1986 - 5


 - 06/05/1986 - 1


 - 06/05/1986 - 2


 - 06/05/1986 - 3


 22- 06/05/1986 - 4


 - 13/05/1986 - 1


 - 13/05/1986 - 2


 - 13/05/1986 - 3


 - 13/05/1986 - 4


 - 13/05/1986 - 5


 - 20/05/1986 - 1


 - 20/05/1986 - 2


 - 20/05/1986 - 3


 - 20/05/1986 - 4


 - 27/05/1986 - 1


 - 27/05/1986 - 2


 - 27/05/1986 - 3


La voix de Gilles Deleuze en ligne
L’association Siècle Deleuzien