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73- 18/12/1984 - 3

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Gilles Deleuze - cinéma cours 73 du 18/12/1984 - 3 Transcription : Mohamed Taméga - correction : Claudie Zémiri

Je dis oui, oui , oui.. Et moi en t’écoutant, je la traduis comme ceci : ce qui manque dans notre programme, c’est une case politique. Et au niveau du cinéma le domaine où l’on s’est demandé : est ce qu’il y a un changement de régime dans l’image d’avant-guerre et dans l’image d’après-guerre ? C’est évident qu’il faudra demander : qu’est ce qui s’est passé passer dans le domaine du cinéma politique des soviétiques au cinéma politique actuel ? et que le changement est absolument considérable ; Et que je dirai tout simple : les soviétiques avant ce que Eiseinstein appelle spirituellement la bolchévisation, les soviétiques, ils croyaient à l’existence d’un peuple.

Qu’est ce qui s’est passé ? Pourquoi est-ce un cinéma politique aujourd’hui, le seul vrai cinéma politique, il est passé dans le tiers monde ? La première réponse c’est que la grande mutation du cinéma politique s’est faite sur la forme de la prise de conscience que le peuple n’était pas là, qu’il n’y avait pas de peuple ! c’est un changement dans le régime de l’image politique aussi important ; alors, ça recoupe complètement la question de la croyance.
-  Substituer la croyance au savoir, cela veut dire : on est coupé du monde et comment est-ce que la croyance va rétablir un lien avec le monde ? A un autre niveau tu as complètement raison mais à un niveau collectif c’est : comment est-il possible qu’un peuple se fasse aujourd’hui ? Pourquoi le cinéma politique est devenu un cinéma de minorités ? C’est bien évident qu’entre le cinéma politique de Poudovkine et de Eiseinstein et le cinéma politique du turc Güney ou d’autres, je cite Güney - il y a une espèce de coupure aussi grande que toutes les coupures que l’on a vues.

Alors, moi, je dis : mille fois oui, à ce programme il est évident qu’à un moment et voilà que tu as devancé ce moment, on verra que de toute évidence il faut tenir compte du problème de : qu’est-ce qu’un peuple ? qu’est-ce qu’un peuple au cinéma ? en quel sens est-ce que le peuple manque ? qu’est ce ça veut dire le peuple manque ? etc,etc... ça sur ce point tu as entièrement raison, tu viens de montrer typiquement la nécéssité d’ajouter quelquechose au programme. Sur les deux autres points je dirai oui et non . Si j’ai bien suivi il y a un point qui, moi ne me convient pas. Mais je ne vois aucun inconvénient à ce qu’il te convienne à toi, vous êtes libres, hein. T’as voulu, moi je dirai en gros pour parler aussi très rapidement hein, tu veux me rabattre quatre catégories, moi je tiens beaucoup à mes quatre catégories. Tu me prends quatre catégories et puis tu me les rabats sur quatre autres. Tu me prends quatre catégories de cette année et puis tu dis : moi ce qui m’intéresse, je les applique sur les quatre catégories du cristal.

Alors je m’agite, parce que ma réponse ce serait : ah mais non ! qu’on me réduise pas mes catégories moi hein plus il y’en a, plus que ça m’y est. Donc si tu me les rabats et que de huit tu en fais quatre, tu comprends, surtout que les états du cristal et les quatre mutations de la pensée, hein il faut forcer les choses pour y voir des rapports ; bien sur il y a des rapports . Mais le rapport que toi, tu as essayé d’instituer entre les deux : les catégories de la pensée et les catégories du cristal ; comment tu t’es débrouillé ? C’est en introduisant, et là ne le prend pas en un sens péjoratif, c’est en introduisant un problème qui manifestement, toi, t’intéresse, et moi j’avoue, j’avoue sans du tout dire que j’ai raison moi ne m’intéresse pas, à savoir c’est un certain problème du moi par rapport aux états de choses, par rapport à la pensée . Puisque toutes les histoires des étapes du cristal, toi, tu en faisais comme des états possibles du moi. Alors en effet par cet intermédiaire, il me semble que tu pourrais rabattre les catégories de la pensée sur les catégories du cristal en fonction d’une espèce de développement ou de voyage du moi ; et là ce serait peut-être très intéressant. A mon avis ça empêche qu’elle ne se réduirait pas, ça fait pas partie du même voyage. Euh mais en effet, euh moi ce qui m’intéressait dans l’histoire du cristal, c’était la constitution d’un certain type d’images, que le cristal soit en décomposition ou en germes, tout ça, ses conséquences par rapport au moi ça m’était, ça m’était égal ...Mais je fais partie des gens c’est pas une supériorité, c’est une infériorité qui n’arrive pas à penser la question du moi, ça me dit rien. Mais je suis très frappé qu’en effet tu peux faire ta réduction en posant un certain problème du destin du Moi... C’est complètement légitime, complétement légitime je peux juste dire c’est pas un problème pour moi, mais il je sens que c’est un problème pour toi. Donc tu as raison.

Intervention d’un étudiant :V ous allez nous dire quelle [Deleuze donne la parole à un de ses interlocuteurs] Ouais, ouais, ah bah non ; par nature il est interminable. Non, c’est très bien, c’est très riche ce que tu as dit pour le moment pour moi [Deleuze marque un long silence]

Est-ce quelqu’un ... Essayez de parler fort s’il vous plait.

question inaudible

Oui ...Là aussi j’ai fait cette réponse très, très décevante pour vous, vous comprenez ; une classification des signes, on est resté deux ans là-dessus. Si bien que lorsque je reprenais des appellations de signes, c’était un clin d’œil pour réunifier, clin d’œil vis-à-vis de ceux qui étaient là. Alors, si vous me dites ce serait pas mal de refaire une séance alors, trés très résumée sur ce que c’est qu’un signe, ce que j’appelle un signe, on pourra, on peut le concevoir.

Mais si j’ai réintroduit ça sans aucune explication, c’était pour les mêmes raisons que je disais tout à l’heure pour le temps, c’est parce que nous, pour une partie d’entre nous tout ça c’est fini.

[Une interlocutrice prend la parole]

Oui euh ben d’une part comme je vous l’ai écrit depuis, j’allais pas le reprendre oui, mais on peut faire une séance avec les signes dont je n’ai pas encore parlés, oui.

Une évolution ? Pour moi ? là-dessus ? Sur ce problème des signes ? ça dépend parce-que là vous avez la gentillesse de faire allusion à des choses que j’ai écrites. Ca dépend à quel moment ? Le problème des signes moi ça m’a toujours beaucoup tourmenté et intéressé. Alors j’en parle depuis longtemps ; si vous me dites la dernière fois que j’en ai parlé, c’est l’année dernière à propos du cinéma, sur l’année dernière à propos du cinéma, non j’ai pas changé. Sur des textes qui sont de bien avant oui, j’ai beaucoup changé. Oui ; oui mais ça on pourra faire une séance sur le signe, peut-être même que je vais changé, alors, alors ça serait mieux, oui, oui ... Moi je crois qu’à propos des signes dont on n’a pas parlé là, le noosigne, lectosigne. On sera amené à reparler des signes. (Silence) Alors il n’y a pas seulement, encore une fois, dernier appel que je fais, ceux dont je connais déjà la compétence dans tel domaine, évidemment rien ne pourrait m’être plus sensible que l’un de vous me disant : "bah,je, je m’y connais un peu dans tel domaine, je peux, je peux t’aider, je peux t’aider" - par exemple ,je vois comme il n’est plus là, je peux le citer. Il y avait un type, l’année dernière qui est venu me dire qu’il s’y connaissait un peu en cristaux, il fait quelque chose sur cristal et qui nous a servi, enfin du moins m’a servi et c’était trés bien donc... Donc je fais un vif appel, à vos...Il suffit si vous voulez que ça rentre par un bout quelconque dans, dans notre programme. Hein. Alors, au besoin, je vous demande de réfléchir.

Oui tout de suite. Oui, Tu parles fort ! hein ! Tu essaies de parler fort ! [Deleuze écoute]

Intervention de Comtesse : Sur la question de l’enseignement des Bolchéviques, donc en lien avec le climat du corps en reférence à Rivette et à Jean-louis Godard. En particulier chez Rivette ce qui vaut dans le cinéma c’est pas tellement et pas simplement le gestus de l’enseignement des postures mais la provenance de cet enseignement en rapport justement à un certain corps, qui est un corps dérobé ou fuyant Je m’explique par exemple dans le cinéma de Rivette la scéne théâtrale, dans l’Amour par terre ( inaudible) la scéne du gestus théâtrale c’est pour Rivette une scéne qu’il appelle la scéne de la substantion de la violence qui renvoie toujours la scéne théâtrale à un groupe, à un groupe, à un groupe privé, ou une société secréte qui ourdit littéralement un complot mais le complot justement que le groupe ou la société ourdit est lui même ce complot ourdit par un délire et la question autrement dit, du théâtre renvoie à la question du délire et c’est à partir du délire d’où vient justement cet enchaînement, enchaînement des postures que la question du corps est uniquement, uniquement là, se pose dans le cinéma de Rivette. je veux dire par là que la question fondamentale qui se pose et la question de la pensée cinéma à ce moment là c’est : Quel est le corps du délire ? le corps du délire c’est -à-dire quel est le corps fuyant du délire qui impose le délire, le complot et la scéne théâtrale et autrement dit le corps fuyant du délire c’est plus prés la question d’un certain cinéma poserait le corps du délire ou le corps de la folie ; ça reviendrait à )..( et cette question du corps du délire c’est la même question qui revient sous une toute autre forme dans par exemple Prénom Carmen. Dans "Prénom Carmen", au début de "Prénom Carmen" il y a le voyant, le voyant c’est-à-dire l’oncle, l’oncle Godard, l’oncle Jean. Le voyant, il est sur son lit et il dit "être, être, être" c’est-à-dire qu’il lance le mot de l’appel, le mot de ce qui n’existe pas, de ce qui ne peut pas exister c’est-à-dire le mot de l’abscence du réel : être. Et aprés il ajoute : les jeunes d’aujourd’hui ; on oublie tout mais ils oublient tout parce-qu’ils sont dans un excés de mémoire et il ajoute ils sont tous dans le trou noir. La question fondamentale qui se pose c’est : qu’est-ce qu’il y a entre le mot de l’appel "être" et justement la question du trou noir. Et ça, entre cela il y a tout les enseignement du film, tous les chocs agressifs amoureux, tous les mouvements précipités et Orphée lui rend grâce c’est-à-dire tout ce qui fait appel le cinéma corps mais le cinéma corps ce n’est pas l’image corps, une image du cinéma corps ne s’inscrit pas dans l’enseignement des postures, c’est ce à quoi l’enseignement des postures renvoie c’est-à-dire entre "être" et trou noir ou ce qui pourrait se déduire du délire à ce moment là, c’est dans, c’est dans ce qui pourrait se déduire du délire ou ce qu’il y a entre que la question du corps, peut-être pourrait se poser.

Je vais prendre un autre exemple, si on prend par exemple le dernier film de Rivette qui s’appelle "l’Amour par terre". Il y a poser d’une façon nouvelle, la question de l’automatisme. Par exemple, il y a un moment ou il prend le visage en gros plan de Jane Birkin et l’oeil, l’oeil de Jane Birkin devient complétement un oeil exorbité ou traversé par, par l’effroi et à ce moment là, à ce moment là il y a ce qu’il appelle une transmission automatique c’est-à-dire ça se transmet automatiquement mais ça se transmet ; il y a quelque chose dans un corps qui se transmet à un autre corps automatiquement. Et aussitôt, on perçoit justement dans une scène où elle est décrit avec justement une femme rouge et l’homme témoin du rapport entre la femme rouge et la femme blessée. Cette transmission automatique, je pense que c’est une nouvelle image du cinéma qui n’est pas simplement une image tendre, une image censure mais qu’on pourrait appeler une image désir, une image délire. (Fin de l’intervention de Comtesse)

Deleuze : Je veux bien, je veux bien, je veux que ça ; pour moi cette intervention consiste à remplir déjà une partie de notre programme. Tu me dis, il faudra faire attention, le gestus est insuffisamment défini par l’enchaînement des postures car il faut que justice d’une manière ou d’une autre rende compte, je ne sais pas quel mot employer, de l’origine dont découle l’enchaînement. Euh et tu proposes une réponse : l’origine dont découle l’enchainement serait le corps désir ou le corps délire . Mais d’accord je veux bien, c’est très bien. Si tu veux, tu donnes ton prolongement toi-même et ta réponse toi-même au problème : qu’est-ce qu’on peut appeler gestus ? C’est parfait. Euh ! c’est parfait, je ne veux pas dire que je sois d’accord.C’est parfait !

Ah ! oui ! tu peux la-dessus, revenir. En effet l’impensé c’est la folie.

Comtesse : Il n’y a pas de philosophie. La philosophie n’existe pas parce-ce qu’elle n’a pas encore constitué une logique de ce corps, donc elle ne peut pas se prétendre, il y a peut-être des discours qui sont en vue de la philosophie, vers la philosophie mais pas encore justement de discours véritablement philosophique. Ca, c’est un point que je voudrais démontrer. (Fin de l’intervention de Comtesse)

Deleuze : Et pan pour moi ! Tu comprends, moi Comtesse, je ne peux te faire perpétuellement qu’un seul et même tout petit reproche : c’est que quand tu interviens, tu as tendance à presenter ce que tu lis comme non-seulement une chose qui peut, doit dite mais la seule chose qui peut-être dite et qui par nature renvoie tout le reste à zéro, ça me trouble beaucoup parce que tu n’as pas cessé de prendre tremplin sur moi. Mais tu rejettes le tremplin avec une vigueur et une force ! Et en tout cas même moi, dans mes moments de plus grande certitude, il ne me viendrait pas à l’esprit de formuler des phrases comme tu le fais sous la forme : sur tel point, on ne peut dire que ceci. Il faut quand même avoir plus confiance dans l’inventivité des gens. Et pas croire qu’on dit la seule chose possible sur un concept. Car, tu es d’accord avec moi, le concept de gestus, il faut en faire hommage à Brecht.

Deuxièmement, et je ne le diminue pas, c’est Barthes, là moi, j’aime bien les hommages nécessaires qui donnent à cette notion une rigueur très intéressante mais à mon avis, ne la renouvelle pas. Si je me permettais, et ce n’est pas son problème de la renouveler dans le texte de Barthes. Si je me permets une déclaration de vanité, Comme ça, bon, je la prends chez Brecht. Je pense la prendre en un autre sens que lui. Donc je pense ce que tu fais aux gens ou plutôt que tu devrais faire aux gens, chaque fois que tu parles on dirait que tu lances du haut d’un ciel, un jugement qui a pour fonction de pulvériser tout autre chose que quelqu’un aurait envie de dire. Alors moi je t’écoute avec beaucoup d’intérêt, je me dis : mais, oui ! c’est une voix possible quoique je vois bien tout ce que tu nous ramènes : et le manque, et le désir, et le délire et la folie et que ça va nous ramener à dire l’impensable dans la pensée, c’est la folie puis qu’à mon avis ce serait une forte régression par rapport au point où on en est. Euh tout ça voilà... Mais si j’avais un reproche à te faire ce serait uniquement celui-là. Essaies de comprendre que lorsque tu parles, tu dis des choses très intéressantes mais que ces choses ne sont pas censées annuler tout autre discours.

Comtesse : Mais quand je disais que la philosophie n’existe pas.

Deleuze : Et ça peut se démontrer ! tu disais.

Comtesse : Et ça n’est pas moi qui disait cela ! Curieusement, c’est un auteur auquel tu as fait référence, c’est-à-dire l’auteur qui a soustrait la pensée, le modéle du savoir et qui reconnaîtrait, j’ai parlé de Kant, qui reconnaissait que la pensée de l’inconnu, ou la pensée de la foi n’est pas du tout une philosophie. Et, il dit Kant dans un texte qu’on a commenté l’année derniére, justement dans un groupe, que précisément la philosophie : ça n’existait pas. Ca n’existe pas. Et c’est comme une sorte disait-t-il de maîtresse insaisissable.

Deleuze : Ecoutes, comme toujours tu ne nous les amènes jamais, tes textes. J’ai beau faire appel à toi en disant : amènes-moi le texte. Euh, si tu m’amènes un texte, c’est une promesse hein ? tu me promets de m’amener un texte de Kant en disant que la philosophie n’existe pas ?

Comtesse : Bien sûr !

Deleuze : Bien sûr... Tu as du culot, dis-donc ! parce que les textes je les attends toujours moi !...notamment la dernière fois tu m’avais promis un texte de Elie Faure.

Comtesse : Comment tu veux que la philosophie existe alors que les gens ne sont pas capables de penser la folie.

Deleuze : Ecoutes ! j’ai l’impression que tu me fais faire une régression, moi, fantastique ! C’est curieux. C’est curieux ! Alors qu’on va se retrouver avec le manque, avec la folie tout ça, etc...C’est ta voie, alors je la respecte évidemment, mais ne m’entraine pas là-dedans. Quant à la question plus précise, tu ne vas pas me dire aussi que c’est dans Kant : la philosophie n’existe pas tant qu’on n’a pas pensé la folie. Je retiens juste que tu me promets de m’apporter le texte de Kant disant la philosophie n’existe pas. Hein, d’accord ?

Comtesse : bien sûr ! cela était commenté avec des references trés précises l’année derniére au séminaire de Jacques Derrida. Je ne me réfère pas que à moi-même selon ton accusation, pour dire telle ou telle chose. Je me référe aussi beaucoup aux autres. J’entends et je vois beaucoup de choses avant de parler moi-même.

Deleuze : Non ! non ! c’est Derrida ou c’est Kant ? Tu te réfères aux autres, Comtesse ! mais j’en suis sûr tu ne te réfères aux autres que pour proposer des propositions dites définitives. Alors elles peuvent venir de Derrida mais je suis sûr que Derrida a beaucoup plus de nuances que toi. Euh...mais j’insiste sur : il ne faut pas venir dire ici en tout cas : voilà la vérité. Il faut peut-être le dire chez Derrida, je n’en sais rien moi, mais pas ici, pas ici. Sinon tout ce que tu dis est bon, si on arrive à ôter cet aspect. Est-ce qu’il y a d’autres choses ? Non ? Eh bien bonnes vacances !

Intervention : Je voudrais proposer pour le cristal..( inaudible )

Deleuze : Oui mais il y aura un inconvénient puisque (. ;) fait allusion à quelque chose du vivant et que justement le cristal le distingue du vivant. ça aussi ce serait joli mais cherches hein ! tu trouvera mieux !

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