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12- 17/03/81 - 3

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2.6 Mo MP3
 

Gilles Deleuze Spinoza cours du 17.03.1981- 3 transcription : Larrieu Suzanne - Véronique Boudon

.. conséquence, oui

-  étudiante : ça permet de distinguer mieux le deuxième genre et le troisième genre de connaissance. Car à un moment, au fond, tu cesses de différencier

-  Oui ça c’est parce que je n’avais pas le temps, oui, non je ne dis pas, il peut y avoir des avantages. Toi, tu insistes sur une communauté des sens, oui. Encore une fois pour moi c’est seulement une conséquence, la communauté découle des essences et n’est pas consécutive des essences. C’est vrai, c’est vrai là, il peut y avoir une différence en effet, on pourrait concevoir un tout autre exposé, qui mette l’accent sur la convenance des essences les unes avec les autres avant tout, oui. Je vais te dire, je crois qu’elles ne conviennent que dans la mesure où elles ont réussi à s’actualiser alors pour moi la convenance... alors on ne serait pas en désaccord, mais encore là aussi c’est une différence d’accent - comme je vous le dis toujours dans une lecture, vous êtes forcés de mettre vos propres accents. Bon ! Oui ?

[Intervention inaudible d’un étudiant dans la salle]

C’est pas quoi ?

-  Moi je ne peux répondre que sur le point suivant : qu’est ce que nous dit Spinoza à cet égard ? Oh évidemment pour lui aller au-devant de la mort c’est le type même, c’est presque le sommet de la vie inadéquate et l’on comprend très bien pourquoi : c’est parce qu’il a une idée à laquelle il croit et moi je crois qu’il ait une idée, une des idées les plus profondes que l’on ait eu, il croit que par nature la mort quelle qu’elle soit, elle ne vient que du dehors, que la mort fondamentalement c’est la loi des parties extérieures les unes aux autres. Et que sinon l’idée même de mort n’a aucun sens. Alors que la mort vienne toujours du dehors. Là où Spinoza est très fort c’est qu’à mon avis, il est le seul à concilier complètement l’idée que la mort est inévitable et que toute mort vient du dehors. C’est généralement quand on dit "la mort vient du dehors", on reçoit comme objection : ah, mais alors si la mort vient du dehors, elle n’a pas de nécessité, après tout vous pourriez ne pas mourir, c’est idiot.

-  Spinoza il affirme à la fois, l’extériorité radicale de la mort, toute mort est extérieure, toute mort vient du dehors, il n’y a jamais eu de mort qui vienne du dedans. Spinoza fait partie de ceux pour qui l’idée même d’une pulsion de mort, c’est un concept grotesque, absolument grotesque, que c’est vraiment... Et...o u i ?

[Intervention dans la salle]

Richard Pinhas[...]Une espèce de tentative de la durée en rapport à l’accident, à savoir tel écrivain[...] et effectivement à vingt cinq ans ils auront fini, alors que d’autres auront fini à quatre vingt[...] on retrouve exactement les mêmes cas de figure chez des musiciens célèbres tel que Mozart [...] donc tout se passe comme si il y avait une vitesse de déroulement, une espèce de perception intime de durée donnée pour la création d’une œuvre et que à la fin il existe ce rapport accidentel qui fait que [...] mais dans tous ces cas de figures l’homme sera [...]

Oui, je crois même qu’il faudrait prendre en plus, des exemples non sublimes à savoir non esthétiques, non artistiques. Cette espèce d’appréhension, d’évaluation, du temps qui reste, c’est un sentiment qui est alors là, qui est très très, un sentiment profond dans l’existence, et quelle mesure ? ça se fait avec quel genre de quantité, ça se fait ? quand des gens ont l’impression qu’ils en ont plus pour longtemps .. Commencent à ranger, comment ... le dire, ranger ses affaires, arranger les trucs ! Oh c’est intéressant ça... Bon, alors il y a bien ces évaluations, ce qui est très important dans ce que dit Richard c’est, il me semble... c’est que ce n’est pas du tout une évaluation globale. Ce n’est pas lié à l’âge, ce n’est pas lié à un âge, ce sentiment en effet qui vient du fond et qui me fait dire : oh, tiens, peut-être bien que ça touche à la fin, ça touche à la fin, et c’est le contraire d’une panique, c’est le contraire d’une angoisse tout ça.
-  Comment l’expliquer ? Je reviens à ceci : "la mort vient du dehors", oui d’accord ! il n’y a pas de mort qui soit accidentelle. La vieillesse aussi ça vient du dehors, tout ça, ça vient du dehors.

-  C’est une usure des parties extérieures. Alors ce qui est très intéressant c’est qu’il y a d’une part les lois générales de l’espèce, je sais que l’espèce implique telle durée, en gros, telle durée globaley a donc des déterminations générales de l’espèce, mais qu’est ce que ça veut dire une espèce dure tant de temps ? Par exemple, un chat vit tant d’années, un homme vit tant d’années en moyenne. Ces moyennes de vie, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu’il y a des durées globales, des durées statistiques qui marquent le temps sous lequel des parties extensives appartiennent à telle essence. Une essence de chats, ça vit combien de temps un chat ? Dix ans, douze ans, dix-huit ans ? Les monstres, non ? Normalement ... Bon eh bien ils ont de la veine les chats, hein ? Dix-huit ans, un chat, oh la la...quelle catastrophe !
-  Bon ! et bien dix-huit ans, c’est énorme ça, non, je pense que c’est un chat exceptionnel. Les hommes, ça vit actuellement, je sais pas, quelle est la durée moyenne ? Le temps durant lequel encore une fois, les parties extensives m’appartiennent, sous des rapports qui me caractérisent.

Bon ! Mais, ce qui fait que ces parties extensives m’appartiennent et cessent de m’appartenir, tout ça c’est le domaine des accidents extrinsèques, simplement que les accidents extrinsèques aient des lois, c’est évident que ça a des lois. Donc en ce sens, la mort est absolument nécessaire, elle est absolument inévitable, mais elle répond toujours à des lois qui règlent les rapports entre parties extérieures les unes aux autres, c’est en ce sens qu’elle vient toujours du dehors. Simplement précisément, comme le dit Spinoza tout le temps : " je suis une partie de la nature", c’est-à-dire je suis ouvert sur tout ce monde de l’extériorité. En ce sens, la mort est inévitable, plus elle vient de l’extérieur plus elle est nécessaire. Voilà voilà !

[Intervention Comtesse : La mort vient du dehors, si venant du dehors, une affection mortelle qui vient du dehors et qui passe dans le dedans. Le problème se pose ou se poserait s’il y a une idée adéquate de l’affection, et si les affects dont parle Spinoza peuvent, avant tout la joie ou la tristesse peuvent amener une idée adéquate de l’affection mortelle comme venant, ça serait un problème qui se poserait chez Spinoza. Il ne faut pas oublier qu’il y a certains textes de Spinoza où il dit : il est comme un malade, un malade qui va mourir, qui va sombrer s’il ne trouve pas une voie du salut. Quand Spinoza parle comme ça dans les premiers textes, ce n’est pas simplement une mort qui vient du dehors, c’est l’effet d’une affection, ou d’une entame qui provoque une maladie et, à cette maladie, il faut trouver un remède. Et le remède est une forme de pensée ou une forme justement de connaissance, comme il dit. Mais on ne peut pas dire simplement, sans en rester à un axiome très simple : la mort vient du dehors simplement. Par exemple, par exemple certaines images participent à l’affection, c’est incompréhensible [...] mortel dans l’axiome de l’extériorité radicale. Par exemple je pense à un texte d’Henry Miller par exemple dans" le Monde du sexe". Il raconte, Henry Miller, un événement [...] Certains cherchent à oublier toute leur existence, certains événements, mais ll parle dans le "Monde du sexe", d’ un événement presque inoubliable, et qui l’affecte encore, et donc il ne comprend pas du tout, ni ce qui produit cette affection, ou ce qu’il fait qu’il y a affection, c’est l’événement où il dit lorsqu’il a vu pour la première fois le sexe d’une petite fille, il a eu aussitôt une impression très étrange que cette petite fille se dédoublait, il avait huit ans, disait il, cette petite fille se dédoublait aussitôt, et surgissait la sur-impressionnant, un homme au masque de fer. C’est une expérience trés étrange. Et lui, eh bien l’homme au masque de fer, il y toute une série à partir de là, il parle d’un masque africain et la même hallucination de l’homme au masque de fer, il dit "qu’il doit y avoir un rapport entre l’excitation et l’agressivité dite virile et justement cet événement là mais je ne comprends pas le rapport".
-  Donc ici on a un type d’affection même secondaire qui pour un écrivain, dans son expérience même de l’écriture, n’arrive pas à se dire. Donc il y a des affections muettes ou indicibles. Et le problème qui se pose lorsqu’on parle de, lorsque l’on veut axiomatiser la mort en disant que c’est une mort qui vient du dehors, c’est le problème à la fois de l’affection indicible et des effets d’affection qui se pose, et des séries événementielles à partir de ses effets.”

-  Ben j’avoue que je ne comprends bien tout que tu dis [...] même ça paraît très intéressant, mais j’avoue que... à mon avis ça n’a rien de spinoziste...

Comtesse : Ah mais je n’ai pas dit que c’était spinoziste !

Ah d’accord ! Parce que Spinoza ne parlerait pas à propos de la mort qui vient du dehors, il ne pense pas que dès lors, elle passe nécessairement dedans. Tiens, si vous avez compris, il n’y a pas d’intériorité à ce niveau chez Spinoza, tout est extérieur, et ça reste extérieur, la seule intériorité telle que la conçoit Spinoza c’est - et il emploie le mot - c’est au lieu d’essence singulière, il parlera d’essence intime. L’essence singulière est en effet définie par une intimité. Ça signifie quoi ? Ça veut dire que, en tant que partie intensive, elle a une intériorité, elle a une intériorité. Son intériorité consiste en quoi ? Bizarrement, l’intériorité d’un degré de puissance, c’est la manière dont il comprend en soi les autres degrés de puissance, et c’est ça une des grandes différences entre parties extensibles et parties intensives. Une partie intensive quelconque est une parce-intima c’est-à-dire une part intime, qu’est ce que ça veut dire une part intime ? Encore une fois c’est très précis, ça veut dire qu’un degré de puissance en tant que tel comprend en soit, et les degrés de puissance inférieurs ne se confondent pas. Il y a les degrés de puissance supérieurs et les degrés de puissance inférieurs. C’est là que toutes les essences conviennent les unes avec les autres en vertu de cette intimité de toutes les essences dans chaque essence. Ce que tu disais tout à l’heure je pourrais le reprendre au niveau de la convenance des essences et de cette intimité des essences. Il y a donc une intériorité à ce niveau pour Spinoza, et au niveau de l’existence et des parties extensives : Il n’y a que de l’extériorité, il n’y a aucune intériorité.

-  Donc les affects qui dépendent des parties extensives restent uniquement des affects d’extériorité. Si bien que je crois que Spinoza ne pourrait pas prendre à son compte la formule que vient d’employer Comtesse, à savoir, "un affect venu du dehors passe nécessairement au-dedans". Il ne peut pas passer au-dedans, puisque l’affect interne, ça ne peut être qu’un affect "de l’essence en tant qu’essence", en tant que partie intensive, en tant que degré de puissance. Tandis que les affects qui viennent du dehors, ça ne peut être que des affects qui dépendent des interactions entre parties extérieures les unes avec les autres. Il n’y a pas de communication entre les deux. Je peux passer du premier genre au deuxième genre ou au troisième. Un affect du premier genre, un affect passion ne passe pas dans le dedans c’est-à-dire ne devient pas affect de l’essence.

-  Donc tout ton développement, il est très intéressant, avec un exemple à faire frémir ! C’est que tu comprends En quoi Miller ? Miller c’est un drôle d’auteur à cet égard quand à ce qui nous occupe ici, parce qu’ il y a vraiment des pages qui sont incontestablement spinozistes chez lui, mais c’est pas un commentateur de Spinoza, donc il a tous les droits. Tantôt il va dans la cohérence de sa propre inspiration, il a des éléments d’inspiration très très spinoziste, ça renvoie à tout le panthéisme d’Henry Miller et puis il a des inspirations qui viennent tout à fait d’ailleurs, ne serait ce que tout un côté qui lui vient de Dostoïevski et puis le mieux, le plus beau ce qui lui vient lui-même à savoir ce qui fait que toutes ses aspirations consistent les unes avec les autres, se conviennent les unes avec les autres. Or à quel point si tu veux, tout l’élément que tu as développé est évidemment non spinoziste, c’est pas difficile si vous vous rappellez l’idéal de Spinoza. L’idéal de Spinoza - je l’ai pas rappelé mais j’en profite pour le rappeler là - c’est vraiment que le monde de l’inadéquat et de la passion, c’est le monde des signes équivoques, c’est le monde des signes obscurs et équivoques, or toi tu as développé à la Miller c’est l’exemple même d’un signe obscur, hors pour Spinoza là, Spinoza est sans aucune trace, vous vous traînez dans le premier genre de connaissance, vous vous traînez dans la pire des existences tant que vous en restez à des signes équivoques ces signes ne sont pas ceux de la sexualité, soit ceux de la théologie, soit ceux de n’importe quoi d’autre, peu importe d’où viennent ces signes, que ce soit des signes du prophète, ou les signes de l’amant, c’est du pareil au même. C’est du pareil au même c’est le monde des signes équivoques. Hors au contraire toute la montée vers le second genre et le troisième genre de connaissance, c’est supprimer au maximum qui dira toujours au maximum en vertu de la loi des proportions, on est condamnés bien sûr, il y aura toujours des signes équivoques, on sera toujours sous leur loi, c’est la même loi que la loi de la mort.

Mais le plus que vous pourrez substituer aux signes équivoques, le domaine des expressions univoques, et c’est tellement ... alors le problème du sexe, le monde du sexe ben évidemment Spinoza n’aurait pas écrit un livre sur le monde du sexe. Pourquoi il n’aurait pas écrit sur le monde du sexe ? Pourquoi que pour Spinoza là, je [...] je n’ai pas besoin de remplacer c’est évident là qu’il nous dit quelque chose là-dessus, il nous dirait : “Oh mais ça existe, la sexualité, ça existe... mais c’est votre affaire : est ce que vous en faites la part principale de votre existence ou une part relativement secondaire.” Pourquoi lui, il dirait pour son compte, évidemment c’est aussi question de tempérament, de nature, je crois que Spinoza était fondamentalement un chaste, comme tous les philosophes d’abord, et particulièrement lui. Pourquoi ? Pourquoi, c’est très ancré si vous voulez du point de vue du Spinozisme.

-  C’est que pour lui, la sexualité est inséparable de l’obscurité des signes. Si il y avait une sexualité univoque, à ça, il serait complètement pour, c’est pas, il n’est pas contre la sexualité, si vous pouviez tirer et vivre dans la sexualité des expressions univoques, il vous dirait : “Allez-y, c’est ça qu’il faut faire.” Mais voilà, il se trouve, a-t-il tort ou a-t-il raison ? Y a-t-il des amours univoques ? Il semblerait plutôt, et il semble que l’on soit allé tout à fait dans ce sens que loin de découvrir des ressources d’univocité dans la sexualité, on a au contraire laissé proliférer l’équivocité du sexuel et que ça été une des plus belle réussite de la psychanalyse de développer en tout sens l’extraordinaire équivocité du sexuel. Alors les critères de Spinoza là, il s’agit de les comprendre avant. Spinoza dirait : Ça m’intéresse pas beaucoup” il dirait : “ vous privilégiez la sexualité ...faut pas privilègier la sexualité parce que si vous vous en tenez aux signes équivoques, vous en trouvez partout, faut pas vous en faire. Vous pouvez être aussi bien prophète, vous pouvez être pervers, c’est pas la peine d’aller chercher des trucs sur... sur la bisexualité par exemple, ou sur le mystère du sexe Ou sur le mystère de la naissance. Les signes prenez les où vous voulez, si vous aimez les signes équivoques. Mais une fois dit que le Spinozisme, c’est vrai ce que je vous proposais... le seul point d’interprétation auquel j’ai tenu depuis le début de ces séances sur Spinoza, si vraiment le spinozisme c’est un effort pratique qui nous dit, pour ceux qui seraient d’accord avec un tel projet, avec une telle tentative, il nous dit quelque chose que vous comprenez ... ce qui fait votre chagrin, votre angoisse c’est précisément que vous vivez dans un monde de signes équivoques.
-  Et ce que je vous propose, moi Spinoza, c’est une espèce d’effort concret pour substituer à ce monde de l’obscur, à ce monde de la nuit, à ce monde du signe équivoque, un monde d’une autre nature que vous allez extraire du premier, vous n’allez pas opposer du dehors, vous allez extraire du premier avec beaucoup de précautions et qui est un monde d’expressions univoques. Là : Spinoza serait assez moderne, assez comme nous quand à la sexualité, il pense lui qu’il n’y a pas. Qu’il n’y a pas d’expression univoque du sexuel ...d’accord ça vient du dehors, ça vient du dehors. C’est-à-dire allez-y, mais que ça ne soit pas la plus grande partie de vous même, parce que si c’est la plus grande partie de vous même, à ce moment-là, quand viendra la mort, ou bien plus quand viendra l’impuissance, l’impuissance légitime de l’âge, quand viendra tout ça, eh bien vous perdrez la plus grande partie de vous-même même. Oui, l’idée de Spinoza est très curieuse, c’est que finalement, "sera la plus grande partie de moi-même, ce que j’aurai fait durant mon existence comme étant la plus grande partie de moi-même."

Si vous voulez, l’idée de Spinoza très curieuse c’est que finalement sera la plus grande partie de moi-même ce que j’aurais fait durant mon existence comme étant la plus grande partie de moi-même. Alors si je prends une partie mortelle, si je fais d’une partie mortelle la plus grande partie de moi-même, et bien à la limite je meurs tout entier en mourant et je meurs avec désespoir.

[Intervention dans la salle] Alors si on s’en tient à la connaissance du deuxième genre [...] puisque même cette condition du troisième genre, on n’ose pas en parler, on n’en parle pas, si on s’en tient à cette condition du deuxième genre qu’advient-il , qu’en est-il ?

Ah, c’est bien là aussi ça marche. Il faudrait plutôt dire : « qu’est-ce qui nous manque si on s’en tient au troisième genre ? »

[Intervention dans la salle] Ce qui manque, c’est que je crois voilà...c’est que, dans la connaissance du second genre on comprend tout...de quoi ? On comprend tout des rapports et là on ne peut pas aller plus loin que dans le domaine des rapports. Ca veut dire quoi ? ça veut dire que on comprend le rapport, les rapports respectifs entre trois individus. Pourquoi je dis entre trois individus, et pas entre deux ou quatre ? Parce que le rapport entre trois individus, c’est l’exemple privilégié, A, B, C. J’appelle A, un premier individu ; j’appelle B un deuxième individu extérieur au premier et j’appelle C l’individu composé par A et B. Voyez pourquoi j’ai besoin dans cet exemple privilégié de trois individus. Deux individus qui composent leurs rapports forment nécessairement un troisième individu. Exemple : le schyle et la lymphe pour reprendre l’exemple de Spinoza. Le schyle et la lymphe sont des parties du sang, ça veut dire, il y a un individu, le schyle, un individu, la lymphe, dans la mesure chacun sous un rapport, dans la mesure où leurs rapports se composent, ils composent le sang, troisième individu. Donc, le deuxième genre de connaissance me dit tout sur les rapports qui composent et décomposent les individus.

Qu’est-ce qu’il ne me dit pas ? Eh ben, il ne me renseigne pas sur la nature singulière ou l’essence de chaque individu considéré. à savoir il ne me dit pas quelle est l’essence de A, quelle est l’essence de B, à plus forte raison quelle est l’essence de C ? Il me dit comment C s’applique à A et B. Tu vois c’est exactement ça, il me dit comment la nature du sang s’applique à la nature du schyle et à la nature de la lymphe puisque le schyle et la lymphe composent le sang.

[Intervention dans la salle] Donc moi, si je m’en tiens à la définition, quelque chose d’essentiel m’échappe c’est-à-dire ce qui est l’essence par conséquent à la mort la plus grande partie est de m’être sauvé (...)

- Si,voilà, alors là tu poses une question en effet très, très précise, mais ça, je ne l’ai pas développé. Pas parce que on ne peut pas la développer, parce qu’elle devient assez théorique. ça je le dis pour ceux que ce point intéresse, c’est comment on passe en effet chez Spinoza du deuxième genre au troisième genre, pourquoi on n’en reste pas au deuxième genre. Là, le texte pour ceux qui iront jusqu’au livre cinq ; ce que je souhaite, pour tous, ici. Je signale quelque chose qui est, vu le caractère extrêmement difficile de ce livre cinq, je dis pourquoi, que la vitesse des démonstrations, il y a quelque chose à la fois de fantastique, c’est un texte d’une beauté ! C’est la pensée qui a atteint, un niveau de vitesse de vol, à toute allure, c’est très curieux ce livre cinq.

- Et bien, voilà si j’essaie de décomposer : le deuxième genre procède par notions communes. Les notions communes c’est les idées de rapport, c’est pas du tout encore une fois des notions générales ou abstraites, c’est les notions de rapports caractéristiques, c’est les compositions de rapports, c’est ça les notions communes.

Mais voilà les notions communes, qui sont des rapports composés, qui sont donc les idées d’une composition de rapports nous mènent toujours, c’est le premier moment du raisonnement spinoziste, sont toujours liés à l’idée de Dieu. Bizarre ça, qu’est-ce qu’il veut dire ? Il veut dire une chose très simple c’est que lorsque l’on veut considérer des notions de compositions de rapports dans la nature, vous ne pouvez pas vous faire l’idée adéquate d’un rapport composé sans un même temps former une idée de Dieu comme fondement des rapports qui se composent. - Donc, vous allez normalement et nécessairement de la notion commune à l’idée de Dieu comme fondement de tous les rapports. En effet l’idée de Dieu c’est, elle est définie à ce niveau, à ce niveau, elle serait définie comme ceci," le fondement de toutes les compositions de rapports". Mais alors vous voyez que l’idée de Dieu, elle est très bizarre chez Spinoza,
-  je veux dire d’une part, elle est nécessairement liée à la notion commune, à l’idée des rapports qui se composent,
-  mais d’autre part en même temps, c’est pas une notion commune. C’est plus, c’est quelque chose de plus ; alors là ça devient très bizarre, en effet, l’idée de Dieu, c’est pas l’idée des rapports qui se composent, c’est l’idée d’un véritable fondement concret pour toutes les compositions de rapports. C’est l’idée d’un être infini, comme fondant tous les rapports qui se composent. C’est donc plus qu’un rapport qui se compose, l’idée de Dieu. Et pourtant elle est liée à l’idée des rapports qui se composent. Donc je vais nécessairement de, la notion commune, c’est-à-dire du second genre de connaissances à l’idée de Dieu. Et là l’idée de Dieu, donc c’est exactement, je ne vois pas d’autre, pour vous faire comprendre, c’est comme si l’idée de Dieu avait deux faces chez Spinoza. Sur une face, elle est tournée du côté des notions communes, en effet, elle est tournée du coté des notions communes parce que elle est le fondement de tous les rapports qui se composent ; et que les notions communes c’est toujours, l’énonciation de tel ou tel rapport qui se compose. Donc voilà une face tournée vers les notions communes.

Et, je vais nécessairement de la notion commune à l’idée de Dieu. Mais une fois que je suis dans l’idée de Dieu, je m’aperçois qu’il y a quelque chose de plus dans l’idée de Dieu que dans les notions communes, si bien qu‘elle a une face tournée vers autre chose, qui est quoi, à savoir Dieu comme "contenant", comme étant lui-même une essence qui contient toutes les essences, à savoir toutes les essences singulières sont comprises dans l’idée de Dieu. Toutes les essences singulières sont comprises, contenues dans l’idée de Dieu, si bien que l’idée de Dieu est comme le pivot qui nous fait passer nécessairement du second genre au troisième genre.

Est-ce que ça résout tout ? Oui et non parce que très bizarrement, et je dis ça pour finir parce que c’est très important dans le livre cinq, si vous suivez quand vous lirez bien le livre cinq, vous verrez que Dieu, dans le livre cinq, est successivement à quelques propositions de distance, est présenté comme, et sous, deux portraits absolument différents ; au point que certains ont dit « mais ça va pas tout ça, ça va pas on peut pas se contredire à ce point là, à quelques pages de distance » ; et Spinoza n’éprouve aucun, aucun besoin de résoudre les apparentes contradictions tellement justement je crois elles sont apparentes. Si on suit bien l’ordre du texte on est pas gêné.
-  Parce que dans une première série de textes, il explique que nous aimons Dieu, mais que Dieu ne nous le rend pas, c’est un Dieu impassible. L’idée de Dieu nous donne l’idée d’un Dieu impassible, qui compose tous les rapports mais qui lui n’est pas affecté. Nous l’aimons et il ne nous aime pas, si vous voulez, c’est comme une résurrection du vieux Dieu épicurien. Vous n’attendez pas qu’il vous le rende, ça n’a aucune importance.
-  Et quelques pages plus loin, dans l’amour que nous avons pour Dieu, l’amour du troisième genre cette fois ci, dans l’amour du troisième genre que nous avons pour Dieu, c’est Dieu qui lui-même, qui s’aime, à travers notre amour pour lui et c’est Dieu qui nous aime, à travers notre amour pour lui. Où là il y a comme une identité de notre amour pour Dieu, de l’amour de Dieu pour lui-même et de l’amour de Dieu pour nous. Ça c’est quoi ?. C’est bien le troisième genre de connaissance. Qu’est-ce que ça veut dire ça ? Mais la contradiction, je ne la vois pas, elle ne me gêne pas du tout en tous cas. Je dirais, la première sorte de textes, c’est l’idée de Dieu telle qu’elle est rapportée au second genre de connaissances. Et la seconde sorte de textes, c’est l’idée de Dieu rapportée au troisième genre de connaissances.

Tant que Dieu est saisi uniquement comme fondement des rapports qui se composent, c’est un Dieu impassible, à savoir n’importe quoi se compose très bien, tout est bien etc. Quand on passe aux essences singulières évidemment, l’idée de Dieu change de sens. Du deuxième au troisième genre, ça peut pas être la même idée de Dieu, parce que cette fois-ci c’est l’idée de Dieu comme étant une essence qui contient toutes les essences. L’essence absolument infinie qui contient tous les degrés de puissance. La puissance, ou comme il dit," la puissance absolument infinie qui contient tous les degrés de puissance". Donc il y a une raison très forte pour que Dieu ait comme deux portraits successifs. C’est comme s’il faisait deux tableaux successifs d’une espèce de Dieu impassible très épicurien et puis, au contraire un Dieu mystique. Le Dieu mystique du troisième genre, qui à travers l’amour qu’on a pour lui, s’aime lui-même et nous aime nous.

[Intervention dans la salle] Et ça ne rejoint pas ça cette intériorité du degré de (...)

Complètement, c’est la même chose,c’est tout à fait la même chose, c’est là l’intimité, il n’y a plus que de l’intimité...

[Intervention inaudible]

- des notions communes, voila je vais te dire c’est une trés bonne question. Je traduis ta question, je la traduis comme ça pour mon compte : "est-ce qu’on peut être un spinoziste modéré ?" (rires) Je veux dire un Spinoziste modéré, ça serait un Spinoziste qui dirait à bien oui, je vais jusque là, mais je peux pas, on dirait, pardonnez-moi, mais je ne peux pas aller plus loin. Alors Richard(Pinhas) il nous demande est-ce qu’on peut être un spinoziste qui s’en tient au second genre de connaissance et qui s’en contente. Moi je suis très heureux de cette question. ah c’est pas ça ?

[Intervention dans la salle] Richard pinhas : À aucun moment on ne sent la nécessité de ce fondement. Alors ma question c’est : à quel moment et pourquoi est-ce que Spinoza éprouve la nécessité d’un fondement ? Je cherche à comprendre.

Je dirais à deux niveaux, il éprouve la nécessité d’un fondement parce qu‘il a l’intime conviction, là, parce que encore une fois on ne cherche pas à comprendre là des raisons théoriques, il a l’intime conviction que l’idée de Dieu ne peut pas être traitée comme une simple notion commune. Que l’idée de Dieu est nécessairement l’idée d’un être à la fois infini et singulier. Que dès lors, un être infini, les notions communes pourraient nous le donner, mais un être à la fois infini et singulier, non. Il y a quelque chose dans l’idée de Dieu, c’est l’idée d’un être, c’est pas l’idée d’un rapport. Les notions communes, c’est l’idée de relations de rapports.

Alors pourtant je recommence quand même, bien que j’avais mal compris ton intervention, si je reprends ma question : « est-ce qu’est convenable un spinozisme mutilé , tronqué qui s’arrêterai au second genre de connaissances et qui dirait bien non le reste ça va pas, je suis pas pour le reste. » Je me sentirais très, pour un Spinozisme mutilé, je trouve qu’au niveau des notions communes c’est parfait, ça me va, c’est très bien, pour une raison simple, mais à ce moment-là, il y a une condition pour être un Spinozisme tronqué. Pour être un Spinozisme mutilé, il faut vraiment croire qu’il n’y a pas d’essence, qu’il y a que des relations, si je crois qu’il y a que des relations et pas d’essence, là ça va même de soi, le troisième genre de connaissances, j’en ai pas besoin, non seulement j’en ai pas besoin, mais il perd tout sens. Alors il faut voir...vous ne pouvez être un Spinozisme tronqué, que si vous pensez que, finalement il n’y a pas d’être, il n’y a que des relations. Bon, mais si vous pensez qu’il y a de l’être, si vous pensez que le mot essence n’est pas un mot vide de sens, à ce moment-là vous ne pouvez pas vous arrêter aux notions communes. Vous ne pouvez pas dire qu’il y a des relations, il faut un fondement des relations ; c’est-à-dire il faut que les relations soient fondées dans l’être. C’est par là que l’idée de Dieu, elle est autre chose qu’une notion commune. Une notion commune, c’est une idée de rapports. Dire l’idée de Dieu, c’est à la fois lié aux notions communes, mais ça excède, ça déborde la notion commune, vous voyez ce qu’il veut dire, c’est très simple, il veut dire les relations doivent bien se dépasser vers quelque chose qui est.

[Intervention dans la salle]
-  Richard Pinhas - Sans être radical, je donnerais un exemple [....] on dit « d’accord pour les relations », et pourtant je vais te dire par exemple moi en tant que musicien, j’ai besoin des essences, on avait vu à un certain moment, il y a plusieurs années, que sur tel type de sonorités, mais on peut aussi bien le retrouver en peinture, on a l’essence bois, on a l’essence métal, on a bref, quelque chose qui dépasse objectivement les simples relations, tout cela ne m’entraîne pas, le fait que j’ai besoin moi, pratiquement de ces essences - que le peintre ait besoin de ces essences pour exprimer ces lumières, n’implique pas un principe d’unicité qui serait l’essence que l’on comprend comme une essence. A la limite, ça serait même pas confier au niveau des relations.

D’accord
-  Non, toi tu fais pas un spinozisme tronqué, mais tu fais un spinozisme mutant. (rires) Ta transformation radicale, tu dis « je garderai les essences », donc c’est pas là que je me distinguerai moi, je resterai beaucoup plus modeste, mais. Eh, tu ne gardes pas les essences, mais tu transformes complètement le sens spinoziste du mot essence. Alors, en effet, toi, ce que tu appelles « essence » c’est finalement quelque chose qui est de l’ordre de « l’événement », c’est « l’événement du bois », c’est le bois comme « événement » et pas comme chose, et Spinoza lui, il garde au mot « essence », son sens absolument traditionnel en philosophie, c’est-à-dire "ce que la chose est" , par opposition à l’accident. Au contraire, toi tu fais une révolution qui suppose la philosophie moderne, à savoir « l’essence, c’est l’accident ». oui, si, si c’est ça que tu fais. Tu fais pas ça et qu’est ce que tu fais ?

[Intervention de Richard Pinhas] [...] tu affirmes que le bois en tant qu’événement ça va être, le métal en tant qu’événement, ça va être effectivement une dominante donnée [...] le nous sommes dépassés vers quelque chose, ce vers quelque chose, c’est, c’est quelle que chose qui n’est pas du tout du domaine de l’événement, ça serait, je peux dire que des tautologies [ ...]

là tu en veux beaucoup

l’idée de métal pur, par opposition aux évènements que peut produire l’événement métallique [...] l’idée d’un métal pur, j’arriverai pas à la décrire, mais c’est quelque chose que j’arrive à concevoir

- Evidemment, que tu arrives à le concevoir, mais qu’est-ce c’est que ton idée de métal pur ? Là, on pourrait prendre, moi je vois très bien, on demanderait à Spinoza, qu’est-ce que c’est un métal pour lui, il donnerait une définition par l’essence, et je suis sûr que toi tu y arriverais mais que ce serait justement une définition qui implique un tout autre sens de l’essence. Pour moi, si on me dit « un métal pur aujourd’hui, qu’est-ce que c’est ? » C’est essentiellement ce qu’on pourrait appeler une "essence opératoire". L’essence désigne ce qui se dégage, ce qui se dégage des choses à l’issue d’un certain type d’opération. Alors quelles opérations dégagent l’essence ? Là, il faudra se demander cela. Bon, d’accord même si je dis alors là, je peux pas bien dire.
-  Mais si tu veux l’essence au sens qui me semble actuel, c’est quelque chose qui est inséparable d’un certain type d’opération, qu’on fait passer, dans lequel on fait passer la chose. Par exemple, l’essence d’un bois, et là on voit bien dans quel sens l’essence est singulière. L’essence d’un bois, ça se voit au rabot, au rabot je dis ça, mais le musicien dirait autre chose, un menuisier dirait, ça se voit en rabotant, vous avez pas deux bois même de la même espèce, qui... les fibres du bois ... or ce rapport...

[Intervention dans la salle]

-  Richard Pinhas :Tu réduis l’idée d’essence. J’entendais vraiment essence au sens fort, c’est-à-dire quelque chose qui n’est pas simplement une essence opératoire. Alors, je prends un exemple pour essayer d’expliquer parce que c’est quelque chose d’assez important. Bon, quand tu dis qu’un rapport est éternel, qu’une essence est quelque chose d’éternel, bon, moi je pensais à un morceau de musique, une musique n’existe pas tant qu’elle n’est pas effectuée, effectivement, un son ça n’existe qu’effectué, mais à la fois, on sait très bien qu’il y a pour une forme musicale achevée, qui soit un morceau qui agisse, un morceau parfait, il n’y a qu’une forme possible, il n’y a qu’une expression possible, c’est-à-dire en fait qu’il soit effectué ou pas passe [...] la forme parfaite d’une mélodie, qu’elle soit effectuée ou pas, ça nous concerne nous mais ça ne concerne pas son essence, or on pourra dire qu’une mélodie parfaite a une essence, enfin j’espère en tout cas, et à ce niveau-là, quand je dirais que telle mélodie a une essence métallique, le fait que ça passe par des instruments métalliques ou pas n’est que de second ordre. Donc c’est pour ça que l’essence de cette mélodie sera une essence proche, en tout cas je pense de l’essence classique, enfin au sens classique de sa définition, mais pas du tout une essence opératoire ; effectivement après on va trouver des rapports opératoires.

C’est toi qui comprends pas parce que tu méprises

-  tu méprises quoi ?

- Attention, là, ça devient très intéressant pour moi, parce que, tu me réponds, « il faut pas parler d’une essence opératoire parce que l’opératoire ça ne concerne finalement que le matériau », et là tu substitues à mon exemple de menuisier, tu substitues un exemple de musique, que tu as tout à fait bien expliqué, ton exemple de musique. Mais je dirais moi, si l’on s’installe au niveau de ton exemple de musique, c’est bien évident que, ta mélodie soit exécutée par tel bois ou plutôt que par tel autre, cet aspect opératoire est très très secondaire par rapport...

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