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34- 08/03/83 - 2

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Gilles Deleuze- Cinéma cours 34 du 08/03/83 - 2 transcription : Julien Lévesque

-  Autant moi, je fais un pas vers Einstein c’est-à-dire je ne songerais pas à discuter ce qu’il dit en physique. Pourquoi diable Einstein croit-il possible lui, grand physicien, de faire une philosophie qui, quand même, n’est pas fameuse ?..Euh... qui non seulement n’est pas fameuse, mais présente une thèse proprement philosophique, d’après laquelle il y aurait une multiplicité irréductible de temps.

Ce que Bergson va essayer de montrer dans « Durée et simultanéité » (de “Matière et mémoire”). C’est que l’idée des blocs d’espace-temps et même d’une série infinie de blocs d’espace-temps, n’empêche pas, l’unicité d’un temps réel conçu comme "universel devenir". Alors là...le livre devient extrêmement clair, et encore une fois on n’est pas en mesure de comprendre encore, cette histoire de devenir, mais ce qui m’intéresse c’est juste d’avoir fondé l’idée que en effet, le plan d’immanence là, ou les plans d’immanences c’est à dire, en fait le plan d’immanence se confond avec sa série infinie de présentations.

-  Et bien, tout ces plans d’immanence, sont en effet des coupes mobiles d’un universel devenir, alors ton objection, elle est très juste si on s’en tient à « Durée et simultanéité », mais dans « Durée et simultanéité », il s’agit pas du tout du plan de la matière tel qu’il l’entend, lui, Bergson - il s’agit déjà d’un plan, où, bien sur, il y a la matière, il y a la lumière - mais il y a aussi ce que nous n’avons pas encore là, des figures rigides, des solides, dont on va voir pour nous, au niveau de “Matière et mémoire”, quoiqu’il ne le pose pas ce problème mais ça va être à nous de remplir, il a tellement de choses à faire, il faut bien être fidèle à lui, ça va être remplir des trous qu’il a laissé ou je sais pas quoi...euh... Au point où nous en sommes, il va falloir prendre compte de la formation de lignes géométrique. Tu comprends ? Je peux pas me les donner encore, j’en ai pas. A ce niveau-là je n’ai que des lignes de lumière, au contraire dans « Durée et simultanéité », où le chapitre auquel tu fais allusion n’est pas un chapitre de philosophie, est un chapitre euh... vraiment de physique. Il se donne les deux à la fois, il se demande pas d’où viennent les lignes de lumière et d’où viennent les lignes géométriques, il y en a quoi ! Il y a d’une part des lignes géométriques d’autres passent des lignes de lumière, qui sont dans un rapport énonçable. Tu comprends ? Oui ! (Anne querrien : c’est paradoxal). T’es pas d’accord ça je m’en doutais ! (intervention : inaudible) ah bon : ...De toutes façon je trouve il n’est pas besoin de mettre une ...(inaudible)... C’est à dire que Bergson il a tout à fait raison de dire que c’est...(inaudible)...dans le devenir...(inaudible)...à condition de changer de géométrie, et quelque part de revenir à ce que bon je t’avais raconté sur la géométrie des cathédrales, c’est à dire que pour les ouvriers qui ne connaissent pas la géométrie analytique ou descriptive à deux coupes, précisément il y avait une coupe au sol à partir de laquelle on élevait la cathédrale, et les dimensions, donc suivant le mouvement qu’on faisait faire aux pierres à la plus grande élévation, les dimensions de la coupe au sol étaient variables. Alors, il y avait donc qu’une seule coupe, d’un système, d’une seule plage, d’un univers à trois dimensions. Tu me suis ?
-  D’accord oui ! (intervention : Hein !) je suis !
-  Anne Querrien : C’est un autre type de géométrie, justement des rapports entre les lignes de mouvement et les lignes de géométrie, tu vois ? Où il y a pas conservation des, des distances. Voilà ! Donc effectivement il y a un seul plan qui est une coupe instantanée, une fois, enfin, du moment qu’on pose le devenir si tu veux comme existant, il suffit en effet d’une coupe instantanée, il n’y a pas besoin d’avoir trente six coupes ! Et ça a complètement à voir avec, ce que vous racontez avec Felix sur le plan de consistance.

-  Et non, et non, et non, c’est là que tu vas trop vite...D’une part il y a une question de faits. Bergson il en a besoin, parce que, c’est bien là... il y a pas lieu de..euh Je veux dire qu’il y a pas de discussion, il a p prime, p seconde, p tierce exceptera a l’infini. Lui il l’a ça, donc il a cette pluralité de présentations puisque le plan de la matière, ne cesse de se déplacer en même temps que, là on va voir, on ne peut pas le dire encore, pourquoi ? Parce qu’il y a sur le plan de la matière, quelque chose aussi qui ne cesse de se déplacer. Dont on n’a pas encore vue la matière, donc lui il en a besoin.

D’autre part, puisque tu dis, que, le plan de matière est nécessairement un bloc d’espace-temps, quoi ?

Anne Querrien : Moi je te dis pas...(inaudible)...qu’une représentation...(inaudible)...On peut choisir de représenter ça dans les dimensions de l’espace et du temps parce que ce sont celles qu’on a le plus travaillé avec les mathématiques, la physique et tout ça...Mais on pourrait très bien imaginer que ce soit dans des dimensions...(inaudible)...Etant donné, donc on prend ces dimensions là, effectivement on peut avoir une succession de plans comme tu dis, mais y a aussiconcevable une coupe instantanée qui serait une sorte de, de, de, cristallisation ...(inaudible)... les deux choses ne sont pas contradictoires, on peut à la fois sur le plan, être une coupe instantanée du devenir, et puis dire d’autre part aussi, c’est possible, que, donc il y a des séries de blocs spatio-temporel...(inaudible)... ).

-  Si tu fais cristalliser toutes les présentations du plan de matière. Y aura un ennui, il me semble, c’est que, à ce moment là qu’est-ce qui va t’empêcher de la confondre avec le tout
-  Anne Querrien : c’était le risque effectivement, oui voilà...le tout dans sa forme habituelle ça serait ça (inaudible)...ça peut se faire)

G.D. :et oui, ça peut se faire, mais alors là je dirai là euh... , là euh... t ’es infidèle à Bergson, c’est pas, c’est pas grave, ça serait un autre système, ouais, ouais, (rire) ...(inaudible)...

Richard Pinhas : Je crois que dans Bergson même, il y a, y a une une terminologie fixée qui nous aide beaucoup c’est que, sans, sans du tout faire appel a un dualisme, on peut faire appel à la notion de point de vue, et, le point de vue qu’on pourrait avoir, du côté de la durée serait pas le même par rapport à une coupe mobile ou à une coupe immobile, que ce que Bergson appel le temps impersonnel. Quand il commence à en parler. Et on pourrait dire, enfin ce n’est qu’une hypothèse, que du point de vue de la durée, effectivement, on peut pratiquer des coupes immobiles dans le devenir, mais que ces coupes immobiles du point de vue du temps impersonnel, qui rapporte au Tout, euh...ces coupes immobiles deviendraient, en réalité ce qu’elles sont, à savoir, des coupes mobiles. Et donc on aurait deux, deux opinions qui seraient issues de deux points de vues différents, mais sur un même problème.
-  G. D. :Ca irait là

R. Pinhas : là ça irait oui, mais c’est les termes ..complètements Bergsoniens je veux dire, lui même fait appel aux pas impersonnels (inaudible)). A ben c’est la même chose, (intervention : Euh...c’est la même chose vue d’un point de vue...inaudible...) le devenir universel et le temps impersonnel c’est pareil hein ! Donc tout va bien, vous voyez à par quelques bouts .

-  Là dessus alors, progressons vite parce que ... Je disais et c’était dans notre première séance ça, déjà. Je disais bon, revenons on prend le plus simple vous n’oubliez pas que moi je maintiens, et tout le monde est d’accord au moins que c’est possible, que c’est une présentation possible.

Séries de blocs d’espace temps. Donc, je dis n’en retenons qu’un, revenons à p, ce n’est pas que je supprime les autres mais je le mets dans un cas simple, c’est déjà assez compliqué comme ça. Qu’est-ce qui peut se passer ? Qu’est-ce qui peut arriver ? Parce qu’on est coincé là, on est tellement coincé qu’on est bien incapable de comprendre ce que c’est que ces histoire de Tout, de Devenir qui nous renvoie à un autre élément que le plan de matière. On demande qu’est-ce qui peut se passer sur le plan de matière ainsi défini ? C’est-à-dire ainsi défini par les trois définitions, par les trois caractéristiques précédentes. Et notre réponse, la dernière fois, la réponse de Bergson, c’est cette réponse qui laisse tellement étonné, puisque c’est encore une fois, c’est des choses qu’on ne voit que dans "Matière et mémoire", c’est des choses que - c’est très curieux, il dit, et bah, pas difficile, imaginez, on va voir, imaginez, qu’en certains points, de ce plan de matière, de notre plan d’immanence, surgisse quoi ? Encore une fois je n’ai pas le droit de faire appel à quoi que ce soit qui excède le mouvement, ou la lumière. Alors est-ce qu’il tient sa promesse ? Je ne sais pas là c’est, c’est si beau, qu’essayons de le suivre le plus loin possible avant de se demander si, si c’est bien vrai tout ça.

-  Il dit : j’ai ma partie, seule chose qui puisse arriver dans tout ces parcours de mouvements, d’actions, de réaction. C’est des intervalles, des intervalles de mouvement. Ca veut dire quoi ? Il ne se donne rien d’autre, que le mouvement ! Il dit simplement en certains points de mon plan d’immanence, il va y avoir un intervalle entre le mouvement reçu et le mouvement exécuté. De bizarres atomes. Comment ça a pu se former ces choses-là ? On va voir. Bizarres atomes, un intervalle entre - c’est des images-mouvements, ce sont des images-mouvements spéciales ! Imaginez des images-mouvements spéciales traversées d’un intervalle. Intervalle entre le mouvement que cette image reçoit et le mouvement qu’elle transmet. On va voir, est-ce que c’est encore dans tout les sens, mais enfin, rien que des intervalles. Ou comme il dit, des écarts.

-  Alors il est très fort là pour dire est-ce que c’est ? Je ne sais pas, mais il est très fort pour dire, mais je ne donne rien d’autre que du mouvement. Qu’est-ce ce qu’il me faut ? Et bien ce qu’il me faut, je vous parlais du mouvement, maintenant je vous parle et je vous dis : il y a certaines images-mouvements, je ne donne rien d’autre que des images-mouvements, il y a certaines images-mouvements pourquoi ? J’en sais rien, j’en sais rien encore, il y a certaines images-mouvements qui présentent un écart entre le mouvement puis le mouvement exécuté. Un intervalle de mouvement.

Je ne demande pour définir le plan de la matière, alors là on fait un pas de plus, il a une demande supplémentaire, je ne demande pour définir le plan de la matière que des mouvements et des intervalles de mouvements.

-  C’est pour ça que l’année dernière quand je m’occupais plus de cinéma, je disais bah... il y a quand même quelqu’un, de...un grand homme de cinéma qui a dit exactement ça, qui a fait des manifestes sur... : "Je ne demande, pour faire le cinéma de l’avenir, je ne demande, que des mouvements et des intervalles de mouvements", et qui ajoutait : "les intervalles de mouvement c’est encore plus important que le mouvement", mais "donnez moi des mouvements et des intervalles de mouvements et je vous ferai, quoi ? Le monde comme ciné œil". Je vous ferai le monde comme ciné œil c’est-à-dire toutes les théories de Dziga Vertov, consistent et reposent exclusivement sur les deux notions de mouvements et intervalles de mouvements. Et qu’est-ce que Dziga Vertov estimait faire, à tort ou à raison ? Il estimait faire le cinéma matérialiste, digne de la société communiste de l’avenir. Et ce cinéma matérialiste ne demandait que des mouvements et des intervalles de mouvements.

-  Je dirais que à cet égard, ça m’étonne pas puisque encore une fois le premier chapitre de “Matière et mémoire”, je souligne le premier chapitre, me parait le texte le plus matérialiste du monde. Alors Bergson, il a tant de chose à dire qu’il va tout de suite loin, il va tout de suite... il dit qu’est-ce que c’est cet intervalle de mouvement ? Je ne me donne rien que de la matière : des images qui, au lieu de transmettre, immédiatement le mouvement reçu, sont telles, qu’il y a un intervalle entre le mouvement qu’elles reçoivent et le mouvement qu’elles rendent. Ce sera quoi ? Donnons-leur un nom puisque c’est des images très spéciales. Ce sont des images vivantes. N’oublions pas notre identité qui est complètement fondée et qui continue : image égale matière, égael mouvement etc., ce sont des matières vivantes.

-  Et en effet comment est-ce qu’on définit un "vivant" par opposition à un "non vivant" ? On définit un vivant par l’existence d’un intervalle, d’un écart, entre le mouvement qu’il reçoit te le mouvement qu’il rend, c’est à dire le mouvement qu’il exécute. C’est ça un vivant. Ah c’est ça un vivant ! Bon ! Qu’est-ce qui il y a encore plus vivant que le vivant ? Et Bergson va y aller tout droit, puisqu’il se réserve pour plus tard l’étude du vivant, il se réserve pour un autre livre. Là, ce qu’il l’intéresse lui dans “Matière et mémoire”, c’est d’arriver le plus vite à une matière vivante qui est l’expression la plus poussée, la plus complexe de l’écart ou de l’intervalle, à savoir : le cerveau. C’est-à-dire, il s’adresse tout de suite à un degré très complexe d’élaboration de la matière vivante. Et il dit : Qu’est-ce que c’est qu’un cerveau ?
-  Un cerveau, c’est de la matière d’accord. C’est pour ça que vous n’allez pas croire qu’il y a des images dans le cerveau. Le cerveau c’est une image parmi les autres, c’est une image-mouvement, une image-mouvement c’est comme tout. Simplement c’est une image-mouvement très spéciale, c’est une image-mouvement qui présente un maximum d’écart entre le mouvement reçu et le mouvement exécuté. Et qu’est-ce que sa permet ça ? Un cerveau ? C’est-à-dire, en d’autres termes le cerveau c’est rien, c’est rien, c’est un écart, c’est un intervalle. C’est un intervalle qui compte parce que : qu’est-ce qui se passe quand il y a un intervalle entre un mouvement reçu et un mouvement exécuté ? Il se passe deux choses. Je dirais qu’a ce moment-là l’image elle est, à la lettre, écartelée hein !

-  Les images vivantes c’est des images écartelées. J’appelle image écartelée une image qui présente un intervalle entre le mouvement reçu et le mouvement exécuté. Et qu’est-ce que ça implique ça ? Ca implique deux choses qui pourraient être fantastiques, qui vont être l’éclosion du nouveau, même si on ne comprend pas comment ni pourquoi, c’est bizarre toute cette histoire. Il suffirait un intervalle entre les deux pour que quoi ? Pour que l’action subie soit fixée et isolée, isolée, fixée euh...isolée, fixée oui. Isolée fixée, isolée du reste des images-mouvements. Vous me direz : toujours plusieurs agissent sur un image-mouvement, oui, oui, plusieurs agissent, mais lorsque je me trouve devant l’image privilégiée à intervalle, elle va être en mesure d’isoler une action principale. On va voir pourquoi.

En d’autres termes, elle arrive à isoler l’action qu’elle subit. Ce qui était impossible pour les autres images sur le plan d’immanence, et même à devancer l’action qu’elle subit. Et de l’autre côté puisqu’il y a écart, la réaction qu’elle produit, la réaction qu’elle exécute, l’action qu’elle retransmet. Elle va être capable de quoi ? Grâce à l’écart, grâce cette fois-ci, au retard, voyez il y a anticipation sur une face, j’isole l’action que je subis et j’anticipe sur elle, sur l’autre face, il y a retard. L’écart c’est une action retardée. L’intervalle me donne un peu de temps. Pourquoi ? Et bien au lieu que la réaction soit la retransmission de l’action subie ou la propagation de l’action subie.
-  Tout se passe comme si les images vivantes étaient capables de produire des actions retardées, c’est-à-dire, des actions nouvelles par rapport aux influences et aux actions subies. Des actions qui ne découlent pas immédiatement de l’action subie. D’un côté, action subie isolée et anticipée, d’un autre côté action retardée donc nouvelle par rapport à l’action subie. A cela vous reconnaissez des vivants et de préférences des vivants cérébraux, doués de cerveau. Bon ça va alors, ça va, il nous suffisait juste l’intervalle. Vertov et Bergson quoi ! Même combat quoi ! Alors, il nous suffisait de l’intervalle, bon !

-  Et oui, mais nous on a besoin d’un petit peu plus, c’est-à-dire que là ça devient tellement facile, faisons, prolongeons un peu, on dit ah ! bah oui mais quand même, il exagère de sauter tout de suite au cerveau. Alors nous on va essayer de dire ce quil se passe avant. Parce que faut imaginer, imaginer une histoire qui est l’histoire de la terre, à ce moment là on prend un livre sur les origines de la vie, et on se dit bon : sur le plan d’immanence qui était tout traversé par - ah non, je vais encore ajouter quelque chose, pendant que vous y êtes - Ca vous a pas échappé que, ce que je viens de dire, mon apparition d’intervalle, avec ses deux aspects, dés que les images apparaissent sur le plan d’immanence, dès que des images-mouvements apparaissent, qui écartèlent le mouvement reçu et le mouvement exécuté, c’est à dire, isolent l’action subie et anticipent sur elle. D’autre part, retardent l’action exécutée, dès lors produisent du nouveau. Et bien ça, dès que ça apparaît je peux dire que j’ai rendu compte de ces images spéciales, du point de vue sur le plan d’immanence, de quel point de vue ? Du point de vue du "premier" caractère du plan d’immanence, à savoir ensemble infini d’images-mouvements. J’ai dit, le plan d’immanence étant défini comme ensemble infini d’images-mouvements réagissant les unes sur les autres, apparaît sur ce plan, certaines images très spéciales qu’on appellera des "images vivantes" ou les "matières vivantes", et qui ont, et qui présentent, un intervalle de mouvement. D’accord ? Bon !

-  La rigueur exige que je dise ce qui se passe, bien que tout c’est point de vue soient liés, du point de vue du second caractère du plan d’immanence qui était : diffusion de la lumière et propagation de lignes et figures de lumière pure. Qu’est-ce qui se passe là ? Il faut que je trouve quelque chose de correspondant, vous comprenez ? Que je puisse dire et bien, voilà aussi, l’équivalent de l’intervalle, l’intervalle c’était en terme de mouvement, intervalle "de mouvement".
-  L’histoire du mouvement c’était le premier caractère du plan, - le second caractère du plan c’est la lumière et sa propagation, sa diffusion.

Et ce qu’il se passe de ce point de vue-là ? Qu’est-ce que c’est les images vivantes ? Les images vivantes et bien voilà, ça va pas être rien.

-  Ces images lumineuses de tout à l’heure, mes images lumineuses de tout à l’heure avant que j’ai fait intervenir les images spéciales, écartelées, des images à petit ou grand écart. Et bien, qu’est-ce qui se passait pour mes lignes et figures de lumière ? diffusion, propagation, en tout sens, toutes directions. Chaque image était lumineuse en elle-même. Elles ne recevaient pas de la lumière d’ailleurs. Il n’y avait pas une conscience qui venait les éclairer du dehors, elles en avaient pas besoin. Les choses étaient lumineuses en elles-mêmes, puisque c’était des images de lumière.

Simplement cette lumière encore une fois elle n’était pas révélée parce qu’elle n’avait pas à être révélée. Pourquoi aurait-elle été révélée ? A qui ? C’est bien parce que en même temps il y a plein de références où il y a des trucs, je suis sûr que Bergson a des.. aussi là, au même sens moi que je parlais de règlement de compte avec Einstein, Il a aussi un règlement de compte avec l’Ancien Testament. Et si Bergson était juif, très, très, euh... Son histoire est très compliquée, il s’est converti au catholicisme tout à fait à la fin de sa vie, mais il a voulu le tenir absolument secret parce que c’était le moment où euh, c’était le moment d’Hitler, donc il voulait continuer à passer pour juif, euh..., il le restait très profondément donc c’est une très très curieuse histoire, et le rapport de Bergson avec L’Ancien Testament, c’est un rapport très très fondamentale, et même Bergsonisme toute cette histoire de lumière ...(inaudible)...Elle est très liée a toutes sortes de choses, à l’art mais aussi à toutes sortes de thèmes religieux chez Bergson.

-  Bon mais enfin qu’est-ce qui peut se passer ? Je dis cette lumière elle n’avait pas à se révéler - c’est bien parce que, souvent on entend au catéchisme parait-il - on entend des enfants qui disent mais euh...Avant la lumière qu’est-ce qu’y avait ? La réponse de Bergson c’est : "avant la lumière y avait la lumière justement, avant la lumière. Il faut pas parler euh...Il ne faut pas parler d’avant la lumière, il faut parler de avant que la lumière soit révélée, c’est pas du tout pareil. Mais la diffusion de la lumière, la diffusion universelle de la lumière c’est le plan d’immanence, de tout temps il y a eu de tel plan, bien plus on a vu de tout temps, bien avant qu’il y ait le moindre, la moindre cellule vivante, c’est bien tout ça.

Alors oui mais ne traînons pas, qu’est-ce qui se passe ? Elle n’a pas à se révéler, mais voilà que, cette fois-ci je dirais : "les images lumineuses spéciales apparaissent, que j’appelle image vivante", c’est la même chose, en tant que images lumineuses qu’est-ce qu’elles ont de spécial ? Je veux dire ce que l’intervalle de mouvement est au mouvement. Qu’est-ce qui va l’être à la lumière ? Et bien, elles ont une propriété très spéciale, c’est des images écartelées, elles vont arrêter la lumière. Elles ne vont avoir qu’un pouvoir : elles vont réfléchir la lumière.

Retenez, "elles vont réfléchir la lumière". Des images vivantes vont réfléchir la lumière, à plus forte raison parce que ces images vivantes auront un cerveau ou lorsqu’elles auront des yeux, ce seront des phénomènes de plus en plus complexes de réflexion de la lumière. C’est ça, ce que l’intervalle de mouvement est au mouvement. La réflexion de la lumière va l’être à la lumière. C’est-à-dire elles vont recevoir un rayon, et c’est la même chose, elles vont arriver à "isoler" une ligne de lumière ; et ça, ça correspond au premier aspect de l’image-mouvement vivante, et deuxième aspect, elles vont réfléchir, la lumière. En d’autres termes qu’est-ce qu’elles vont fournir ? Elles vont fournir la photo, si photo il y a, étirée dans les choses de tout temps. Seulement, la photo était translucide, dit Bergson, il faudrait même dire transparente, à la lettre.

-  La photo était transparente, la photo était dans les choses mais elle était transparente. Qu’est-ce qui manquait ? Là Bergson se lance, le style de Bergson n’est pas un style très très grandiose c’est un très grand style. Ce qui manquait c’était derrière la plaque, dit-il. Et la plaque c’était rien d’autre que chaque image-mouvement. Derrière la plaque, ce qui manquait c’était l’écran noir. C’était l’écran noir nécessaire, pour que la lumière soit révélée. Qu’est-ce que les images vivantes, du point de vue cette fois ci, de la lumière, apportent ? L’écran noir qui manquait. Et uniquement l’écran noir qui manquait.

En d’autres termes, qu’est ce que c’est que la conscience ? Confirmation de ce qu’on voyait la dernière fois. A la limite qu’est ce que c’est que la conscience ? La conscience c’est le contraire d’une lumière. Toute la philosophie a vécu sur l’idée que la conscience était une lumière. Et bien non ! Ce qui est lumière, c’est la matière et puis voilà. La conscience c’est ce qui révèle la lumière. Pourquoi ? Parce que la conscience c’est l’écran noir. La lumière c’est, euh, la conscience c’est l’opacité. La conscience c’est l’opacité qui en tant que telle va révéler la lumière c’est-à-dire l’amener à se réfléchir.
-  Donc renversement complet. Ce n’est pas la conscience qui éclaire les choses. C’est les choses qui s’éclairent elles mêmes, qui s’éclairent si bien elles mêmes que la lumière n’est pas révèlée, la photo dans les choses, est transparente mais elle est là, il faut l’image vivante pour fournir l’écran noir, sur lequel la lumière va buter et réfléchir. Et nous ne sommes rien d’autre que ça.

-  Tout à l’heure nous étions intervalles entre mouvement et rien d’autre, nous étions que de petits intervalles. Dans la mesure où nous avions un cerveau, nous étions de grands intervalles. Et maintenant ça ne vaut guère mieux, c’est formidable comme règlement de compte avec l’homme. Et maintenant, qu’est ce que nous sommes ? Vous vous croyez lumière pauvres gens vous n’êtes que des écrans noirs. Vous n’êtes que des opacités dans le monde de la lumière. Vous comprenez qu’est ce que ça veut dire quand on reproche à Bergson de n’avoir pas connu l’inconscient, ou d’avoir ignoré l’inconscient ? Qu’est ce que vous voulez qu’il fasse de l’inconscient une fois dit que, la manière dont il a décrit la conscience c’est l’opacité pure, c’est l’opacité brute. Il a vraiment pas besoin d’inconscient, je vois pas bien ce qu’il en ferait. Il a déjà tout mis ce qu’il fallait dans la conscience alors bon ! Voilà ça marche. Alors bien, ça c’est le deuxième caractère, de ces images vivantes cérébrales, cérébralisées parce que c’est un haut niveau de complexité.

-  Et voyez que les deux se font écho, c’est rudement bien fait. Je veux dire, le même coup : action subie qui était isolée, action retardée qui dès lors était nouvelle, et puis là, ligne de lumière isolée et ligne de lumière réfléchie, ça se vaut. L’écran noir du point de vue de la lumière et l’intervalle du point de vue du mouvement se correspondent tout à fait. Et je poserais enfin une troisième. Troisième question c’est - la troisième question est toute simple mais je la laisserais justement - Puisque mon plan d’immanence a un troisième caractère qui est d’être coupe mobile, une coupe mobile de l’universel devenir. De ce troisième point de vue, qu’est ce que vont apporter les images spéciales ? Les images de matière vivante. Bah comme on a même pas vu des histoires d’universel devenir, je peux répondre qu’une chose, qu’elles peuvent apporter c’est quoi ? Nous sommes en choix de supposer, de ces images vivantes sont avec l’universel devenir, dont le plan d’immanence dont le plan de matière est une coupe mobile, et bien que ces images spéciales sont avec cet universel devenir dans un rapport très particulier, dans un rapport privilégié. Et je ne peux pas en dire plus. Qu’elles ne seront pas comme, le plan qui pourtant le contient. Ces images vivantes ne seront pas de simples coupes mobiles de l’universel devenir. Qu’elles auront un rapport plus intime avec cet universel devenir, mais lequel ? Ca on n’en sait rien ! Alors, allons y laisse de côté ça, on ne peut pas puisque on n’a pas les moyens, et puis qu’on n’est pas pressé. Mais alors comblons quand même, que ce, on se dit ; Au bah non Il exagère il se donne tout de suite le cerveau, il se le donne merveilleusement parce qu’il l’analyse comme matière, le cerveau. Il montre là, je passe là-dessus vous lirez le premier chapitre - et puis je l’avais dit l’année dernière - il montre très bien comment le cerveau n’est finalement qu’une matière capable d’arrêter l’action subie et de et de retarder l’action...., ça il le montre à merveille.

-  En faisant une brève analyse mais très belle des rapports entre le cerveau et la moelle épinière, très très beau, rien à retoucher, il me semble que toutes les théories du cerveau aujourd’hui, elles insistent énormément la dessus...(inaudible)..., c’est pas du tout un ensemble de trucs qui se touchent, hein ! C’est très curieux, les biologistes actuels du cerveau. On a longtemps parlé là de toutes sortes de choses qui se touchaient, qui se tenaient dans le cerveau, qui se mettaient en contact (...inaudible...) au niveau des phénomènes intra cérébraux, c’est plus, c’est plus du tout la tendance.

-  Il parle de trucs, il parle tout le temps de sauts, il saute, d’actions qui font des sauts d’un point à l’autre, tout ça c’est, je crois là que les textes de Bergson tiendraient très bien aux conceptions actuelles. Mais dans mon souci de rajouter un petit quelque chose, je dis, oh bah ! Qu’est-ce qui pouvait se passer ? Moi ce qui me plais c’est l’idée que, tout ça s’était pas possible qu’en un. Le plan d’immanence était très chaud hein ! ...(inaudible)...C’est-à-dire, bah oui : ligne de lumière tout ça qu’est-ce que c’était chaud tout ça ! Le plan d’immanence il était avant tout chaud. Très très chaud. Tout à fait chaud. Je dis ça parce que ça l’air de rien, là aussi faut bien parler simple. Et donc si vous vous reportez à n’importe quel livre bien fait sur l’origine de la vie. Vous apprendrez que, la vie ne pourrait pas apparaître dans certaines conditions de chaleur extrême. Bien plus que les matières qui préparaient la vie

ne pouvaient pas apparaître dans de telles conditions. Si simples qu’elles soient, pourtant elles n’étaient pas simples. Bon, il a fallut quelque chose comme une perte de chaleur. Alors ça d’où s’est venu ? Ca me dépasse, mais enfin je ne doit pas être le seul... Bon ! Il faut supposer que sur mon plan d’immanence un refroidissement s’est produit. Ca évidement c’est embêtant. D’où il vient ce refroidissement ? Puisque je peux rendre compte de sa chaleur, qu’il y fasse chaud et bouillant avec mes figures de lumière, mes lignes de lumières, ça rend compte, ça ça va hein ! Mais voilà que ça se refroidit, j’y penserai d’ici l’année prochaine, on peut toujours rêver mais bon ! Si quelqu’un trouve une raison.

Vous comprenez ce qui m’embête c’est que je ne peux pas trouver une raison qui invoque un extérieur du plan d’immanence. Alors euh...il faudrait, la seule issue, ce serait montrer que par hasard pour quoi pas par hasard, qu’il y a un plan d’immanence qui a coupé étant, une coupe mobile de l’universel devenir, a couper l’universel devenir de telle manière qu’il a eu, que l’effet ait été un refroidissement du plan, mais ce n’est pas de la tarte à montrer ça, enfin que, et puis ça n’a aucune importance, ça ne changerait rien. Supposons qu’on ait montré ça, ça s’est refroidi vous comprenez ? Ca s’est refroidi bon !

-  Alors on commençait dans, je disais, l’universel mouvement, l’universelle variation des images-mouvement, l’universel clapotement des images-mouvements. Avec le refroidissement là, a commencé à se former des images-mouvements, qui étaient très loin du vivant mais qui étaient déjà un peu bizarres, et leur bizarrerie où tout le monde est unanime, enfin tout les savants sont unanimes pour dire : elles ne pouvaient pas apparaître tant que la terre était très chaude, car vous avez déjà compris mon plan d’immanence, c’est la terre, c’est pas seulement la terre, c’est l’univers, ça ne pouvait pas apparaître quand la terre était très chaude c’est quoi ? C’est ces matières très spéciales, je parle toujours en termes d’images-matières, c’est ces images et ces matières très spéciales, qui ne sont pas du tout encore vivantes, et qui ont la propriété de tourner quoi ? Et bien le plan de polarisation de la lumière vers ce que l’on appellera, une droite ou une gauche et ce sont les substances et matières dites dextrogyres ou lévogyres.

-  Les matières dextrogyres font tourner le plan polarisation de la lumière vers la droite, comme leur nom l’indique et lévogyres eux le font tourner vers la gauche. Ca ne pouvait pas apparaître quand la terre était très chaude. C’est bien, avec de pareilles matières déjà, j’ai constitution de droite, gauche. Droite et gauche ne peuvent pas se définir sans références à un haut, haut bas. Ça m’en fait, en d’autres termes, dés que telles substances apparaissent, j’ai déjà des axes, des orientations, vous comprenez que ça va être essentiel ça, pour expliquer l’opération d’isolement que j’invoquais un peu en l’air tout à l’heure. Si des directions maintenant se distinguent, grâce à ces substances, si on suppose un refroidissement du plan. Bah ces substances qui définissent une droite, une gauche, un haut, un bas. Y a encore rien de vivant, mais il y a quelque chose qui est en train de se préparer.

-  Bon, c’est tout ce qu’on appelle, c’est ce terme qui est si beau chez les biologistes qui s’occupent des origines de la vie. C’est ce qu’ils appellent "la soupe pré-biotique". Alors voilà que mon plan d’immanence a de vastes zones de soupes pré-biotique. Il y a plus alors, euh...formule tout à fait satisfaisante. Disons, il faut, si on peut dire, disons il faut concevoir déjà de micro-intervalles dans la soupe pré-biotique. Cette formule doit rendre tout très clair. Il y a déjà comme des micro-intervalles, très très curieux dans ces substances. Mais quand vont apparaître les substances vivantes, les plus simples, les plus rudimentaires, ces micro-intervalles vont se confirmer. (rire) C’est trés spirituel oui...Oui

-  C’est quelqu’un qui a dit : il y a des yeux dans le bouillon. (rire).

Il y a des micro-intervalles qui se confirment et puis toute l’évolution de la vie, et ça Bergson le développera pas de ce point de vue il aura aussi autre chose à faire dans "L’évolution créatrice" quand il parlera de la vie. Mais il faudrait la concevoir comme précédant la montée à partir des micros intervalles, des substances dextrogyres ou lévogyres, à partir d’elles, la montée vers des macro-intervalles, des intervalles assignables en temps.

Et pourquoi est-ce qu’en effet, on avait besoin de mettre le temps ? Vous le comprenez, dans notre plan d’immanence, dans notre plan de matière, c’est qu’en effet. comme disait Anne Querrien, la notion d’intervalle même, si vous n’avait pas le plan, vous vous donnez un cas pur état spatial assez euh... Il faudra bien que cet état spatial soit un intervalle temporel.

-  Anne Querrien : il n’est pas seulement temporel...(inaudible...)...)

Que la coupe ?

Anne Querrien...Et qu’a ce moment là, les intervalles, justement on est dans la géométrie qualitative...Coordinations des rapports et pas les distances, et on n’est pas dans la dimension de l’espace et du temps ... Il y a d’autres dimensions dans le devenir et tout ça, que l’espace est dedans, il y a par exemple la température..

-  Si il y a la température qui tu comprends, pas facile, si il y a la température ça peut être évidemment, oui, la température uniquement ça va trop de soi, oui, comme intensité. Seulement l’intensité et la température déjà, elle est du côté de la lumière, elle a été prise dans la lumière, donc tu ne peux pas la re-flanquer dans le devenir sinon sous une toute autre forme. Il te faut deux températures, quoi. Comme chez Malebranche, une température températurante et une température températurée. Alors on n’a pas fini.
-  Oui ça d’accord il y a quelque chose à chercher,

Alors vous voyez bon là dessus, j’essaie de, d’aller plus vite parce que le reste on l’a vu. Donc vous voyez que l’évolution pourrait être conçue comme l’affirmation évolutive et progressive de ces - de ce que je peux aussi bien appeler - les intervalles de mouvements, les écrans noirs ou réflexions de lumière, ou là entre parenthèses - (les rapports privilégiés et spéciaux avec l’universel devenir.)

Bon et bien ! Mais alors qu’est-ce qui se passe ? Maintenant on les tient, ces images spéciales, nous allons les appeler comment ? Pour bien montrer qu’on a rien introduit d’autre, pour le moment, que l’image-mouvement, que du mouvement ou de la lumière. On a introduit en effet que de l’intervalle de mouvement, que de l’écran noir, c’est-à-dire à la lettre du "rien", on va les appeler zones ou centres d’indétermination.

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