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13- 16 /03/82 - 1
DELEUZE / Cinema - cours du 16/03/1982 - 1 transcription / Lucie Dubus un moi absolu - est ce qu’il y a un rapport avec la catégorie... Gilles Deleuze : C’est de qui ?
La rigueur de la question m’inquiète...
Voilà ce qui se passe. Je voudrais que vous sentiez vous-même ces choses.
En effet, supposez que je dise - et comme je l’ai dit, supposez que je re-dise - nous groupons dans la catégorie de "priméité’ un certain nombre d’états qui n’ont en commun que d’être sans relation avec un " moi ", et d’être sans assignation spatio-temporelle.
C’est comme un premier groupe, à charge pour moi de dire : ah oui, tout n’est pas comme ça !
Il y a aussi - on l’a vu - de la secondéité, et de la tierceité.
Je ne précise pas s’il y a, à supposé qu’il y ait bien :
Alors, c’est pour ça que, dans les questions que vous me posez, c’est sans aucune provocation que j’ai presque envie de répondre : c’est vraiment celui qui pose la question qui seul a les moyens d’y répondre. mais je prends l’exemple de la question que tu viens de me poser Dans ce qu’on a défini vaguement comme priméité, on peut aussi avoir des états différents. A supposer que ça existe, de tels états, quelles structures d’expériences les présentent ? Et là c’est très varié puisque, la dernière fois, on a vu que ça pouvait être l’expérience de l’endormissement, mais ça pouvait être aussi certaines expériences du délire, des expériences de type schizophrénique, et ça pouvait être encore certaines expériences mystiques. Et il ne s’agissait pas du tout, pour nous, de dire : tout ça, c’était la même chose. C’était simplement un aspect de l’expérience qui se découvrait aussi bien dans certaines expériences d’endormissement, que dans certaines expériences de processus schizophréniques, que dans certaines expériences mystiques.
Je dirais que je n’en suis pas bien sûr. Je crois que lorsque le" moi" intervient dans un processus d’expérience mystique, ce n’est plus sous l’espèce de l’expérience mystique, mais qu’il y a eu un glissement de l’expérience mystique à ce qu’on pourrait appeler le "domaine de la foi". Ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Mais, même si toi tu me répondais : si, si, ça fait partie de l’expérience mystique ! Je dirais : très bien, c’est que l’expérience mystique a bien un pôle de priméité, mais qu’intervient aussi, dans l’expérience mystique, des aspects de secondéité. ça c’est une manière de dire que tu réfères mais que j’ai pas la réponse - c’est toi qui l’a De toute manière, je n’ai jamais dit : l’expérience mystique c’est ceci ! Tout ce que j’ai dit c’est que certains aspects d’après le récit par les mystiques de leur expérience, certains aspects insistent sur l’impossibilité de rapporter l’expérience mystique à un moi et de rapporter l’expérience mystique à des coordonnées spatio-temporelles. C’est tout. Maintenant, que dans l’expérience mystique, il y ait d’autres éléments, peut être ? très bien. Notamment, je dirais, moi, qu’il y a sûrement un élément, pour parler comme Peirce, un élément de tiercéité. C’est à dire qu’il y a une forme de pensée dans l’expérience mystique, mais c’est normal tout ça. Il ne faut pas du tout que vous les fermiez ces catégories. Il faut que vous laissiez une chose : bien finalement peut-être que tout expérience à son aspect priméité, secondéité, tiercéité. Simplement on peut dire que telle expérience met l’accent , ou présente un moment où la priméité est presque pure, etc... Question : inaudible l’image- affection, c’est la primeité on pourrait imaginer l’univers des pour traiter de cette typologie de la spirale.. étant donné que tu as dis .... Gilles : Comme vous êtes sévère avec moi ! Je répondrais ceci : c’est vrai, en toute rigueur. Si j’avais voulu, par coquetterie, m’en tenir à Bergson comme unique fil conducteur, je n’avais en effet aucun besoin de faire ma référence à Maine de Biran, et ma référence à Peirce. Je remarque juste que, si Bergson remplaçait si facilement Maine de Biran, c’est parce qu’il connaissait très bien Maine de Biran. Donc je maintiens que, est ce que j’ai tenu ? je maintiens que finalement, notre seul conducteur effectif, ça a été Bergson, pourquoi ? Pour lancer la distinction de nos trois images, les images-perception, les images-affection, images-action. Mais, vous l’avez senti - j’ai pas besoin de le dire - Bergson, il y a un certain temps qu’on l’a quitté. Tout ce qu’on a vu, tout ce qu’on a dit, il ne le dit pas. Il ne faut pas dire qu’il le dise. Il nous a donc servi et c’est ça, il faut à la fois ne pas faire dire à un grand philosophe ce qu’il n’a pas dit, et il faut à la fois se servir pleinement, il faut considérer ce qu’il a dit comme objet d’un usage possible, il faut s’en servir.
J’oublie pas du tout et si le temps nous est donné, après Pâques, nous commenterons les second et troisième chapitre de "Matière et Mémoire", si bien que, pour la fin de l’année j’aimerais avoir tout fini de "Matière et Mémoire". Mais si là j’introduis secondéité et tercéité, priméité, c’est bien parce que d’une certaine manière ça va relancer les trois types d’images qu’on avait extrait de Bergson, et ça va peut-être nous permettre de pousser l’analyse de l’image-action plus loin - non pas que Bergson lui-même - mais plus loin que Bergson nous en donne les moyens. Voilà, du coup il faut y aller.. Intervention Comtesse : le rapport de Bergson à la mystique : nous croyons constater que là est la vérité. chez Bergson il y a un lien il y a dans la mystique une expérience qui diffère de la simple foi.. la vérité de la maladie. la maladie implique une foi mystique dans la mort si la Mort n’était pas l’objet d’une telle foi. Quelqu’un ne comprenait pas le rapport entre le synsigne l’exemple du film d’Alfred Hitchcock Marny ,exemple de la théorie de Pierce la compulsion à voler de l’argent. le qualisigne : la couleur rouge qui envahit tout l’écran la mère et la petite fille Gilles deleuze : quel est le rôle du rouge dans la troisième image ? le marin a brutalisé et la mère et la fille l’ont tué la médiation du rouge Gilles : très bon exemple, tu me le donnes ? Gilles : Ca nous emmène à la suite. On est déjà dans l’élément de l’image- action. Vous vous rappelez, en un mot, la priméité, si je reprends les termes de Peirce,
Ce découpage du monde, ce découpage des images en trois, ça nous a paru assez bizarre. Si on estimait en avoir fini avec l’image-affection, donc on entrait tout naturellement dans l’image-action. Or l’image-action c’est la secondéité. C’est à dire, non seulement c’est ce qui vient en second, ça c’est assez peu important, ce déroulement logique, mais c’est "ce qui en soi-même est deux", par opposition à la qualité-puissance qui en elle-même est une et ne renvoie qu’à elle-même. C’est ce qui en soi-même est deux. Essayons de préciser donc de quoi va être faite l’image-action. Il faut la prendre au sens large. Je suggère - et c’est conforme aux analyses de Peirce qui portent sur de tout autre thème - que en fait il y a deux formes de secondéités. Il y a deux secondéités. On n’en fini pas avec ce deux. Il y a deux secondéités. Mettons qu’il y ait comme une secondéité primaire, c’est à dire une secondéité - il faut prendre tout ça à la lettre - qui serait encore très proche de la priméité. Elle ne serait plus de la priméité, mais en elle-même, en tant que secondéité ce serait une secondéité primaire. C’est quoi une secondéité primaire ? On l’a vu, c’est lorsque une - ou plusieurs - qualité-puissance s’effectue ou s’actualise dans un état de chose. Ça répond à la notion de Peirce : le synsigne. La qualité-puissance en elle même, c’était un qualisigne, lorsque la qualité-puissance est actualisée dans un état de chose, on a un synsigne. Il y a déjà secondéité puisque vous avez "qualité-puissance" d’une part, état de chose qui actualise d’autre part.
C’est une secondéité primaire.
L’ensemble, donc vous l’appelez synsigne.
Exemple : le qualisigne c’était le pluvieux ou la pluie, le synsigne c’est : ce jour pluvieux, cette journée pluvieuse.
Cette fois ci la qualité-puissance " le pluvieux " est actualisée dans un état de chose déterminé : ce jour, ici et maintenant.
Donc c’est l’actualisation dans un espace-temps déterminé.
Vous voyez que ça suffit déjà à distinguer du domaine de l’affection, on avait vu le rôle des espaces quelconques.
On pourra l’appeler - au choix - et on va voir pourquoi : un monde, un milieu, une situation. Au choix, peut-être pas, peut-être qu’il va y avoir des nuances entre monde, milieu et situation. Mais c’est le premier aspect de l’image Et puis, je dis, il y a une secondéité seconde. On pourrait l’appeler, cette fois-ci secondéité vraie, car vous sentez que la première secondéité est encore très proche, qu’il y a des transitions insensibles entre la priméité et la première secondéité. La vraie secondéité elle apparaît, cette fois-ci, non plus au niveau du monde actuel, de l’état de chose déterminé, de la situation, mais elle apparaît au niveau de l’action pure et simple. La situation d’une manière ou d’une autre se trouve engendrer une action qui va réagir sur la situation. La situation ou le milieu va engendrer, va susciter une action qui va réagir sur le milieu, donc l’action, soit sous son aspect effort/ résistance, soit sous son aspect action-réaction, implique toujours " deux ". L’action, qu’est-ce que c’est que l’action ? C’est le duel. L’action implique au moins le rapport entre deux forces : effort-résistance, action-réaction, que ces forces soient réparties entre deux personnes, entre une personne et une chose, toutes sortes de combinaisons sont possibles, mais on acceptera -très grossièrement- pour le début de notre analyse, la formule : l’action c’est le duel. Et c’est ça la vraie secondéité. Vous vous rappelez lorsque le signe, selon Peirce, lorsque le signe est du type duel , action-réaction, effort-résistance, par exemple mon effort est le signe de la résistance que j’affronte, ou inversement la résistance que j’affronte est le signe de mon action. Ces signes de duel, ou un terme, un terme existant, un existant actuel devient signe d’un autre existant actuel, c’est ce que Peirce appelait, dans la table qu’on avait vu la dernière fois, un indice. Je veux dire deux choses contradictoires à la fois, ce qui me paraît très important c’est que l’on fixe notre terminologie, parce que les termes là c’est de véritables concepts, et en même temps que vous ne les durcissiez pas, que vous sentiez que on passe des uns aux autres d’une manière très très nuancée. Si j’essaie de résumer je dirais que, l’image-action commence, d’une part, lorsque le callisigne devient synsigne et, d’autre part, lorsque l’icône devient indice. Les images-affection c’étaient des callisigne et des icônes . Le callisigne c’était la qualité-puissance exposée dans un espace quelconque, l’icône c’était la qualité /puissance exprimée par un visage. Vous voyez que l’image-action suppose que l’on a quitté ce domaine des images-affection, on n’est plus dans le domaine des callisignes on est dans le domaines des synsignes, à savoir qualités-puissances actualisées dans un état de chose déterminé et on n’est plus dans le domaine des icônes, on est dans le domaine des indices, c’est à dire des actions qui procèdent par duels. Dans mon souci de tenir toujours comme deux pôles uniquement pour mener mon analyse, et autre souci complémentaire que ces deux pôles ne soient pas décalqués sur les deux pôles des autres types d’images, là est-ce qu’on est pas en train de trouver nos deux pôles de l’image-action, ce qu’on pourrait appeler en très gros : la situation ou le synsigne, l’action, le duel ou l’indice, d’autre part. Et toute l’image-action se déroulerait, non pas dans un ordre fixe, mais d’un pôle à l’autre ou de l’autre pôle à l’un. Car après tout il en faut du chemin. Là tout de suite quelque chose nous frappe. D’une situation à une action, qu’est-ce qu’il va falloir faire pour pouvoir passer légitimement de l’une à l’autre ? ou d’une action à une situation, au niveau de l’image, au niveau de l’image cinéma ? C’est tout un mode de récit, c’est toute une histoire qui est en jeu, c’est toute une logique cinématographique.
Quels intermédiaires faudra-t-il ?
Je dis : la situation suscite une action et l’action réagit sur la situation. Bon. Mais à quel prix. Comment est-ce qu’on passe de la situation au duel. L’action-duel, vous la trouvez partout dans l’image-action au cinéma, vous la trouvez partout. Si je cherche parmi les genres :
Et quel est, au juste, l’élément de l’action, l’action qui va résoudre la situation ou réagir sur la situation ? Si vous voulez il y a tout un système d’approximations qui vont faire les joies au cinéma, c’est à dire la découverte d’un récit, la découverte d’une histoire . Où, pour passer de la situation au duel, il faut beaucoup beaucoup d’intermédiaires, et pour que le duel rejaillisse sur la situation...sauf dans certains cas...je ne connais qu’un cas, à vrai dire. Il est si beau et il est si drôle. Mais précisément, imaginez un film où on se proposerait de montrer une transformation immédiate de la situation en duel. Pour parler barbare, un film où on se proposerait de montrer immédiatement la transformation brutale d’un synsigne en indice. Si ça arrivait, tout le monde rirait. C’est dire. Ça ne pourrait être que dans un genre précis, le burlesque, qu’on montrerait ça. Ce n’est pas facile. Je ne connais qu’un cas. Quand je vais le raconter, forcement il n’y aura pas de quoi rire.
Voilà. A moins qu’on ait été trop vite. On revient un peu en arrière. Les qualités-puissances s’actualisent dans un état de chose. C’est ça qu’on pourrait appeler un milieu : un milieu est fait de qualités-puissance actualisées. Et ça va se développer en actions-réactions. Est-ce qu’on a pas été trop vite ? Supposons ! Des auteurs de génie peuvent essayer de saisir l’actualisation, puisqu’on est bien dans le domaine de l’image-action, c’est à dire le processus d’actualisation- les auteurs de génie peuvent peut-être se dire : on va prendre les choses avant, ça ne suffit pas. Là on pourrait comme jouer à un jeu radiophonique, je ne vais pas citer les auteurs auxquels je pense. On va faire un anti-jeu radiophonique, parce que si vous les trouvez, vous aurez perdu parce que ma description aura été si juste, c’est moi qui gagnerais et si vous ne les trouvez pas, vous gagnerez parce que c’est que ma description aura été fausse, mon idée aura été fausse...Je ne dis pas quels auteurs. Alors voilà. Ils disent : avant que les qualités-puissance s’actualisent dans des milieux, dans des espaces-temps déterminés, ils s’actualisent dans "des mondes".
Dans des mondes ! Dans des mondes , ça veut dire quoi ? Comme dans des naissances de mondes.
Si bien que vous aurez comme une double épaisseur : une action se passera dans un milieu historiquement déterminé, mais en même temps c’est bien autre chose, quelque chose de plus profond, qui se déroulera dans le monde originaire qui correspond à ce milieu déterminé. c’est à chaque instant de l’histoire que vous pouvez découvrir le monde originaire qui correspond aux milieux dérivés. Le naturalisme ce n’est pas du tout il me semble, comme on le dit simplement : une description des milieux déterminés le plus exactement possible
C’est l’élévation des milieux historiques déterminés, des milieux historico-déterminés, c’est l’élévation des états de chose à la forme d’un monde originaire qui a son début et sa fin. C’est ça le premier point.
Ce sera - et c’est bien une secondéité - ce sera l’accouplement de ce qui va fonder toute action selon le naturalisme, à savoir l’accouplement de la pulsion et de son objet.
Les mondes originaires sont fait de pulsions et d’objets de la pulsion sous la forme d’une secondéité parce que les objets et les pulsions sont séparés. La pulsion et la recherche aveugle, obstinée, de son objet, ou d’un quelque chose qui sera son objet, et l’objet est à la recherche de sa pulsion.
Et ça pourra être la sauvagerie la plus pure, pourquoi ? Parce que " objet " est un mauvais mot. La pulsion ne choisit pas un objet, elle arrache, elle découpe, elle capture, elle déchire son objet.
Elle ne déchire pas son objet par sadisme, elle déchire son objet pour le constituer, pourquoi ? Parce qu’il est bien connu, et ce n’est pas par hasard que là, ces auteurs auront quand même subi une influence certaine de la psychanalyse.
Et le monde originel c’est précisément le monde où se confrontent les pulsions et les morceaux d’objets, les morceaux qui vont servir d’objets à la pulsion. Et ces morceaux peuvent être quoi ? Autant qu’il y a de pulsions. Et ces pulsions peuvent être quoi ? Autant qu’il y a de morceaux.
Tout ce qui est en morceaux suscite une pulsion, même si c’est artificiel.
On est au-delà de la différence artifice/nature puisque même dans le monde le plus artificiel, il y a quelque chose d’originel qui se joue.
Si bien que tout ce qui est morceau est objet de pulsion.
Et peut-être bien d’autres encore. Là, la notion de monde originaire se précise.
Si bien que à ce niveau de l’image-action, quel sera le type de signe qui répondra à " monde originaire" en tant qu’il se développe en pulsion-objet ?
Qu’est-ce que la forme, le signe de cette secondéite là ?
Et après tout les metteurs en scène qui se sont élevés jusqu’à ce cinéma auront droit - s’ils le veulent - à dire comme Nietzche disait : "Nous autres, médecins de la civilisation" "Nous autres, medecins de la civilisation, cette phrase qu’il appliquait aux philosophes : un petit nombre de grands metteurs est apte à se l’approprier : "Nous sommes médecins de la civilisation" voulant dire quelque chose de très précis, à savoir : dans le milieu le plus historique et le plus déterminé, nous diagnostiquons le "monde originaire" que recèle ce milieu historique et déterminé, cet état de chose. Car nous diagnostiquons les pulsions, les objets de pulsion, les noces entre les pulsions et les objets, tels qu’ils se déroulent dans ce monde.
Ce qui les intéressent c’est donc que ce monde - ce n’est pas les intermédiaires qui les intèressent - précisément un "réaliste", il s’intèresse aux intermédiaires, à ce qu’il y a entre les deux, il ne s’interesse pas ni au début et ni à la fin - eux, ils ne s’interessent qu’au début et à la fin parce que c’est la même chose : "c’est dans le même mouvement que ce monde éclos et qu’il est déjà fini". C’est comme si l’idée naturaliste, c’est de faire précisément des mondes avortés, pour les naturalistes ce que Dieu a réussit, c’est des mondes avortés, on peut supposer dans une mythologie, il y a des mythologies comme ça : Dieu avant de créer le monde, il essaie, il a des ratés. Il fait plein de ratés qui ne marchent pas alors Il les jette avant de créer notre monde. Eux ils disent : bien non, on est toujours à la période des ratés. On a toutes sortes de mondes originaires, tous ratés Ils vont se définir par quoi ?
Qu’est que c’est la pente commune des pulsions et de leurs objets ? D’une part c’est la mort et là surgit la plus étrange pulsion de mort comme recueil de toutes les pulsions. Et oui, la psychanalyse est bien passée par là ! mais c’est beaucoup plus vivant, au besoin ils n’en dépendent pas. Qu’est ce que c’est la pente des objets là ou tous les objets se réunissent formant humus qui ne fait qu’un avec l’humus du début de monde et l’humus de fin du monde ? c’est le depôt d’ordure, c’est l’universel dechet. Et lorsque la pulsion en sera à fouiller dans les ordures, on saura que le monde originaire est arrivé à sa fin et que sa fin, elle était là, dès le début. |
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