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Séminaire Littérature - Arts (anglais, espagnol)
Code de l’EC — La déviance en Amérique : littérature et cinéma AUDREY FOGELS Dès le XVIIe, le projet politique de l’Amérique est de fonder une « nouvelle Jérusalem » à l’issue d’un détour — d’une déviance — par rapport au droit chemin de la patrie anglaise. Cette « déviance » devient centrale pendant le XIXe quand les Transcendentalistes s’en emparent pour en faire non seulement une règle de vie mais aussi d’écriture. Incarnée par la figure de Wakefield qui pratique l’écart afin d’écrire sa propre vie, la déviance est aussi une figure qui génère des pratiques d’écriture littéraire— digressions, écrans, suspens, oblique, etc — et cinématographique — expressionisme, onirisme, contre-champ — . Mais que devient la déviance dès lors qu’elle se déplace pour devenir elle-même la norme ? Vouée à la normalisation, la déviance semble en effet perpétuellement devoir re-travailler son rapport à la doxa pour se constituer toujours ailleurs. Dans ce cours, nous nous arrêterons sur certaines figures mythiques de la déviance afin d’en étudier les figurations littéraires et visuelles ; il faudra aussi définir les rapports qui lient la déviance au monstrueux, à l’anormal, l’étrange, l’inhumain, l’abject etc. Des couples grotesques mis en scène par Kate Chopin en passant par les « monstres » de Sarah Orne Jewett, les « freaks » de Tod Browning ou l’homme-éléphant de David Lynch, le cours se proposera de zoomer sur certaines figures mythiques de la déviance pour comprendre le rôle qu’elles jouent dans la définition toujours mouvante du Même et de l’Autre.
JULIO PREMAT Dans le séminaire nous étudierons certaines modalités de la pensée littéraire sur l’origine. L’origine, à savoir un récit à la fois idéologique et imaginaire sur la genèse ou sur le commencement des choses, dont la vérité a été fortement mise en cause durant le XX siècle. Pourtant, ce récit continue d’être déterminant aujourd’hui dans le devenir des sociétés et dans le sens attribué à l’histoire ; il est aussi un chaînon fondamental dans la mémoire identitaire individuelle, dans l’explication de l’émergence des œuvres, et même dans ce qu’on appelle la causalité narrative. Le corpus proposé est axé sur deux courants littéraires, le fantastique et la fiction historique, et sur trois auteurs (Borges, Cortázar, Saer). Il permettra d’aborder des fables sur les origines d’une nation (l’Argentine), des représentations contrastées de l’homme primitif, des conceptions temporelles contradictoires, des mises en scène de la genèse légendaire de la littérature et un questionnement généralisé sur le sens des récits.
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