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Genre, Classe, Race. Rapports sociaux et construction de l’altérité

Avant le 15 janvier 2015 - Saint-Quentin-en-Yvelines


Date de mise en ligne : [04-12-2014]



Mots-clés : classe | race | rapports sociaux


Réseau thématique 24

A l’occasion du VIè Congrès de l’Association Française de Sociologie (Saint-Quentin-en-Yvelines, 29 juin- 2 juillet 2015)

Argumentaire :

Le 6ème Congrès de l’Association Française de Sociologie a pour thème : La sociologie : une science contre nature ? L’appel à communications de l’AFS pointe à juste titre l’actualité de la vieille opposition nature/culture qui continue de nourrir à la fois la production scientifique et la controverse sociale. La violence des conflits qui sont constitutifs de la dynamique du genre, de la race, de la classe – tout comme de la sexualité ou d’autres clivages – s’appuie aussi sur une forte naturalisation des normes et hiérarchies sociales. Déconstruire les schèmes biologisants, essentialisants, naturalisants qui structurent la dynamique des rapports sociaux constitue une préoccupation centrale du RT24 depuis sa création. Notre appel se situe dans la dynamique engagée lors des séminaires internes et des cinq autres congrès qui ont animé la vie du réseau depuis ses débuts et qui ont porté successivement sur les épistémologies féministes, l’articulation des rapports sociaux et les questions méthodologiques posées par l’intersectionnalité. Ce 6ème Congrès est pour nous l’occasion d’approfondir ces réflexions en les centrant sur les processus de naturalisation, les rapports de pouvoir qu’ils construisent et les résistances face à leur persistance, voire leur recrudescence, tant dans le discours profane que dans certains courants scientifiques.
Il importe de revenir sur des questions qui ont été fondatrices du féminisme matérialiste. Que signifie la naturalisation aujourd’hui ? Quelles sont ses frontières avec le culturalisme et/ou quels sont ses éventuels liens ? Ces deux processus méritent-ils d’être distingués du fait qu’ils n’ont pas la même historicité, ne convoquent pas le même processus de réification et ne recourent pas de ce fait au même registre de légitimation ? La déconstruction des processus de naturalisation révèle l’ampleur des enjeux de pouvoir qu’ils dissimulent : « Tous les humains sont naturels mais certains sont plus naturels que les autres » constatait Colette Guillaumin (1978) en faisant référence à la dissymétrie qui oppose les majoritaires aux minoritaires. Dans cette perspective, la naturalisation se révèle être un mode de légitimation du pouvoir exercé sur les minoritaires. Les communications pourront porter sur les modalités des processus de (dé)naturalisation à l’œuvre dans différents espaces : le travail, les professions, l’espace public, la santé, la famille... les enjeux qu’ils révèlent et les tensions qu’ils suscitent. Par exemple, la dénaturalisation des compétences féminines est encore largement un enjeu de la déconstruction des rapports de domination au travail et de la ségrégation du marché du travail. De même, la naturalisation des minoritaires s’exprime-t-elle dans les mouvements sociaux et les débats publics.
Notre discipline elle-même, la sociologie, en est-elle exempte ? Envisager la science comme une « technologie du genre » permet d’envisager la production du genre à l’œuvre non seulement dans les sciences naturelles mais également dans les sciences sociales. Par exemple, le mot genre tend dans certains travaux, tant quantitatifs que qualitatifs, à ne désigner que des individu-es sexués, vidant ce terme de son acceptation conceptuelle initialement dénaturalisante.
Deux sessions communes avec d’autres réseaux thématiques sont prévues. L’une sera organisée avec le RT 5 "Classes, inégalités, fragmentations" sur la question de l’articulation des rapports sociaux. Un intérêt particulier sera porté aux communications abordant, à partir d’enquêtes ou de synthèses de travaux, le fait que la dénaturalisation d’un rapport social peut contribuer à naturaliser ou à invisibiliser les autres (la déconstruction de la race peut naturaliser le genre et gommer la classe, l’analyse de la classe peut naturaliser le genre et masquer la race, etc.).
L’autre session commune sera organisée avec le RT2 « Migrations, altérité et internationalisation » : elle sollicite des propositions de communication s’intéressant aux apports mutuels de la sociologie des migrations et des rapports sociaux de sexe, classe, race, pour penser les formes de naturalisation à l’œuvre dans le monde social.
Les communications se saisiront de ces différentes questions en s’inscrivant dans une perspective qui tienne compte de la co-formation des rapports sociaux de sexe, de classe et de race car cette perspective est celle du RT 24. Quel que soit l’axe privilégié, nous attendons que les communications présentent les dispositifs méthodologiques mobilisés.

Modalités :

Les propositions de communication de 4000 signes ainsi qu’une bibliographie doivent être envoyées à l’adresse suivante : rtgenreclasseraceafs@yahoo.fr d’ici le 15 janvier 2015.
Elles seront anonymisées par le bureau du RT24 avant la réunion du comité de sélection qui se réunira courant janvier. Une réponse vous sera envoyée par le bureau du RT24 courant février.
Le RT24 tient à rappeler que la participation au Congrès suppose des frais d’inscription et d’adhésion à l’Association Française de Sociologie.

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