INA éditions, 151 p., 6 €.
Présentation par Éric Maigret, Professeur de sociologie des médias, Sorbonne Nouvelle
Les études sur l’animation télévisuelle, en particulier sur les dessins animés, sont trop rares pour ne pas se réjouir de la publication d’un livre dans ce domaine, surtout lorsqu’il aborde une thématique aussi originale que celle des identités de sexes et de genres. Mélanie Lallet se pose la question de la permanence des stéréotypes binaires. Elle démontre que ces derniers se tapissent dans les moindres recoins de la culture, dans ses productions les plus innocentes en apparence que sont les œuvres destinées à la jeunesse.
Mais son analyse sensible, attentive aux représentations corporelles et aux variations des discours, ne se contente pas de critiquer. En empruntant une partie de ses outils aux cultural studies, elle se donne les moyens de détecter l’apparition de personnages partiellement affranchis des codes de genres, de souligner le rôle ambivalent de l’humour et de la satire, de découvrir l’existence de messages féministes là où tout semble a priori très calme.
Pour comprendre ce que Simone de Beauvoir fait à (mais aussi dans !) Il était une fois... notre Terre, ce que l’anthropomorphisme rend et ne rend pas possible, ce que Les P’tites Poules, Les Zinzins de l’espace, Totally Spies ou Les aventures de Petit Ours Brun interdisent ou ce qu’ils proposent comme explorations des possibles aux enfants, il faut évidemment lire Il était une fois... le genre.
http://www.inatheque.fr/publications-evenements/publications-2014/il-tait-une-fois-le-genre.html