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Habemus Gender ! Déconstruction d’une riposte religieuse

Avant le 20 juin - revue Sextant


Date de mise en ligne : [16-06-2014]



Mots-clés : religion


Pour deux prochains numéros de la revue Sextant

Argumentaire :

Au cours des derniers mois, les mobilisations françaises contre
l’ouverture du mariage et de l’adoption aux unions de même sexe ont
défrayé la chronique, tant en France qu’à l’étranger. Celles-ci ont
révélé l’existence d’un mouvement sans précédent, dont l’agenda dépasse
largement le cadre de la loi adoptée en 2013. En effet, ces opposants ne
refusent pas seulement le droit de se marier ou de devenir parents aux
couples homosexuels, mais dénoncent aussi ce qu’ils appellent l’« 
idéologie » ou la « théorie du gender ». Selon eux, cette « 
idéologie/théorie », qui nierait l’altérité sexuelle et refuserait de
penser les relations entre hommes et femmes sur le mode de la
complémentarité, constituerait une dangereuse menace pour l’humanité.
Pour cette raison, la Manif pour tous et les autres groupes appartenant
à cette mouvance ont élargi leur champ d’action et se mobilisent par
exemple contre l’enseignement du genre dans les écoles ou à
l’université.
Si l’opposition à l’« idéologie/théorie du gender » a pris des allures
spectaculaires dans l’Hexagone, on la retrouve aujourd’hui dans un grand
nombre de pays. Prenant des formes diverses selon les contextes
nationaux, elle se manifeste aussi au sein d’institutions
internationales telles que l’Union européenne ou l’ONU (une institution
particulièrement décriée par ces acteurs depuis la conférence de
Bejing). À partir d’une relecture d’auteurs tels que Judith Butler, John
Money ou Robert Stoller, l’« idéologie/théorie du gender » offre un
cadre analytique permettant de dénoncer les détournements de langage
auxquels se livreraient indistinctement théoricien-ne-s du genre,
militant-e-s féministes et activistes LGBT et d’embrasser ces trois
ennemis de manière simultanée. L’« idéologie/théorie du gender »
constitue ainsi un outil puissant de contre-offensive idéologique et un
instrument de lutte contre les avancées en termes de droits.
Ce discours est particulièrement présent au sein de l’Église catholique
qui, des communautés locales aux plus hautes instances de la hiérarchie
vaticane, dénonce avec chaque fois plus de véhémence les méfaits
supposés du « gender ». Comme en témoigne le Lexique des termes ambigus
et controversés sur la famille, la vie et les questions éthiques élaboré
par le Conseil pontifical de la famille en étroite collaboration avec la
Congrégation pour la Doctrine de la Foi (2003), le genre constitue en
effet un sujet de croissante préoccupation pour les autorités de
l’Église, qui veulent s’opposer avec urgence aux progrès des études de
genre, des combats féministes et des luttes homosexuelles. D’ailleurs,
depuis Jean-Paul II, le Vatican a joué un rôle clé dans l’élaboration et
la diffusion du discours sur l’« idéologie/théorie du gender », qui se
retrouve aujourd’hui aux quatre coins de la planète.
Ces deux numéros de la revue Sextant (Université libre de Bruxelles)
souhaitent mieux comprendre ce discours et la manière dont il se
diffuse. Résolument pluridisciplinaires, ils poursuivent quatre
objectifs :
1. Étudier la genèse et les fondements du discours sur l’« 
idéologie/théorie du gender », ainsi que les différents domaines dans
lesquels il se manifeste ;
2. Retracer les canaux et les mécanismes de diffusion de ce discours
ainsi que les stratégies dans lesquelles il s’inscrit, dans un contexte
tant national que supra ou transnational ;
3. Explorer les conditions dans lesquelles ce discours fonctionne et
les raisons de son succès dans certaines sociétés ou institutions
internationales ;
4. Étudier les alliances et les transferts entre religions.

La revue Sextant fonctionne par évaluation par les pairs et dispose
d’une politique d’open-access. Les textes doivent être entièrement
originaux et ne peuvent avoir été soumis à une autre revue. Ils peuvent
être soumis en français ou en anglais.

En pratique :

. 20 juin 2014 : Soumission d’une note d’intérêt par courriel à Valérie
Piette (vpiette@ulb.ac.be) et David Paternotte
(david.paternotte@ulb.ac.be). Cette note doit comprendre un titre et un
abstract.
. 1 juillet 2014 : Acceptation ou non de la note par les éditeurs.
. 1 octobre 2014 : Soumission d’un article de 45 000 signes, qui sera
soumis à une triple évaluation anonyme.
. 1 janvier 2015 : Remise des évaluations
. 1 mars 2015 : Soumission d’une nouvelle version de l’article.
. Rentrée 2015 : Publication des numéros.

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