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Séminaire

Genre, personne, interlocution : l’approche relationnelle

Paris EHESS


Date de mise en ligne : [02-12-2011]



Mots-clés : théorie


Séminaire de recherche (ouvert aux M1)

Les 1er et 3e Mardi du mois de 13h à 17h salle 7 , EHESS 105 bd Raspail, à partir du 29 novembre 2011 (exceptionnellement le 5e mardi du mois)

Responsables : Laurence Brunet (Université Paris I), Martine Gross (EHESS) , Jennifer Merchant (Université Paris II), Irène Théry (EHESS)

Présentation :

Ce séminaire a pour objet de montrer ce que le genre apporte à la compréhension du lien social en général dont il est à la fois une dimension centrale et un analyseur privilégié. Son originalité est donc de confronter la distinction de sexe aux "grandes théories " du social : individualisme méthodologique, holisme méthodologique, interactionnisme, théories des speech acts etc.

L’enjeu est de montrer que les diverses conceptions de la distinction masculin/féminin renvoient à une certaine représentation non des sexes ou de la vie sexuelle seulement, comme on le croit en général dans une perspective étroitement individualiste et moderne, mais bien de la personne elle-même.

En effet, la première question qui se pose aux sciences sociales à propos du genre est encore aujourd’hui la moins discutée dans nos propres sociétés occidentales : de quoi parlons-nous quand nous évoquons la distinction sociale masculin/féminin ? La plupart des théories actuelles considèrent comme une évidence de définir le genre comme un attribut identitaire des personnes. Elles adoptent ainsi une philosophie dualiste opposant le « moi » (doté d’une identité de genre) et le « corps » (doté d’une identité de sexe). Mais une alternative est possible : refuser un tel dualisme et considérer le genre comme une modalité des actions et relations dotées de sens.

Ce séminaire développera une approche relationnelle du genre fondée sur une anthropologie historique et comparative renouvelée par les apports de la philosophie analytique de l’action et de l’interlocution. Il montrera l’intérêt de concevoir la personne non comme une hypostase, un "moi" ou "self" intérieur, mais comme l’individu tour à tour agent, patient et attributaire de l’actus humanus. Cette approche placera au centre de l’attention l’alternance entre les trois personnes grammaticales distinguant/liant les trois positions de l’interlocution : le je de celui qui parle, le tu de celui à qui on parle, le il/elle de celui ou celle dont on parle.

Ce séminaire de 4 heures quinzomadaires est divisé en DEUX SEQUENCES DE 2H qui peuvent être suivies indépendamment (chacune étant validée comme un semestre) .

I. Séquence "Théorie relationnelle du genre" de 13 à 15h, salle 7.

responsable Irène Théry

a) La séquence I : "Théorie relationnelle du genre", est comme précédemment animée par Irène Théry, directrice d’études à l’EHESS. Elle sera consacrée cette année au thème "Performativité du genre : qu’entendre par là ?" et sera centrée sur une comparaison entre la théorie du genre performatif de Judith Butler (GenderTrouble, Bodies that Matter, Excitable Speech, Undoing Gender et autres textes) et la théorie relationnelle du genre présentée principalement dans La distinction de sexe (Théry, 2007) et incluant la référence aux ouvrages d’un ensemble d’ auteurs, anthropologues et philosophes.

II. Séquence : "Genre, personne et parenté dans l’ AMP" de 15 à 17h, salle 7.

b) La séquence II "Genre, personne et parenté dans l’Assistance médicale à la Procréation (AMP)" est animée désormais par quatre responsables ; Laurence Brunet (Paris I), Martine Gross (EHESS), Jennifer Merchant (Paris II), Irène Théry (EHESS). Le thème de cette année sera : Après la "non-réforme" du droit bioéthique de 2011, quels défis pour les sciences sociales ? Il s’agira d’analyser la spécificité du "modèle bioéthique français" en le comparant a d’autres modèles au plan international, et de comprendre les raisons multiples qui expliquent pourquoi la France a semblé se figer sur un droit bioéthique considéré désormais comme l’un des plus restrictifs d’Europe, au moment où d’autres pays démocratiques font le choix d’une tout autre approche de l’AMP en général. Notre hypothèse est que prendre en compte la dimension du genre et appréhender l’AMP comme un ensemble de relations sociales, éclaire singulièrement des question aussi diverses que : Les normes de préservation/non préservation de la fertilité personnelle (pour les hommes, pour les femmes), l’organisation des dons de sperme, d’ovocyte, d’embryon et de gestation dans le "don d’engendrement", l ’anonymat des dons et le droit d’accès aux origines personnelles des personnes nées d’AMP, les conditions d’accès à l’AMP (couples de sexe opposé, couples de même sexe, personnes seules), les modèles sexués et familiaux implicites qui président à l’approche française dite "thérapeutique", les distinctions et rapports entre les concepts de "procréation", "d"engendrement" et de "filiation" en socio-anthropologie de la parenté etc...

Contact :

irene.thery@univmed.fr

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