Colloque, 17 et 18 juin 2011, Université Carleton (Ottawa, Canada)
Comité organisateur :
Claudia Labrosse, chercheure postdoctorale, Université Carleton
Christine Duff, professeure agrégée, Université Carleton
Lors de l’événement, les chercheur(e)s se réuniront notamment autour de séances plénières animées par des conférencier(e)s invité(e)s et pourront participer à une table ronde regroupant des écrivain(e)s (à confirmer).
Problématique :
Dans son ouvrage Sur le corps romanesque, Roger Kempf affirme que « livres et corps, tout est texte d’égale dignité. Tout parle ou se parle, s’écrit, se lit », posant le corps comme thématique littéraire, mais surtout comme objet et sujet d’écriture tout à la fois. En effet, si le corps peut générer un discours dans le texte – lorsqu’on parle de lui –, il s’avère également en être le producteur – puisqu’il se dit. Cette double appartenance à l’ordre de l’objet et du sujet – qui n’est pas sans rappeler les théories merleau-pontyennes – suppose une représentation diversifiée et foisonnante du corps romanesque. Mais qu’en est-il plus particulièrement du corps féminin dans les écrits francophones des Amériques et des Caraïbes ?
Le colloque vise à cerner la place qu’occupe le corps féminin dans la production littéraire francophone du Nouveau Monde (roman, récit, nouvelle, poésie, théâtre) en invitant ses participant(e)s à s’interroger d’abord sur le topos que constitue la chair féminine dans l’écriture fictionnelle. En effet, le corps féminin est bien un lieu à partir duquel écrire (facette qu’a explorée la critique féministe des trente dernières années) tout en étant un lieu où s’inscrivent les enjeux d’une société, d’une culture et d’une poétique. L’écriture du corps féminin, qu’elle définisse la position d’un sujet-corps dans la narration ou l’ensemble de ses représentations textuelles, se transforme-t-elle en fonction d’autres lieux lui étant extérieurs comme l’emplacement géographique, la période historique, etc.? Conserve-t-elle, en dépit de ces variables, des éléments communs ? La réflexion que souhaite entamer ce colloque permettra sans doute la découverte de plusieurs avenues intéressantes pour les chercheur(e)s.
Axes de réflexion possibles :
À titre indicatif, voici quelques pistes de réflexion susceptibles d’inspirer des sujets de communications :
Quelle place occupe le corps féminin dans la production littéraire des femmes et/ou des hommes ? Sa construction textuelle, sa représentation, varient-elles selon le sexe ou le genre de l’auteur(e) ? Si oui, dans quelle mesure ?
Sur le plan thématique, comment le corps féminin est-il représenté dans les textes littéraires ? Quelles sont les représentations de la sexualité, de la maladie, de la beauté, de la maternité, de la vieillesse, etc.?
Sur le plan de la forme (narration, énonciation), que peut-on dire de l’inscription du corps féminin dans l’écriture ? Quelles sont ses spécificités (s’il y a lieu) ?
Quel(s) rapport(s) le corps féminin entretient-il avec le stéréotype, le mythe, la norme ?
L’écriture du corps féminin varie-t-elle en fonction du lieu de production des textes ou de la provenance géographique des auteurs, de leur culture ?
Qu’en est-il de l’évolution de la représentation et/ou de l’inscription du corps féminin dans la littérature francophone des Amériques et des Caraïbes ? De leur évolution chez un(e) auteur(e) ou plusieurs en particulier ?
Corps et identité : dans quelle mesure le corps joue-t-il un rôle dans la quête identitaire des personnages féminins et/ou des narratrices ? Quels sont les rapports qu’entretiennent le corps et l’identité culturelle ? Le corps et l’identité de genre ?
Quelle est l’incidence des impératifs de beauté, de jeunesse et de performance sexuelle du corps féminin sur la forme et le fond des textes littéraires ? La beauté, la jeunesse et la sexualité féminines correspondent-elles à des enjeux importants dans les textes d’hommes et de femmes ? Ces enjeux sont-ils les mêmes selon la provenance (géographique, culturelle ou autre) des textes ?
Les communications, en français et d’une durée de 20 minutes, seront suivies d’une période de questions. Notez qu’après la tenue du colloque, une sélection des communications (revues et augmentées) sera effectuée en vue de la publication d’un ouvrage collectif inspiré des thèmes abordés lors de la rencontre.
Les propositions de communication de 300 mots, accompagnées d’une note bio-bibliographique de 100 mots et des coordonnées de l’auteur(e), doivent être soumises aux deux organisatrices avant le 30 septembre 2010.
Contacts :
Claudia Labrosse (claudia_labrosse@carleton.ca) et Christine Duff (christine_duff@carleton.ca).